Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes
Les prémices de la motorisation des services douaniers
L’historiographie douanière dans le domaine de l’équipement des services est pauvre et en particulier dans celui de leur motorisation.
Celle-ci a connu un développement massif après la seconde guerre mondiale, avec en premier lieu, la création des groupes motorisés. Mais qu’en était-il précédemment?
Jean Clinquart dans son ouvrage portant sur la période 1914-1940 évoque cependant cette thématique à quelques reprises. Il rappelle le développement systématique de l’emploi de la bicyclette durant l’entre-deux guerres, mais il évoque également les débuts de l’équipement automobile (autos, motos et vedettes) durant les années trente.
Ainsi, il précise qu’en mai 1930, la douane disposait de 102 automobiles et de 18 motocyclettes dont un side-car. La grande majorité de ces véhicules était utilisée pour le service courant (liaison, courrier…) et seules les motocyclettes et 37 autos avaient vocation à lutter contre la fraude. Ces derniers moyens permettaient de multiplier les apparitions sur les points sensibles des penthières et les camionnettes assuraient le transport du personnel.
(1)
En 1935, l’Administration put acquérir des moyens supplémentaires, ainsi que de nouvelles vedettes de croisière d’une quinzaine de mètres ce qui porta leur total à 10, auxquelles s’ajoutaient 56 vedettes d’un tonnage plus réduit.
Des expériences de surveillance du littoral breton à l’aide de side-car eurent lieu à cette même période, mais ne connurent pas le succès escompté. Les quelques moyens en cause furent transférés à Dunkerque (2), où les résultats bien que meilleurs, ne furent pas jugés significatifs.
Concernant les vedettes automobiles un exemple récent indique que la direction générale autorisa la construction de deux d’entre elles en 1932, pour des affectations à Port Navalo et dans la direction de Brest. Le constructeur en était les Chantiers Bureau à Vertou (3). A Dunkerque en 1938, était affectée la vedette automobile « Préposé Paul Denis » à deux moteurs de 80 ou 90 cv, construite en 1937, de tonnage 18t et un équipage de 6 à 12 hommes. (1). Elle assurait des croisières dans la mer du Nord, entre Calais et la frontière belge.
Les caractéristiques de ces véhicules automobiles (autos, motocyclettes,vedettes), sont insuffisamment connues et mériteraient des recherches. Des découvertes récentes permettent toutefois d’espérer progresser et même de retrouver des clichés de ces matériels.
Le secrétaire général de l’AHAD,
Roland Giroire
Notes:
(1) Photo illustrant l’article de Stéphane Pergola paru dans le numéro 71 ses « Cahiers d’histoire des douanes » (1er semestre 21) sous le titre « La douane à l’Île-Rousse«
(2) il convient ici de vivement remercier Bernard Hendricx, notre « honorable correspondant » à Dunkerque, qui y a sauvegardé de précieuses archives.
(3) selon Anne le Suun, auteure d’un mémoire sur la douane en Vendée de 1900 à 1950.