Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

Symbolique douanière: l’oeil sur soleil rayonnant

Mis en ligne le 1 janvier 2020


 

Autre composante de la symbolique douanière: l’oeil sur soleil rayonnant.

 

Symbole de la vigilance, il a servi à de multiples reprises d’ornement  aux uniformes de la douane. Il a également été utilisé comme emblème par différentes enceintes douanières, notamment le Conseil de Coopération douanière (C.C.D.), ancêtre de l’Organisation Mondiale des douanes (O.M.D.)  et, …à ses débuts, par le bulletin d’information de l’AHAD.

 

A titre d’illustration, nous reproduisons ci-dessous, l’article de Caude Pélerin paru dans le n° 198 d’octobre 1984 de la Vie de la Douane.

 


 

« L’oeil sur soleil rayonnant »

 

Les membres de l’association pour l’histoire de la douane et les lecteurs du Bulletin d’information ont observé que le symbole adopté lors de sa fondation représente un oeil se détachant sur un soleil rayonnant.

 

Ces figures utilisées avant l’époque révolutionnaire dans les loges des francs-maçons et les cercles des philosophes avaient été choisies comme signes distinctifs, à la suppression des Fermes générales en avril 1791 lors de l’installation des Douanes nationales aux limites des provinces de France, le mois suivant.

 

Une très belle plaque de ceinturon d’officier en bronze doré et en argent montre cet oeil de la vigilance qui surmonte l’inscription « Douane Nationale » rehaussée d’une guirlande de feuille de chêne.

 

Plaque de ceinturon d’officier

 

On sait que les douaniers du Premier Empire ont porté sur leur uniforme vert (plaque de baudrier, boutons, retroussis des basques raccourcies de l’habit) l’oeil sur soleil rayonnant placé au dessus de l’aigle tenant des foudres dans ses serres.

Bouton d’uniforme des douanes du 1er Empire

Nous avons cependant relevé que, sous le Directoire, ces signes ont été utilisés, comme éléments d’uniforme, dans des conditions tout à fait exceptionnelles.

 

Le Directoire, institué par  la Constitution de l’An III, régit la France du 5 brumaire An IV (27 octobre 1795). Ce gouvernement révolutionnaire, le dernier et le plus long, est constitué de cinq directeurs et de deux Conseils législatifs, les anciens et les Cinq-Cents. Il doit faire face à la guerre contre l’Angleterre et contre l’Autriche, avec les désordres monétaires qu’entraîne le système des assignats, à la double opposition des Royalistes et des Jacobins.

 

Cette période de troubles est aussi celle des plaisirs, poussés à l’extrême par les Merveilleuses et les Incroyables, la folie de la magnificence succédant à la rigoureuse simplicité de l’époque de la Convention.

 

Les Directeurs sont alors dotés d’un somptueux uniforme: habit de velours rouge, doublé de moire blanche et brodé de palmes d’or et tombant jusqu’aux genoux, large écharpe de soie blanche à frange d’or  portée en ceinture, longue cape de velours rouge à broderies d’or, grand chapeau noir, retroussé sur le devant et orné d’un panache tricolore. Ils reçoivent surtout, comme attribut de leurs fonctions, un  magnifique glaive de cérémonie en or.

 

Le pommeau, en forme de trèfle, porte d’un côté un phénix, de l’autre un coq. La fusée finement ciselée représente d’un côté l’oeil sur soleil rayonnant surmontant la Justice armée tenant une balance, de l’autre le triangle révolutionnaire, surmontant Hercule écrasant l’hydre de Lerne. La lame, à dos d’âne, est dorée au talon et gravée. Enfin, le fourreau, à fond de velours rose est orné de broderies d’argent et de garnitures en bronze doré. Le glaive de cérémonie est porté en baudrier.

 

Les amateurs d’histoire et d’armes pourront admirer deux glaives de Directeur au Musée de l’Armée et au musée Carnavalet.

 

Claude Pélerin

 

 

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