Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

Boucher de Perthes (2): Chronologie d’une « belle carrière »

Mis en ligne le 1 mars 2019

Illustrations: E. Fort

 

 

 

1802: Jacques Boucher de Perthes a 14 ans. Son père, directeur des  douanes à Abbeville (et lui-même fils d’un employé supérieur de la Ferme générale) le fait agréer en qualité de surnuméraire.

 

1804: il est titularisé en qualité de commis dans le bureau paternel: « c’était en 1804, époque où les employés n’étaient pas savants » (Boucher de Perthes « Les Masques« ).

 

1805: il est affecté, en la même qualité, à Marseille; son père est intervenu pour qu’on le place auprès de son ami Charles Brack, directeur des douanes en cette ville et beau-frère de Cuvier.

 

1805-1808: Il ne reste que cinq mois à Marseille. A la mi-septembre, Brack est chargé d’organiser la direction des douanes de Gênes, la République ligurienne venant d’être annexée à l’Empire français. Brack emmène son jeune protégé avec lui. Boucher de Perthes restera à Gênes environ trois ans.

 

 

 

 

 

1808-1810: En octobre 1808, à l’âge de 20 ans, il est nommé vérificateur à Livourne où une direction des douanes a été installée quelques semaines plus tôt à la suite de la réunion de la Toscane à l’Empire. « Me voici engagé sérieusement dans les douanes« , écrit-il à sa famille.

 

1810: En février 1810, Boucher de Perthes, nommé sous-inspecteur à un âge où beaucoup de ses collègues occupent encore des emplois subalternes, est affecté dans la nouvelle direction implantée à Foligno, dans les Etats pontificaux transformés en départements français. Au mois de mars, les douaniers français prennent la relève de la douane pontificale.

 

1811: Enrichissant sur le plan professionnel puisque le jeune Boucher de Perthes doit suppléer son directeur alors en mission à Naples, le séjour à Foligno est de courte durée. Dès le mois de décembre 1810, Boucher de Perthes est informé de son affectation en France. Avant de rejoindre son nouveau poste, il se voit chargé par le directeur général des douanes d’une mission d’information en Europe centrale. Cette mission, dont il aura à rendre compte à Collin de Sussy puis à l’Empereur, lors de son passage à Paris, le mène successivement dans le Royaume d’Italie, les Provinces illyriennes, la Hongrie, l’Autriche et la Bavière. Le voyage dure trois mois environ.

 

En avril 1811, Boucher de Perthes rejoint Boulogne où il a été nommé sous-inspecteur divisionnaire à l’âge de 23 ans. Son terrain d’action va du Cap Gris-Nez à la baie d’Authie. si l’on tient compte d’une mission (mal connue) dont il s’acquitte entre mai et août 1811, son séjour à Boulogne n’excède pas une année.

 

1812-1815: Au mois d’août, il est appelé à la direction générale des douanes pour y occuper le poste de sous-chef du personnel. Les évènements de 1814-1815, au cours desquels il appartient successivement à la Garde Nationale et aux Gardes du corps de Louis XVIII, ne l’aident pas à affermir sa position dans les services centraux. Il en est évincé avec avancement lors de la seconde Restauration.

 

1815: Au mois d’octobre, il part pour La Ciotat avec le grade d’inspecteur. Il a 27 ans et sa carrière a donc été jusque là très rapide. Il demeure environ six mois dans la direction de Marseille.

 

1816: Au mois de mai 1816, il doit, d’assez mauvaise grâce, rejoindre une nouvelle affectation à Morlaix (direction de Brest). Il n’y prend ses fonctions qu’en juillet à l’issue d’un voyage en Suisse et en Allemagne. Contre son voeu, il effectue un séjour de neuf ans en « Basse-Bretagne« .

 

1825-1853: En 1825, grâce à la protection de Villèle et en dépit des réticences de la direction générale des douanes, il obtient de succéder à son père au poste de directeur à Abbeville. Il a 37 ans. Désormais fixé, il accomplit sur place une longue carrière de chef de circonscription.

 

 

 

 

 

Jusqu’alors, il a peu publié. En revanche, sous la Monarchie de Juillet et le Second Empire, il fait paraître des ouvrages sur la politique douanière et la vie administrative qui ne lui valent pas la faveur de la direction générale. Il s’agit des ouvrages suivants:

 

1830: L’opinion de M. Christophe sur les prohibitions et la liberté du commerce (avec réédition en 1931);

 

1833: Satires, contes et chansonnettes (Les calamités administratives); la même année, dans un Discours aux ouvriers (prononcé à l’occasion d’une exposition industrielle), il s’écrie: « Les expositions valent mieux que les prohibitions » et « Qu’elle serait belle … une exposition européenne!« ;

 

1835: Petit glossaire, traduction de quelques mots financiers. Esquisses de moeurs administratives;

 

1848: Petites solutions de grands mots faisant suite au Petit glossaire ;

 

1851: Hommes et choses. Esquisses de moeurs faisant suite au Petit glossaire.

 

La direction générale des douanes profite de l’occasion offerte par la réorganisation consécutive à la fusion de la douane et des contributions indirectes pour supprimer (non sans argument technique valable, d’ailleurs) la direction d’Abbeville.

 

Le 1er janvier 1853, Boucher de Perthes est mis à la retraite. Il mourra en 1868 à Abbeville.

 

 

Buste
Musée de Saint germain en Laye

 

 

 

Cahiers d’histoire des douanes françaises
N° 6 – Septembre 1988 (Numéro spécial)
Bicentenaire de la naissance de Jacques Boucher de Perthes,
« père de la préhistoire » et fonctionnaire des douanes 1788-1988

 

 

 

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