Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes
La « Chronique des chiens de service » en 1958: quoi de plus parlant qu’un croquis ? …
Nous sommes en janvier 1958, la réforme de la gestion des chiens de service entamée il y a six ans fait l’objet d’une attention particulière de la part de la direction générale des douanes.
Le « Journal de la formation professionnelle » a, pour l’occasion, créé une « Chronique des chiens de service » qui rapporte nouveautés réglementaires, consignes, partage d’expérience et qui , aussi, fait état les résultats obtenus grâce à l’emploi des chiens sur la base de rapports détaillés des circonscriptions.
Nous reprenons l’illustration choisie par la rédaction de l’époque pour agrémenter ses rapports plus arides des interceptions réalisées. Une illustration on ne peut plus explicite sur l’efficacité de ce nouvel allié dans la lutte contre la contrebande. Ce croquis, on en conviendra est aussi parlant qu’un long « 882 » …(au cas particulier, un rapport dans le jargon douanier…).
(NDLR)
Passages détectés et arrestations opérées
(Extraits)
« A titre général, il convient de souligner que si le chien s’avère un auxiliaire irremplaçable, le mérite de son dressage revient avant tout à son maître ainsi qu’au moniteur qui a guidé ce dernier.
1 – Direction de D…– Le 18 décembre 1958, vers 20 heures, les préposés G. et V., de la brigade de B., accompagnés de la chienne « Mirka » {conducteur G.), se trouvaient en surveillance dans les dunes, à proximité immédiate de la frontière. Intrigués par les mouvements de la chienne « Mirka » qui essayait d’entrainer son maître en avant du point de stationnement, les deux agents lâchèrent, après sommations, l’animal et s’élancèrent sur ses traces.
La chienne « Mirka » atteignit rapidement deux femmes qui, venant de l’intérieur, s’apprêtaient à franchir la frontière; elle les tint en respect jusqu’à l’arrivée des agents. Ceux-ci constatèrent qu’il s’agissait de deux personnes porteuses de 10 litres de Rhum en bouteilles qu’elles voulaient exporter en fraude. Ils les appréhendèrent sans difficulté. Le mérite de ce résultat revient à la chienne « Mirka », Sans elle, les agents n’auraient pas entendu le passage des personnes, de même qu’ils n’auraient pu, dans l’obscurité et étant donné la proximité de la frontière, s’opposer à leur passage à l’étranger.
Le 18 décembre, la nuit était venue depuis 17 heures. Au moment de l’attaque, les deux agents se trouvaient dans un creux de dune, en terrain très accidenté. Il est évident que, pour être très efficace, la surveillance doit être discrète, c’est-à-dire effectuée par des agents dissimulés. Mais, dans les dunes, il est difficile de se dissimuler sans diminuer sa propre visibilité. C’est dans de telles circonstances que les douaniers apprécient Plus particulièrement le concours de leur auxiliaire, dont les sens ont un « rayon d’action » bien plus étendu que celui de leur maître.
Il convient de remarquer que Mirka a donné l’éveil d’une manière absolument silencieuse, en se mettant debout et en pointant les oreilles, les pattes agitées d’un tremblement. D’autre part, c’est grâce au bruit des aboiements que les agents ont pu localiser et et atteindre le point où la saisie a été effectuée. Enfin, l’immobilisation des fraudeuses a été obtenue par simple intimidation, car la chienne s’est bornée a les encercler, mais sans donner le moindre coup de dent.
2 – Direction de D… – Le 2 février 1957, vers 19h30, les préposés V. et D. de la brigade de B, effectuaient un service de patrouille avec. le chien « Carl » et stationnaient dans les dunes à 250m environ de la frontière. Avertis, par des mouvements discrets de leur auxiliaire, d’un passage insolite à proximité du point où ils stationnaient, les agents, après sommation, lâchèrent l’animal qui rejoignit rapidement un individu porteur d’un sac tyrolien.
L’homme essaya de donner un coup dé pied au chien et de fuir. Mais la bête saisit la jambe du fraudeur et le maintint jusqu’à l’arrivée des agents. Ceux-ci constatèrent que l’individu transportait, dans son sac, 8 litres de rhum en bouteilles qu’il voulait exporter en fraude. Ils l’appréhendèrent sans difficulté.
Sans le chien « Carl », auxiliaire parfaitement dressé, les agents n’auraient pas décelé le passage du fraudeur, ni pu, par leurs propres moyens, opérer l’arrestation du délinquant à une faible distance de la frontière. Circonstances-analogues à celles de l’affaire précédente, mais, ici, il y a eu tentative de fuite du fraudeur. Le chien a dû mordre. » …
Journal de la formation professionnelle
n° 71
Janvier 1958