Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes
Uniforme et insignes des équipes « maître- chien »
Si l’usage de chiens de service est permis dès la seconde moitié du XIX° siècle, l’administration des douanes ne crée une véritable spécialité qu’après la Seconde Guerre mondiale, plus exactement en 1954.
Présentation des chiens au chenil d’Abbevillers, 1957.
Copyright A. Pommier/F. Roche/DGDDI
Donnant lieu à une véritable formation, l’usage de chiens de service donne lieu à la reconnaissance de deux statuts de spécialiste :
- le statut de moniteur de chiens pour les responsables de formation ;
- le statut de conducteur de chiens, pour les agents dotés d’un chien en service.
Insigne de conducteur de chien.
Dans un contexte de reconnaissance des spécialités (voir notre article ici), la circulaire n°1034 du 1er septembre 1954 définit deux insignes.
Les conducteurs de chien arborent sur le haut de leur manche gauche (à 8 cm de la couture de l’épaule) un insigne en forme d’écu vert figurant en son centre une tête de chien.
Les moniteurs se distinguent par le port du même insigne, agrémenté de deux bandes obliques jaunes.
Dressage de chien, Sarrebruck, 1955. L’insigne de moniteur est clairement visible.
Copyright A. Pommier/F. Roche/DGDDI
Exercice de dressage, 1954.
Copyright A. Pommier/F. Roche/DGDD
Le port de l’insigne n’est d’ailleurs prévu que sur « l’uniforme », c’est à dire la vareuse. Quelques photographies font apparaître le port de tenues allégées en sergé kaki, sans vareuse.
Loin de constituer une tenue de travail spécifique à ces agents, il faut y voir l’usage d’une des nombreuses tenues allégées qui subsistent jusque jusqu’à la réorganisation du vestiaire en 1973 (port de tenues allégées beiges sans ou avec vareuse, chemise bleu foncée, le tout avec ou sans cravate.
La modernisation des services de la surveillance fera, paradoxalement, disparaître momentanément l’usage des chiens, utilisés uniquement pour leur ouïe plus fine et leurs capacités de mordant.
Lorsque l’administration décide de réemployer des chiens pour la détection des produits stupéfiants et des explosifs, elle ne dote pas dans un premier temps les agents d’une tenue spécifique. En 1981, la note n°1968 du Bureau B/3 de la Direction générale datée du 31 août constate qu’elle « n’a pas encore doté les conducteurs de chiens de vêtements appropriés à leurs activités ».
En conséquence, et comme pour les moniteurs de tir, les conducteurs sont pourvus d’un « treillis de couleur kaki-vert, identique à l’un des modèles en usage dans l’armée, à porter avec une chemise de nuance assortie ».
Contrôle anti-stupéfiants à Orly, 1984.
Copyright F. Roche/DGDDI
Sans qu’une date précise soit connue de l’auteur de ces lignes, c’est également à cette époque que semble être créé l’insigne métallique de spécialité. Son dessin est, en soi, fortement inspiré de l’insigne motocycliste.
Equipe maître-chien, années 1980. DGDDI
La réforme de 1994, en même temps qu’elle fait sensiblement évoluer la tenue des agents des brigades terrestres, diminue les spécificités du vestiaire des maîtres de chiens. Deux éléments néanmoins les distinguent des non-spécialistes :
- leur treillis comporte, aux genoux et aux coudes, des renforts antistatiques et leur treillis comporte un bouton sur le côté gauche de la poitrine pour y accrocher l’insigne de spécialité ;
- ils sont les seuls, avec les moniteurs de tir, à être autorisés au port permanent du treillis, qu’ils portent avec des rangers, et non des chaussures basses.
Cette distinction s’amoindrira d’ailleurs au milieu des années 2000, lorsque l’intégralité des treillis comporteront renforts antistatiques et bouton pour insigne métallique.
Equipe maître-chien, années 1990. Copyright F. Roche/DGDDI
Reste à aborder la tenue des chiens eux mêmes. Les chiens arborent, entre les années 1980 et 2010, des harnais de couleur orange. Dépourvus de sérigraphie, ils sont souvent complétés par l’adjonction de bandes patronymiques ou de « titles » d’épaule.
A partir de 2014, la Direction générale pourvoira des harnais de couleur bleu et sérigraphiés.
Chien sur un exercice d’hélitreuillage, Nantes, 2014.
Copyright DGDDI
Xavier Rauch