Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

Editorial – Ceux d’en face: les contrebandiers

Mis en ligne le 1 septembre 2020

 

(*)

La contrebande à travers l’histoire est régulièrement abordée dans nos colonnes. C’est plus rarement que l’on mette en lumière « ceux d’en face, les contrebandiers »… C’est le choix que nous avons retenu pour cette édition grâce à une sélection de quelques portraits:

 

– celui du plus emblématique d’entre eux, du temps de la Ferme Générale: Louis mandrin, ce « Bonaparte de la contrebande » selon Stendhal, dépeint ici grâce à deux contributions aussi passionnantes l’une que l’autre:« Louis Mandrin, capitaine général des contrebandiers » et « Supplicié sur la roue Mandrin humilia deux rois »;

 

– le portrait de héros plus modestes qui ont marqué l’histoire de certaines régions frontalières à l’image de « Victor Droguest, roi des contrebandiers », figure de la contrebande en Ardennes évoqué par Jean-François Beaufrère;

 

– ou encore celui d’« anonymes » décrits avec précision par Catherine Vuillermot dans « la contrebande dans le Doubs au 19e siècle » ou, racontés sans aucune complaisance par Hippolyte Verly dans « Douaniers et contrebandiers » au début du siècle dernier.

 

En contrepoint, sont aussi mis en ligne plusieurs documents qui traduisent une véritable popularité du contrebandier du temps des abus de la ferme générale, tels « Le Gapian en fait trop: le contrebandier devient ami du peuple, puis héros ! », ou la « Chanson des contrebandiers », véritable chant de guerre d’un chef de bande pour stimuler ses troupes. De même, sur les traces de Pierre Loti, « La contrebande au temps de Ramuntcho, d’après les archives douanières » de Michel Boyé nous offre une approche différente et instructive du mythe du « bon contrebandier ».

 

Pour aller plus loin, quelques pistes complémentaires sont suggérées pour découvrir d’autres visages de contrebandiers liés cette fois à des thématiques plus précises selon les types de fraude. Cette sélection de textes est disponible dans les « Cahiers d’histoire des douanes » recensés dans : « Ceux d’en face: les contrebandiers » – pour aller plus loin »

 

Notre rubrique « Echos d’histoire » est riche d’une double évocation:

 

– 1720-2020: « 1720 : l’année de John Law ou les splendeurs et misères de la Ferme générale » par Arnaud Picard;

 

– 1870-2020: la suite de notre dossier sur « ces douaniers de 1870 » consacrée au siège de Paris avec des contributions de Michel Boyé, de Rémy Scherer et de Raphaël Schneider.

 

Par ailleurs, c’est avec une réelle satisfation que nous enregistrons au fil des mois un intérêt croissant pour notre site. Devant de nombreuses sollicitations via la rubrique « Nos lecteurs ont la parole », nous ouvrons le premier volet d’une série d’articles sur les insignes de douane: « Insignes et grades de la surveillance (1903-1950) » par Xavier Rauch.

 

Bonne lecture

Patrick Deunet

 


(*) Extrait du « Petit Journal » du 10 décembre 1899: « Douaniers attaqués par des contrebandiers »
« Quatre douaniers, le brigadier Sanferma, les préposés Laffon, Ousset et Marfaing, de l’arrondissement de Prades, viennent d’accomplir un acte véritablement héroïque.
Ils guettaient sur la frontière d’Andorre, au col de la Porteille-Blanche, quand ils virent arriver dix-neuf hommes chargés de ballots et précédés d’éclaireurs.
Sans songer un instant à la disproportion des forces, le brigadier leur cria de s ‘arrêter et il reçut pour réponse un coup de revolver et un contrebandier chercha à l’assommer à coups de bâton.
Mais les autres douaniers accoururent au secours de leur chef et les contrebandiers les croyant plus nombreux s’enfuirent, laissant aux mains de leurs ennemis leurs dix-neuf ballots et un des leurs qui fut immédiatement emmené à Porte. »
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