Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

Douane & cinéma : « Le Corniaud » de Gérard Oury

Mis en ligne le 1 septembre 2023

 

 

Le Corniaud est un film comique franco-italien réalisé par Gérard Oury et sorti en 1965. Le tournage se déroule principalement en Italie. Les deux vedettes sont Louis de Funès et Bourvil.

 

Le scénario s’inspire d’un des épisodes du démantèlement de la « French Connection » au début des années 1960 avec l’affaire Jacques Angelvin. Un présentateur de la télévision française est arrêté aux États-Unis en 1962 au volant d’une Buick provenant de France et dans laquelle plus de cinquante kilogrammes d’héroïne pure ont été dissimulés et qui clame son innocence, prétendant avoir été dupé.

 

 

Antoine Maréchal, le passeur innocent, le « corniaud » du titre, est interprété par Bourvil, alors à l’apogée de sa carrière. Léopold Saroyan, le gangster, est joué par Louis de Funès, lequel à cette époque, connaît une fulgurante ascension de sa popularité, notamment depuis les sorties des films Le Gendarme de Saint-Tropez et Fantômas.

 

Production :

 

Antoine Maréchal s’apprête à partir en vacances en Italie, lorsque sa 2 CV bleue est réduite en miettes par la Rolls-Royce de Léopold Saroyan, directeur d’une importante maison d’import-export. D’abord de mauvaise foi, Saroyan reconnaît alors ses torts et offre à Maréchal, qui n’en croit pas ses oreilles, le voyage Paris-Naples en avion, lui proposant de revenir, tous frais payés, de Naples à Bordeaux, avec la Cadillac d’un de ses amis. Le véhicule vient de Beyrouth et doit embarquer à Bordeaux pour les Etats-Unis. Maréchal accepte bien volontiers cette proposition inattendue.

 

 

Maréchal ne se doute pas que Saroyan est en réalité le parrain d’un syndicat de gangsters et qu’il a truffé la Cadillac de produits illégaux : héroïne dans les ailes arrière de la voiture, or dissimulé dans les pare-chocs, des pierres précieuses cachées dans la batterie et le Youkounkoun, « le plus gros diamant du monde », récemment volé. Saroyan espère bien que sa « mule » pourra assurer le transport, y compris devant les douanes.

 

Poste de douane du Pont Saint-Louis à Menton.

Voici un dialogue de Saroyan avec un de ses associés à propos du passage à la douane :

« – Vous évitez un danger pour vous précipiter dans cent autres… C’est toujours un grand risque.
– Toute ma fortune est dans cette voiture et si je la perds j’en crèverai… mais vous aussi!
– L’affaire de notre vie, elle va dépendre de cet imbécile.
– Tout peut lui arriver sur 1800 kilomètres.
– Mais j’y ai pensé et je l’ai engagé au dernier moment parce qu’il est honnête et ça ce voit sur sa figure. C’est le meilleur des passeports.
– Parce que, écoutez messieurs, rappelez vous bien… à la douane c’est l’homme qui est le suspect, c’est pas la voiture.
– Enfin, bon…
– Célibataire, représentant de commerce et casier judiciaire vierge. »

 

 

Maréchal ne se doute de rien et profite du voyage. Ignorant tout de sa précieuse cargaison, il ne remarque pas que Saroyan le suit à distance pour veiller sur la marchandise, qui est également convoitée par une bande rivale menée par Mickey dit « le bègue ». Pendant le voyage, il flirte avec une manucure, fait la connaissance d’une auto-stoppeuse, multiplie les maladresses et essaime en cours de route les trésors qu’il emporte.
Mais lors du passage de la douane, il se rend compte du rôle qu’on lui fait jouer. Se révélant moins naïf qu’il n’y paraît, il prend la situation en main. Il met son honneur à livrer la Cadillac à l’heure dite à Bordeaux et à faire arrêter les bandits.

 

Grosso et Modo dans le rôle des douaniers.

 

Le film rencontre un grand succès et finit en tête du box-office français de l’année 1965 avec 11 739 783 entrées. La popularité du Corniaud lui permet de devenir film culte du cinéma français et il est encore régulièrement diffusé à la télévision française.

 

Fiche technique

 

• Titre original français : Le Corniaud.
• Réalisation : Gérard Oury.
• Scénario et adaptation : Gérard Oury, Marcel Jullian.
• Dialogues : Georges Tabet et André Tabet.
• Sociétés de production : Les Films Corona (France), Explorer Film ’58 (Italie).
• Format : couleur (Eastmancolor) – 35 mm ; son mono.
• Durée : 117 minutes.
• Dates de sortie : 24 mars 1965.

 

Distribution

 

• Bourvil : Antoine Maréchal.
• Louis de Funès : Léopold Saroyan.
• Venantino Venantini : Mickey dit « le bègue », dit « la souris ».
• Jacques Ferrière : le chauffeur de Saroyan.
• Jean Droze : le porte-flingue de Saroyan.
• Jacques Eyser : un truand, associé de Saroyan.
• Henri Virlogeux : un truand, associé de Saroyan.
• Jack Ary : le commissaire au poste de douane.
• Guy Grosso : un douanier.
• Michel Modo : un douanier.

 

Rémy Scherer

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