Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

Survivances historiques des frontières de 1812 – les marques postales

Mis en ligne le 1 novembre 2020

En 1812, l’Empereur a mis en oeuvre son vaste projet de réforme administrative et implanté les grands services publics dans les territoires nouvellement conquis. L’administration des douanes est présente sur toutes les frontières de l’Empire de la Baltique à l’Adriatique. Cette année 1812 marque pour ce service une étape importante de son histoire.

 

Au mois de janvier, le Comte de Sussy, premier directeur général des douanes, en poste depuis 1801, est nommé ministre du commerce et des manufactures. Monsieur Ferrier, directeur régional des douanes à Rome, lui succède et «prend possession de cet emploi éminent».

 

Un mois plus tard (23 février) un décret du nouveau ministre du commerce et des manufactures dont dépend à cette époque l’administration des douanes, fixe les attributions du directeur général des douanes, et réorganise les services centraux. Ceux-ci comportent quatre divisions, dont chacune est placée sous l’autorité d’un administrateur et entre lesquelles sont territorialement réparties la connaissance et la suite des affaires.

 

  • -La première division (monsieur Chaslon) a compétence polir les directions de Toulon, Perpignan, St Gaudens, Bayonne, Bordeaux, La Rochelle, Nantes, Lorient ; Cette (orthographe ancienne de Sète) ;
  • – La deuxième division (monsieur Delapierre) pour celles de Brest, St Malo, Cherbourg, Rouen, Abbeville, Boulogne, Dunkerque, Besançon ;
  • – La troisième division (Monsieur Collin, fils) pour celles de Marseille, Nice, Gènes, Livourne, Florence, Rome, Foligno, Parme, Vogheze, Genève, Trieste ;
  • – Et la quatrième division (monsieur de St Cricq) pour celles d’Anvers, Rotterdam, Amsterdam, Groningue, Embden, Hambourg, Lunebourg, Vesel, Cologne, Mayence, Strasbourg.

 

Une abondante correspondance est échangée entre les directeurs régionaux et leur administrateur. Elle manifeste s’il en est besoin, l’importance de l’activité douanière et la grande variété des problèmes abordés.

 

Comment ce courrier était-il acheminé ?

 

Comme les autres services, celui de la poste était présent sur toute l’étendue de ce vaste territoire et les marques postales nous en apportent le précieux témoignage. Si l’adoption du timbre-poste est relativement récente puisque la première vignette postale a été émise en France vers 1849, le problème de l’identification postale du courrier s’est posé bien avant cette date. Préfigurant le timbre, la marque postale était apposée au cachet sur les correspondances pour les besoins de l’affranchissement et de l’acheminement. Les marques postales sont des objets de collection qu’apprècient les «marcophiles» ou «marcographes». Elles présentent en outre une valeur inestimable pour qui s’intéresse aux structures administratives de l’Empire et, à titre plus général, pour les amateurs d’histoire.

 

Sous Napoléon, elle mentionne la ville d’origine et généralement le numéro de département. Ainsi peuvent être jalonnées les conquêtes de l’Empire. En 1812, celui-ci est divisé en cent-trente-quatre départements auxquels s’ajoutent les six intendances du gouvernement général des provinces d’Illyrie et Plie de Corfou. C’est le décret du 26 janvier 1812 qui organise la Catalogne en quatre départements (Montserrat, Ter, Segré et les bouches de l’Ebre) dont l’histoire est brève et mal connue.

 

 

Encadré paru  dans l’article intitulé « Douane et philatélie »

 

 

 

La Vie de la douane

 

N° 170

 

Décembre 1976

 

 

Mots clés :
MENU