Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

Historique des bataillons douaniers 1914-1918

Mis en ligne le 5 mars 2018

Le drapeau militaire des bataillons de douaniers

 

Le 14 juillet 1880, le Président de la République attribue de nouveaux drapeaux et étendards à l’armée française et remet un drapeau militaire aux bataillons de douaniers au cours de la revue de Longchamp. 

 

Ce drapeau des bataillons douaniers est décoré de la Croix de Guerre 1914-1918 avec une citation collective à l’ordre de l’armée pour la défense de Longwy, et de deux citations collectives à l’ordre du Corps d’armée pour les combats livrés en Alsace par les bataillons de Belfort.

 

Les attributs du corps des douanes

 

Depuis 1835, le passepoil du pantalon gris bleuté, remplacé par une bande garance en 1852, caractérise la silhouette du douanier. Cet ornement est issu de la couleur distinctive de l’uniforme de l’infanterie.

 

En 1875, est adopté un attribut militaire représentant la grenade à sept flammes incluse dans un cor de chasse. Il devient l’emblème officiel des bataillons de douaniers. Il est toujours l’insigne actuel de la Douane.

 

L’Histoire du Corps militaire des douanes

 

L’Administration des douanes a été créée sous la Révolution en 1791. Les douaniers, fonctionnaires civils dépendant du Ministère des Finances, se sont déjà illustrés sous lors des guerres de la Révolution et du Premier Empire. 

 

Le corps militaire des douanes voit sa création officielle en 1831 sous Louis Philippe. Les brigades des douanes, portant l’uniforme et armées, forment des unités militaires dès l’appel à la mobilisation du Ministre de la Guerre et entrent dans la composition des forces militaires défendant la Nation. Ce statut militaire sera réorganisé et renforcé en 1875 et 1882.

 

En 1870, le premier mort du conflit est le douanier Mouty après avoir soutenu un combat à deux contre une cinquantaine de soldats prussiens. Les douaniers s’illustrent tout au long de ce conflit.

 

La participation militaire des douaniers à la Première Guerre mondiale

 

Dès la fin juillet 1914, les brigades des douanes de l’Est et du Nord sont en alerte. Elles sont mobilisées et rassemblées en bataillons sur les frontières. Ces soldats, assurant la couverture des frontières, vont affronter les premières incursions allemandes. Le premier blessé du conflit est le préposé Georges Laibe le 2 août 1914.

 

Le 2e bataillon de douaniers de Valenciennes livre des combats durant toute une journée à l’issue de laquelle une partie des effectifs est capturée tandis que l’autre parvient à retraiter au travers des éléments ennemis.

Les bataillons de forteresse de douaniers vont participer activement à la défense des places fortes de Longwy, Maubeuge, Givet, Montmédy… Nombre d’entre eux subiront le sort des garnisons encerclés et seront capturés.

 

En octobre 1914, les bataillons n° 1 et 1 bis combattent en première ligne dans les tranchées à Puisieux-au-Mont et Serres (Pas-de-Calais).

 

Les bataillons de la région de Belfort vont se distinguer sur le front d’Alsace en 1914 et 1915.

 

De courageux douaniers se porteront volontaires dès 1915 pour effectuer des « missions spéciales » d’espionnage et de sabotage derrière les lignes ennemies. Certains d’entre eux seront déposés en territoire ennemi par des As de l’aviation tels que Jules Védrines, Georges Guynemer… Quelques uns seront capturés et fusillés.

 

Fin 1915, les douaniers des classes les plus jeunes sont transférés dans d’autres armes au sein desquelles ils vont poursuivre le combat. Beaucoup de bataillons de douaniers sont dissous et les effectifs restants répartis dans des compagnies nouvellement créées. 

 

Les douaniers vont jouer un rôle non négligeable dans la surveillance du littoral, notamment dans le Pas-de-Calais et le Nord. Le 26 juillet 1917 à Wissant, ils repèrent un Uboot Allemand échoué et capturent son équipage au complet. 

 

En 1918, le bataillon n°1 est transféré depuis Dunkerque sur le secteur militaire de surveillance de la frontière franco-suisse. 460 officiers et soldats des douanes sont ainsi déployés sur la frontière franco-suisse. Après avoir combattu au début du conflit, les douaniers retrouvent quelque peu leur cœur de métier et gardent la frontière. Ils luttent contre les franchissements de frontière interdits en dehors de certains points de passages et recherchent la contrebande de guerre, les espions à la solde de l’ennemi, les prisonniers de guerre évadés…

 

Après l’armistice de 1918, les compagnies militaires de douaniers resteront mobilisées jusqu’en 1919 avec mission de réoccuper et rétablir les frontières totalement désorganisées par la guerre.

 

Bilan des pertes

 

Lorsque sonne le clairon de l’Armistice, le bilan des pertes s’avère lourd. 11 936 douaniers ont été mobilisés de 1914 à 1918. Sans distinguer entre bataillons de douaniers et autres armes d’affectation, l’Administration déplore 1 426 douaniers Morts pour la France et 1 905 blessés. 

MENU