Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

L’uniforme des douaniers motocyclistes

Mis en ligne le 1 novembre 2021

1951, école de Montbeliard c A. Pommier/DGDDI

L’uniforme des agents motocyclistes est un parfait exemple de la volonté, à travers ce que l’administration qualifie d’abord de « dotations spéciales », d’équiper les agents d’effets adaptés. Il est également l’exemple du mimétisme que l’administration peut développer par rapport à la police et à la gendarmerie dans le développement des tenues.

 

 

 

 

 

 

 

A leur création, les motards sont dotés « d’effets spéciaux » fournis à titre gratuit par l’administration (c’est-à-dire renouvelés par elle à date déterminée, non par les agents). Ce vestiaire se compose principalement d’effets de cuir brun : « anorak », culotte et gants à crispin. Les effets de protection sont pour le moins limités puisqu’ils se composent de lunettes – en majorité de type « RHOD » – et d’un casque de type bol, initialement de couleur noir.

 

 

Un effet de pluie s’ajoute à ce vestiaire avec un imperméable présentant de grandes ressemblances avec celui porté par les motards allemands au cours du précédent conflit…

 

Contrôle routier à Valenciennes. Les motocyclistes portent l’anorak en cuir brun, 1969 c. A. Pommier

 

 

Outre ces effets spécifiques destinés à protéger les agents, le vestiaire se trouve modifié par la substitution d’une culotte au pantalon et par le port, sur le baudrier, d’un insigne spécifique communément appelé « étoile ». Le dessin de cette dernière est en grande partie inspirée de l’étoile délivrée, après la seconde guerre, aux motocyclistes de la Préfecture de Police de Paris à partir de 1947 – et qui diffère de l’insigne porté par les motocyclistes de la Sûreté nationale.

 

 

Agents motocyclistes en imperméable, Mulhouse, 1974 c F. Roche/DGDDI

 

 

 

L’uniforme évoluera ensuite légèrement au début des années 70 avec la modification de l’anorak en veste trois-quart et l’abandon de l’imperméable au profit d’un ensemble deux pièces dit « lodi » en textile imperméabilisé. La coupe de la nouvelle veste ainsi que de l’ensemble imperméabilisé présent d’ailleurs une forte ressemblance avec le vestiaire des motocycliste de la Gendarmerie.

Le casque connaîtra lui plusieurs évolutions puisqu’après avoir été peint en blanc, le casque bol cèdera sa place à des casques de type jet comportant des éléments rétroréfléchissants ainsi qu’un insigne frontal.

 

1977, motocycliste en tenue cuir

Les tenues ultérieures témoigneront d’une volonté de développement d’un vestiaire fonctionnel. La veste est ainsi modernisée une première fois dans les années 1990 par la modification des ensembles froids et pluie. Fabriqués dans des matériaux plus légers, ces deux ensembles comportent chacun des éléments rétro-réfléchissants – la veste de froid fabriquée par la société VTN présentant une nouvelle fois une forte ressemblance avec le modèle en usage dans la gendarmerie. Si l’’ensemble VTN n’est pas véritablement un ensemble de protection – VTN fabriquant en premier lieu des articles de … ski – elle apporte une protection renforcée contre les intempéries et améliore la visibilité des agents.

 

L’ensemble pluie s’avère quant à lui plus léger que son prédécesseur. Dépourvu de toute sérigraphie « douane », elle est néanmoins elle aussi doté de bandes réfléchissantes.

 

 

 

 

 

 

La dotation de casques semi-intégraux sera l’autre révolution des années 1990, avec la fourniture progressive de casques BMW qui se diffusent progressivement sur le marché. Ceux-ci sont dotés d’éléments rétro-réfléchissants ainsi que d’un autocollant figurant l’étoile motocycliste. Les différentes séries de casques BMW équiperont ainsi progressivement l’administration des douanes à partir du modèle

 

 

 

Motocyclistes en tenue de pluie avec casque de type Jet, Mulhouse, 1980, c F. Roche/DGDDI

Tenue personnelle pour ce motocycliste du PAM de Creil, 1995 c F. Roche/DGDDI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Motocycliste de la BSI Nice en tenue VTN, 1998 c. F Roche / DGDDI

Le début des années 2000 marque une nouvelle évolution puisque le vestiaire se simplifie : la tenue de pluie est abandonnée et seul subsiste un ensemble hiver/pluie. Composé là encore d’une veste et d’un pantalon, ce vestiaire souffrira de plusieurs critiques, notamment sa mauvaise résistance à l’eau et l’impossibilité de s’adapter au port d’étuis de cuisse qui se généralisent avec l’adoption du Sig Sauer. Plus symboliquement, la nouvelle veste marque l’arrêt du port de l’étoile motocycliste – pour des motifs de sécurité –, remplacée par un écusson en plastique.

 

Plusieurs groupes motocyclistes introduiront d’ailleurs au début des années 2000 des effets non réglementaires sérigraphiés par leur soin, notamment en Ile de France.

 

 

 

 

 

 

Afin de remédier à ces difficultés et pour offrir une meilleure protection aux agents, l’administration développe introduit en 2012 un blouson, doté d’un airbag à déclenchement automatique. Ce nouvel effet permet également le port du ceinturon de manière plus aisé, puisque le blouson peut être retiré indépendamment de celui-ci. Si l’arme est désormais portée avec une plaque spéciale positionnant le holster sous le ceinturon, l’étui de cuisse n’est pas généralisé. Décliné en version été et hiver, le blouson est également accompagné d’un pantalon dont l’esthétique reste proche de celui adopté en 2003.

Tenue 2005

Dernière évolution esthétique de la tenue des motocyclistes, 2017 verra disparaître les casques BMW au profit de l’adoption des casques de la marque NOLAN, retenue dans le cadre d’un marché commun Police/Gendarmerie/Douane. C’est ainsi le retour … d’une sérigraphie identique aux casques policiers.

 

Xavier Rauch

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