Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

De la sonde au drone (étape 3) : rayons X, tests, réactifs et autres moyens techniques nouveaux

Mis en ligne le 1 novembre 2024

La troisième étape de notre Une nous fait entrer dans l’ère de la technologie : Rayons X, tests, réactifs et autres moyens techniques nouveaux viennent prêter main forte aux services douaniers. Afin de faire face à l’émergence de nouvelles menaces (stupéfiants, armes, explosifs, matières radioactives, etc.), le recours à des toutes nouvelles technologies devient impératif.  Au cours des années 1980, la direction générale des douanes se dote, au sein du bureau dédié aux services de surveillance, d’une cellule « moyens techniques nouveaux », chargée de sélectionner et d’implanter les matériels les plus performants.

 

Un trafic aérien en pleine expansion mais particulièrement exposé par les risques d’intrusion d’explosifs et de produits illicites dans les bagages à main, bagages de soute, fret et colis postaux, sans oublier l’ouverture du lien fixe transmanche,  conduisent les autorités à privilégier l’utilisation des appareils à rayons X pour le contrôle des envois. Le rayon X, un moyen nouveau, vraiment ? et bien non…

 

Dès 1897 était expérimenté à la gare Saint Lazare par les services douaniers parisiens un appareil utilisant les rayons X pour la vérification des bagages des voyageurs. Nos sources ? Les voici :

 

un article du journal L’Illustration en date du 1897  repris dans les Cahiers d’histoire des douanes  (*)  que vous pouvez découvrir dans son intégralité en cliquant  ci-après : « Les rayons X douaniers ».

 

Examen radioscopique d’un colis en douane

 

Un Bulletin d’information de l’AHAD (***) s’en fait également l’écho  :  » L’Illustration du 3 juillet 1897 évoque l’examen radioscopique d’un colis en douane par la technique des rayons X et grâce à un tube de Crookes. Les corps métalliques ou de densité variable apparaissent ainsi à la vue du préposé. La «lorgnette» en cause a été mise au point par M. Séguy de la faculté de pharmacie de Paris et soumis à l’académie de médecine par le professeur Roux. L’ensemble est disposé dans un coffre cubique, de 60 cm de côté et pesant 28 kilos, permettant la mobilité. Une présentation en a été faite, à la gare Saint Lazare, aux membres de la commission supérieure des douanes.

 

 » L’Illustré Soleil du Dimanche du 11 juillet 1897 quant à lui, reprend le même évènement avec une illustration où l’on peut en effet reconnaitre le hall de la gare Saint Lazare. Il est précisé que les méthodes de la visite douanière étaient très critiquées à l’époque et que la direction générale avait pris l’initiative d’innover. On peut mesurer le chemin parcouru de la lorgnette au Sycoscan ! »

 

 

Ce n’est que beaucoup plus tard que les services chargés des contrôles dans les aéroports et les centres douaniers postaux seront équipés de ces appareils. En mai 1984, la revue La vie de la Douane informe : « Des appareils à rayons X pour le contrôle des voyageurs »   (**):

 


 

 

 

 


 

Au fil des ans, la technologie se perfectionne et permet de disposer d’appareils de plus en plus performants favorisant le contrôle de chargements volumineux (conteneurs, poids lourds, etc.), que ce soit dans des versions fixes ou mobiles (Sycoscan).

 

RX mobile Orly (****)

 

Sycoscan (****)

 

Dans les années 80, d’autres  matériels sont par ailleurs mis en service pour répondre à des besoins spécifiques tels que la surveillance des côtes. Ainsi,  deux camions radar sont implantés pour des interventions ponctuelles le long du littoral atlantique, de la Manche et le long des côtes méditerranéennes.  Dès 1982 , « ces deux véhicules, aménagés en poste de veille complètent l’action des moyens aéronavals (Arès et Agde) notamment la nuit ou par mauvaises conditions météorologiques  » (La vie de la Douane n° 207).

 

Camion radar à Etretat (****)

 

De même, à la même période sont expérimentés plusieurs détecteurs de radioactivité avec le concours de plusieurs fabricants et du  Centre à l’Energie Atomique (C.E.A.) dans le cadre de la lutte contre la contrebande de produits radioactifs.

 

Détecteur de radioactivité (****)

 

Bien entendu, dans le domaine de la lutte anti-drogue, le recours à de multiples dispositifs de détection et d’identification s’est particulièrement développé, ainsi qu’en témoigne la revue La vie de la Douane (n° 205) dans son article : « Les moyens techniques de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants ».

 

Ionscan (****)

 

 

 

 

Réactif (****)

 

De nombreux autres moyens techniques sont affectés dans les unités, depuis les jumelles de vision nocturne jusqu’aux caméras thermiques, sans oublier l’endoscope, que le dessinateur de La Vie de la Douane n’avait pas manqué de croquer à sa manière (*****)

 

Contrôle à l’aide d’un endoscope (Photo : Marc Benodot)

 

Un contrôle vu par F. Casanove (*****)

 

C’est avec ces années 1980-1990 que s’achève cette rétrospective sélective. D’autres moyens d’aide à la surveillance douanière resteront à évoquer comme par exemple l’utilisation de la radio – rendez-vous est pris !


Enfin, pour compléter utilement ce cheminement depuis la sonde au drone, il vous est suggéré de suivre plusieurs liens avec plusieurs de nos dossiers ou articles déjà mis en ligne tels que : les plombs et moyens de scellement , les laboratoires des douanes ou encore les équipes maître-chien.

 

 

Patrick Deunet

 


 

Notes:

 

(*) Cahiers d’histoire des douanes -N°13 – Décembre 1992

(**)  La vie de la Douane – n° 197 – mai 1984

(***) Bulletin d’information de l’AHAD – n° 60 – octobre 2011

(****) Photographies : Coll. Francis Roche

(*****) Cahiers d’histoire des douanes – n° 49  – 2012

 


 

 

MENU