Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes
Sur les traces de Boucher de Perthes (4): quelques ouvrages et quelques sites
Avant de reprendre notre cycle de publications sur le haut-fonctionnaire des douanes que fût Jacques Boucher de Perthes, il nous paraît opportun d’ouvrir quelques pistes pour évoquer le savant, le préhistorien.
Bien entendu, il ne nous appartient pas ici de nous substituer aux analyses des spécialistes de la préhistoire. Un simple moteur de recherche et quelques « clics » sont mieux à même de faciliter l’accès aux divers ouvrages scientifiques traitant du sujet, que ce soit pour découvrir les oeuvres de Boucher de Perthes lui même («Antiquités celtiques et antédiluviennes» – 1847-1864, «De l’Homme antédiluvien et de ses œuvres » – 1860, notamment) ou pour consulter les ouvrages, études et travaux consacrés au « père de la préhistoire ».
S’agissant de ces derniers, nous nous contenterons donc de mettre en avant quelques ouvrages de référence sur ce volet majeur de l’activité de Boucher de Perthes. Il nous a paru également utile de mettre en lumière quelques lieux liés à sa mémoire.
Quelques ouvrages …
A noter tout d’abord l’ouvrage de Claudine Cohen et de Jean-Jacques Hublin, préfacé par Yves Coppens et intitulé « Boucher de Perthes, les origines romantiques de la préhistoire » (Editions Belin, 1989).
Si cet ouvrage se consacre bien entendu en priorité à la préhistoire, il offre deux chapitres passionnants sur le « douanier romantique » et la personnalité d’un « enfant du siècle ».
Nul doute que ce livre (qui a d’ailleurs fait l’objet d’une réédition en 2017) constitue une excellente approche pour découvrir ce personnage attachant.
Plus récemment, à noter la réédition en 2018 de l’ouvrage de Léon Aufrère intitulé « Boucher de Perthes : Imaginer la préhistoire » (CNRS Editions).
Deux spécialistes de la préhistoire, Arnaud Hurel et Yann Potin, présentent la réédition du document publié par Léon Aufrère en 1940 sur le fondateur de la science préhistorique.
Quelques sites …
Le parcours géographique de Boucher de Perthes est impressionnant depuis Rethel, sa ville de sa naissance en 1788, jusqu’aux confins de l’Empire (Gênes, Livourne, Floligno) en passant par les villes de ses multiples affectations au titre des douanes (Marseille, Boulogne, Paris, La Ciotat, Morlaix et Abbeville).
Sur les traces de Boucher de Perthes, deux villes méritent toutefois une attention particulière: Abbeville et Saint Germain en Laye.
Abbeville bien sûr, berceau de ses découvertes archéologiques à l’origine de sa renommée, sa résidence d’affectation en sa qualité de directeur des douanes et ville où il séjourna de 1825 à sa mort en 1868.
Cette ville picarde compte à la fois une rue et un lycée à son nom. Elle abrite le musée « Boucher de Perthes ». Si une grande partie de sa collection personnelle a disparu lors des bombardements de mai 1940, les objets préservés sont exposés dans la section archéologique du musée; ils demeurent néanmoins un témoignage des découvertes de Jacques Boucher-de-Perthes. (http://www.abbeville.fr/loisirs/musee-boucher-de-perthes.html).
Saint Germain en Laye, ville où Boucher de Perthes n’a certes pas résidé mais qui compte – outre une rue à son nom – le Musée national d’archéologie auquel il a été associé à la création. En effet, ainsi que le rappelle le site du musée:
« L’histoire du musée des Antiquités nationales est inséparable de celle du développement de l’archéologie française et européenne. Parmi les toutes premières collections à être entrées figurent celles de Jacques Boucher de Perthes aux environs d’Abbeville (Somme) qui révélèrent, à la fin du XXe siècle, l’existence d’une humanité préhistorique antérieure de très loin aux Gaulois » (https://musee-archeologienationale.fr).
Par ailleurs, dans le cadre du 150e anniversaire de sa création, le musée rappelle:
« Boucher de Perthes joue d’ailleurs un rôle non négligeable dans la fondation du musée des Antiquités nationales, inauguré il y a 150 ans. Créé en 1862, à l’initiative de l’empereur Napoléon III, qui écrit une histoire de Jules César et, pour ce faire, dirige des fouilles archéologiques sur le site d’Alésia, le musée de Saint-Germain doit être un « Musée Gallo-Romain ». Mais, l’inscription, sur le premier registre d’inventaire, des collections préhistoriques données par Jacques Boucher de Perthes et Édouard Lartet, aux côtés de celle offerte par le roi du Danemark, entraîne une évolution du projet par rapport à l’intention première. Un rapport rédigé par Émilien de Nieuwerkerke précise la destination et la dénomination du futur établissement, qui doit retracer l’histoire de la Gaule, des origines au début du Moyen Âge. Le « Musée des Antiquités nationales » est inauguré le 12 mai 1867, en même temps que s’ouvre l’Exposition universelle.
Deux salles, situées au premier étage – l’étage noble du château – sont consacrées à la Préhistoire. Elles sont décrites par Gabriel de Mortillet dans son ouvrage intitulé « Promenades au Musée de Saint-Germain » édité en 1869. La salle I, dédiée aux époques dites « anté-historiques » et plus précisément à l’Âge de la Pierre, présente les vestiges les plus anciens. La première moitié de la salle est dédiée aux dépôts quaternaires et la seconde moitié aux cavernes occupées par les hommes préhistoriques. Y sont principalement exposées la collection de Jacques Boucher de Perthes et celle d’Édouard Lartet et Henry Christy. D’ailleurs, les bustes de ces généreux donateurs figurent dans cette salle. C’est enfin la reconnaissance officielle et publique de l’œuvre de Boucher de Perthes ». (https://musee-archeologienationale.fr)
Patrick Deunet