Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

Sauver des vies humaines n’a pas de prix

Mis en ligne le 1 septembre 2024

 

Héritière des «hospitaliers sauveteurs bretons» et de la «société centrale de sauvetage de naufragés», qui ont fusionné en 1967, la «société nationale de sauvetage en mer» a pour mission le sauvetage des personnes en détresse en mer. La S.N.S.M. est une association régie par la loi de 1901 et reconnue d’utilité publique, une œuvre à caractère humanitaire qui vit d’une subvention modeste de l’Etat, de dons, de legs et d’adhésions.

 

Cette œuvre plus que centenaire est unique. Elle est le fait d’hommes courageux, avertis des dangers de la mer qui continuent à agir par simple dévouement.

 

La Vie de la Douane» a rencontré son président, l’amiral Amman, qui consacre lui-même bénévolement ses efforts à la réussite de cette entreprise.

 

 

Vie de la douane : Amiral, vous êtes président de la S.N.S.M., société bien connue des gens de mer. Pouvez-vous pour les lecteurs de la Vie de la Douane rappeler quelles raisons ont présidé à sa création ?

 

Amiral AMMAN : Autrefois, il existait deux sociétés de sauvetage : d’une part, la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés, fondée en 1865 par l’Amiral de France Rigault de Genouilly et la Société des Hospitaliers Sauveteurs Bretons fondée en 1873, par M. Nadault de Buffon. La fusion de ces deux sociétés apparemment concurrentes était devenue plus ou moins inéluctable; surtout en raison de leur situation financière préoccupante. Par ailleurs, la dualité qui s’était établie créait un obstacle à la mise en place d’une infrastructure convenable tout le long du littoral.

 

Elle interdisait enfin, pratiquement toute propagande de grande envergure susceptible d’obtenir une adhésion unanime. Des études furent entreprises à, l’initiative du secrétaire général à la Marine Marchande: Les efforts que j’ai déployés à l’époque devaient aboutir à la création de la S.N.S.M. le 1er juin 1967, société chargée comme son nom l’indique du sauvetage en mer.

 

V.D. : Pourquoi la S.N.S.M. n’est-elle pas un service d’Etat ?

 

Al. A : L’Etat a évidemment le devoir de veiller à la sécurité des professionnels de la mer et les marins de plaisance dans les eaux françaises. Mais l’assistance à une personne en danger, au péril de sa propre vie est un acte de solidarité humaine dont l’accomplissement est d’autant plus exaltant qu’il est fait librement et bénévolement. Dans cet esprit, le sauvetage en mer est le fait de sociétés privées en France comme presque partout à l’étranger.

 

V.D. : Quelle place votre société occupe-t-elle-dans l’organisation actuelle du sauvetage en France ?

 

Al. A : L’organisation et la mise en œuvre des moyens de sauvetage dans la zone côtière appartiennent aux Affaires Maritimes. Sur chacune des trois façades du littoral français, il existe un centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) placé sous l’autorité d’un administrateur des Affaires Maritimes. Pour assurer leur mission les chefs des CROSS (Manche, Atlantique et Méditerranée) mettent en œuvre, en tant que de besoin, les moyens d’action spécialisés de la S.N.S.M. et disposent du concours d’administrations telles que la douane qui possèdent des moyens susceptibles de participer à des opérations de recherches et de sauvetage.

 

Par ailleurs, sur les plages et leurs abords immédiats, la sécurité incombe aux maires des communes intéressées, auxquels nous pouvons prêter notre concours, sur leur demande et dans des conditions faisant l’objet d’accords particuliers.. Enfin, dans la zone du grand large, la responsabilité du sauvetage incombe à la Marine Nationale.

 

V.D. : Votre rôle se limite-t-il à secourir des naufragés ?

 

Al. A : Non en effet, lorsque nous recueillons des naufragés, ceux-ci en général ont besoin de soins et de réconfort. Nos sauveteurs sont ainsi appelés à se transformer en secouristes, d’abord sur leurs engins, puis à terre dans les postes de secours de première urgence mis en place à cette fin le long de nos côtes. Souvent aussi, le sauvetage des personnes appelle celui des biens, c’est-à-dire du bateau en détresse, qu’il s’agisse du déséchouage, remorquage, extinction d’incendie, dépannage, pilotage, etc… Notre société est ainsi appelée à jouer en mer un rôle analogue à celui de la Croix-Rouge et des sapeurs pompiers à terre.

 

V.D. : La S.N.S.M. est une société privée à but humanitaire. Disposez-vous de moyens financiers suffisants vous permettant de jouer le rôle que vous vous assignez ?

 

Al. A : Notre société ayant été reconnue d’utilité publique, nous avons réussi à nous faire entendre et à obtenir de l’Etat des subventions qui nous ont permis de survivre. Comme cela était insuffisant, il a fallu frapper à toutes les portes possibles : collectivités publiques, ou privées, plaisanciers, etc… Après des difficultés réelles il y a une dizaine d’années nos efforts ont porté leurs fruits et nous avons pu depuis 1974 mettre au point un programme d’équipement et de fonctionnement.

 

Aujourd’hui, nous équilibrons notre budget grâce à des fonds d’origines diverses : dons, legs, cotisations, revenus de fêtes et de ventes. Cependant, nous manquons de moyens en personnel et en matériel pour faire face à des besoins qui ne cessent d’augmenter.

 

V.D. : Le sauvetage en mer nécessite des moyens matériels nombreux et variés ; Quelle est brièvement, l’importance de vos moyens ?

 

Al. A : Notre flotte comprenait au 1er juillet 1978 : cinquante canots «tous temps», capables de sortir par les plus mauvaises mers, équipés de deux moteurs, dix huit vedettes de première classe, spécialement conçues, pour le sauvetage en mer, soixante quatorze vedettes diverses, de tailles et de performances plus limitées, enfin, plus de trois cent vingt canots pneumatiques de type zodiac, équipés de moteurs hors-bord. J’ajoute que nous allons poursuivre au cours des prochaines années la construction de Canots «tous temps» et de vedettes de différents modèles, mais cela dans la mesure seulement où nous pourrons en assurer le financement.

 

En dépit des coûts élevés, nous finirons bien, j’espère, par posséder une flotte équilibrée répartie entre plus de deux cent cinquante stations échelonnées le long des côtes françaises (certaines d’entre elles sont saisonnières et sont armées pour la période estivale seulement).

 

V.D. : Venons-en aux hommes. Les embarcations de la S.N.S.M. sont armées par des équipages dévoués et compétents. Faites-vous exclusivement appel à des bénévoles ou devez-vous faire appel à d’autres personnels ?

 

Al. A : Nos équipages sont en effet bénévoles, cependant ils reçoivent une faible indemnité à chaque sortie de sauvetage ou d’exercice. Mais nous ne pouvons pas raisonnablement demander à des bénévoles de rester en permanence à notre disposition. Nous sommes donc dans l’obligation de faire appel durant la période estivale à des équipages d’appoint.

 

Ceux-ci sont constitués par des gendarmes nationaux, des maitres-nageurs sauveteurs du corps des C.R.S., des sapeurs pompiers, des membres des polices urbaines. Nous n’avons d’ailleurs qu’à nous louer des services ainsi rendus et des rapports que nous avons avec l’ensemble de ces personnels. Mais il est bien évident que notre société voudrait bien pouvoir armer, avec des hommes à elle, en tous temps et en tous lieux, ses propres moyens.

 

Le problème n’est pas simple, mais nous avons entrepris de le résoudre progressivement. C’est ainsi que nous faisons appel à de jeunes volontaires à qui nous dispensons durant l’hiver, dans une dizaine de centres de formation; un enseignement qui doit leur permettre d’obtenir les diplômes d’Etat nécessaires pour être secouristes maritimes, conduire les petits bâtiments, utiliser les postes radio, complétés par un diplôme propre à notre société, de sauveteur qualifié.

 

L’été venu, les candidats qui ont réussi à ces examens et qui se portent volontaires sont répartis le long des côtes. Ils ne perçoivent pas de rémunération mais sont défrayés de leurs frais de subsistance avec l’aide des municipalités qui utilisent leurs services. Le résultat de nos efforts est substantiel puisque nous avons ainsi formé depuis 1970 plus de 800 sauveteurs.

 

V.D. : Le service des douanes effectue avec ses moyens des opérations de sauvetage en mer ; mais les marins douaniers participent également à la composition des équipages des embarcations appartenant à votre société, est-ce bien exact ?

 

Al. A : En effet, les douaniers participent au même titre que les catégories que je viens d’énoncer à la grande fraternité des gens de mer, soit à des opérations de sauvetage au large, soit plus rarement, à des opérations de courte durée, le long des côtes.

 

Ces opérations s’effectuent, par ailleurs, dans le cadre des centres régionaux d’organisation des secours (CROSS) qui mettent en œuvre les moyens disponibles empruntés à la Marine Nationale, aux Affaires Maritimes et à la Douane. Mais les équipages de nos canots  comprennent également et depuis toujours des douaniers bénévoles dont le concours et l’efficacité sont appréciés de tous.

 

Ils ont pris une part très importante dans la formation des équipages de certains canots et ont contribué à maintenir et à développer le sens de l’acte gratuit, en un mot du sauvetage en mer.

 

V.D. : Quels sont les motifs d’interventions les plus fréquents et comment celles-ci sont-elles généralement déclenchées ?

 

Al. A : Nos équipages interviennent pour des motifs variés :- bâtiment signalé en difficulté (en feu, en panne, etc…) plaisanciers aux prises avec le mauvais temps, personnes tombées à la mer, embarcations légères entrainées au large, nageurs téméraires, imprudents isolés sur un rocher par la marée montante.

 

Les interventions se déroulent généralement de la façon suivante : lorsque l’alerte a été donnée, le patron. de l’embarcation fait route vers le lieu du sinistre et avise de sa décision le chef de quartier ou le CROSS. Ensuite, il doit se conformer aux instructions qu’il reçoit de ces autorités et rendre compte de ses activités.

 

V.D. : Pouvez-vous faire le bilan de votre action à la tête de la S.N.S.M. ?

 

Al. A : Bien du chemin a été parcouru depuis 1967. Malgré les difficultés financières qui demeurent pour nous une préoccupation constante, nous avons réussi à mettre en place des programmes d’équipement et de financement. Je puis dire que notre bilan est largement positif : plusieurs milliers de vies sauvées d’un danger certain, et plusieurs dizaines de milliers d’autres personnes assistées.

 

Pour la seule année 1978, le bilan se traduit ainsi : plus de 350 sorties en moyenne pour les grands canots, plus de 700 personnes sauvées, plus de 3 000 bâtiments assistés. Je consacre évidemment une partie notable de mon temps à la société que je préside bénévolement, comme il est normal. J’en tire de grandes satisfactions, et n’ai qu’à me louer des contacts intéressants, fructueux et amicaux que j’ai avec tous ceux qui participent à la même œuvre que nous, en particulier avec la direction générale des douanes, avec qui nous avons toujours eu d’excellents rapports.

 

D’ailleurs chaque année, nous remettons des médailles et des diplômes pour récompenser les mérites des douaniers, qui, à l’occasion d’actes de sauvetage, ont fait l’admiration de tous.

 


Nouvelle cause d’intervention pour les canots de sauvetage :

Les planches à voile

 

La planche à voile a été inspirée par le surf, sport pratiqué depuis déjà longtemps en Amérique, dans certaines îles du Pacifique, en Australie, etc… là où il existe une puissante houle venant se briser en rouleaux sur des plages de sable.

 

L’idée de munir les planches de surf d’une voile est apparue aux Etats-Unis il y a une quinzaine d’années : la planche à voile ou «wind-surf» était née. Sa pratique s’est surtout développée dans les eaux peu agitées.

 

La planche à voile se compose essentiellement d’une planche légère en matière plastique d’environ 3,60 mètres de long sur 0,65 mètres de large, à l’avant légèrement relevé, munie d’une dérive et d’un aileron. Un mât orientable sur rotule porte une voile. Le mât et la voile suivent la position qui leur est donnée au moyen d’une bôme ou wishbone que tient le «planchiste» et qui lui sert à manœuvrer son engin suivant la position qu’il donne au mât et à la voile par rapport au vent. Les planches à voile connaissent un grand développement. Plus de 20 000 planches naviguent actuellement en France.

 

Ce sport présente un attrait particulier dans la manœuvre d’un engin rapide obéissant aux moindres gestes. Il procure des sensations neuves et en outre, son coût est peu élevé.

 

Néanmoins, les planches à voile présentent un danger. On se rend compte aisément que la manœuvre d’une planche à voile est une question d’équilibre, d’adresse et d’entraînement. Le planchiste doit rester maitre de son engin en toute circonstance. En outre, comme il s’agit d’un appareil léger, la prudence la plus élémentaire commande de ne pas s’éloigner au-delà d’une distance raisonnable de la plage.

 

Ces conditions ne sont malheureusement pas toujours remplies et les embarcations de sauvetage de la S.N.S.M. ont été, en 1978, de nombreuses fois mises à contribution pour porter secours à des amateurs en difficulté. En plusieurs occasions, le planchiste n’a survécu que grâce à ses sauveteurs.

 

Le bilan d’activité des sauveteurs qualifiés, formés par la S.N.S.M., signale plus de 300 assistances pour des cas de l’espèce, nombre considérable quand on sait qu’il ne concerne que les stations armées saisonnièrement par les sauveteurs qualifiés. La seule station de Bénodet (Finistère) est intervenue 48 fois.

 

Comme on le voit, une réglementation s’impose. D’ailleurs, des dispositions ont été prises récemment qui autorisent fa navigation des planches jusqu’à 1 mille de la côte. Il s’agit donc de ne pas être trop contraignant ; mais il s’avère nécessaire de protéger quelquefois malgré eux la vie de planchistes imprudents

 


Témoignage

34 personnes sauvées par le garde-côte de Brest

 

Deux sauvetages ont permis, dans la nuit du 8 septembre 1978, aux vedettes des douanes de recueillir 41 personnes.

 

Le premier s’est déroulé au large d’Ouessant à la suite d’une collision entre deux cargos.

 

Le second a été l’œuvre de l’«Aquilon» DF. 32, vedette garde-côtes de Lorient qui a secouru 7 personnes en difficulté sur un voilier.

 

Ces faits rappellent que les douaniers sont aussi des sauveteurs et qu’ils remplissent parfaitement leur mission dans ce domaine. Nous nous sommes rendus à Brest pour recueillir les témoignages de l’équipage du garde-côtes DF 39 qui a participé au sauvetage de l’équipage du «Bandeïrante».

 

Collision sur le rail d’Ouessant.

 

Le 7 septembre 1978, vers dix huit heures, une collision se produit entre le cargo grec «Maroudio», 32 600 T, battant pavillon libérien et le cargo norvégien «Bandeïante», 9 600. T, à environ 12 nautiques du phare du Creach (au large d’Ouessant). A l’origine, vraisemblablement une erreur de navigation, elle-même due à la brume qui recouvrait la mer.

 

Le cargo norvégien souffre de l’abordage et accuse rapidement une gîte de 450. Immédiatement les secours sont déclenchés tant par la marine nationale que par la station du Conque radio.

 

L’intervention rapide du «garde-côtes» DF 39

 

Laissons à M. Tronc, le second, le soin de faire le récit de l’Opération : «Nous venions de Cherbourg et nous dirigions vers Brest. Nous étions à six milles dans le sud, passée la bouée de Portsall, lorsque nous avons entendu les appels à la radio. Le débit rapide des voix, leur altération, le bref espacements des conversations nous a fait immédiatement penser qu’il s’agissait d’une affaire grave.

 

Nous avons d’abord cru au détournement sur le rail d’Ouessant d’un navire en infraction et puis nous nous sommes rendus compte qu’il s’agissait d’une collision entre deux bâtiments. M. Nicolas, le chef de bord, prit alors l’initiative de se dérouter, nous étions à 7-8 milles du lieu de l’accident, et demanda à Le Bozec, notre radio, de signaler notre approche sur V.H.P. à «Ouessant-contrôle».

Nous filions rapidement dans une forte houle de suroît malgré une visibilité réduite à 100 m par la brume ; après une vingtaine de minutes de route, nous étions près du navire endommagé. Le «Bandeïrante» penchait fortement sur le côté bâbord ; ses feux étaient allumés et l’on distinguait très bien l’intérieur du bâtiment.

 

Aucune personne ne se trouvait apparemment à son bord… nous étions réduits à penser que des embarcations avaient du être mises à la mer… Alors nous avons commencé la recherche des personnes en effectuant des cercles autour du navire ; et nous avons eu la chance de découvrir deux baleinières.

 

Les mauvaises conditions de navigation rendirent l’accostage difficile. Néanmoins, les occupants des embarcations purent monter à notre bord, heureux de voir l’aventure bien se terminer.

 

La plupart d’entre eux avaient dû quitter brusquement le bâtiment et s’étaient retrouvés à demi-nus, sans bagages ; le capitaine du «Bandeïrante» avait seulement pu préserver le journal de bord».

 

disparition de l’épave

 

Nicolas évoque la seconde phase du sauvetage : «Après avoir recueilli 34 personnes dont 6 femmes, nous avons pris en remorque les baleinières et repris contact avec «Ouessant-contrôle» pour signaler que l’équipage était sain et sauf et pour rendre compte de l’état du navire norvégien ; ce dernier présentait une gîte importante. Nous pensions qu’il ne tarderait pas à couler…

 

Puis, nous sommes restés sur les lieux dans l’attente de l’arrivée des moyens dépêchés par la marine nationale ; l’escorteur côtier «Le Fringant» de garde sur le rail d’Ouessant arriva sur les lieux environ une demi-heure après nous. Tandis que le remorqueur «Abeille-Normandie» loué par la marine nationale pour l’assistance et le sauvetage en mer à la pointe de la Bretagne nous rejoignit environ une heure et demie plus tard.

 

Ce dernier envisageait la possibilité de le remorquer hors du rail afin d’éviter de créer un risque de danger pour la navigation. Mais la gîte était de plus en plus impressionnante. Peu avant 22 heures, l’épave disparut définitivement devant les yeux attristés de ses derniers occupants. Ensuite, nous avons quitté les lieux et sommes rentrés à Brest vers minuit. Entre temps, nous avions réconforté l’équipage, servi des boissons chaudes et fourni des vêtements secs.

 

«Rien que son devoir»

 

L’équipage du DF 39 tire-t-il de la fierté de son fait de sauvetage ? Le chef mécanicien résume l’état d’esprit et la pensée de ses collègues :

 

«Nous avons fait notre devoir et rien que cela. C’est un acte naturel que celui qui consiste à sauver des vies humaines ; cela ne s’explique pas» ; et M. Tronc d’ajouter : «Le sauvetage est une chose, les sentiments qui prévalent par la suite, une autre ; je veux dire que la spontanéité qui se manifeste en de telles occasions n’exclut pas une vive amitié ou la gratitude de la part des rescapés. Pour nous marins, c’est le désintéressement qui prévaut».

 

M. Nicolas tire la conclusion de cette opération : «Tout marin est un naufragé en puissance. Nous savons tous qu’un jour ou l’autre, nous pourrions nous-mêmes avoir besoin d’être assistés. Aussi, il me semble que l’élément primordial est de savoir qu’il existe des moyens d’intervention efficaces, et cela est rassurant»

 


 

La vie de la Douane

 

N° 181

 

Octobre 1981

 

 

 


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