Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes
Le patrouilleur «DF2, Maurice Petsche »
Ancienne vedette rapide de la classe « Fairmile type B » construite en Grande-Bretagne pour l’amirauté britannique, pendant la deuxième guerre mondiale, le « St Monance » est acheté par la direction générale des douanes en 1955.
Après des travaux de réparation effectués par les chantiers « Jouët » de Sartrouville, la vedette côtière deviendra le patrouilleur des douanes « DF2 Maurice Petsche ».
L’administration souhaite à cette époque constituer une flottille de haute-mer capable de contrer les expéditions réalisées par les moyens navals des réseaux de contrebande de cigarettes, basés principalement à Tanger.
Il lui faut des moyens robustes, dotés de qualités nautiques indéniables.
C’est le cas des « Fairmile » dont les caractéristiques sont parfaitement adaptées aux interceptions en mer : Le nouveau patrouilleur devait rallier Port Bloc (Le Verdon) afin d’y constituer le premier groupe maritime des douanes avec la vedette de croisière « Brigadier Chabirand »(1).
Cependant les travaux de remotorisation qui consistent à remplacer les moteurs à essence, par des diesels beaucoup moins gourmands et la réfection de la coque durent beaucoup plus longtemps que prévu.
Ce qui modifie les plans initiaux : c’est finalement le “ Collin de Sussy”, un deuxième patrouilleur acquis en 1955(2), qui va rallier l’estuaire de la Gironde sous l’immatriculation « DF1 ».
Le « St Monance » devra attendre le cinq juillet 1956, date de son baptême à Sartrouville, pour devenir le « DF2 Maurice Petsche ».
Le nom donné au navire est celui de l’ancien ministre des finances, prédécesseur de M.Ramadier.
Sa marraine Madame Ramadier, est l’épouse du président, alors ministre des Affaires Economiques et financières, lui-même présent à la cérémonie avec M.Filippi secrétaire d’état au Budget, et M.Degois, Directeur Général des douanes.
Deux jours plus tard, le patrouilleur quitte Sartrouville pour Marseille, via Leixoes, Porto, Algésiras, Alméria et Port Vendres sous le commandement du Lieutenant Chicheri.
L’équipage se compose alors des conducteurs de vedette Alfos et Grosjean, du chef mécanicien Sancey, des mécaniciens Vincent, et Brancato, du radio Perrin, des matelots pont Palmacio et David, et du cuisinier Gros.
Il est renforcé par la présence de deux spécialistes :M. Rebois, officier des équipages de la Marine Nationale pour une assistance technique navigation et le Lieutenant Baurens, officier mécanicien des douanes, pour la machine.
Au cours de son périple, le navire rencontre de très mauvaises conditions météo, mais il parvient cependant à bon port le 26 juillet, prouvant ainsi ses qualités nautiques.
En 1957, il est admis au service actif au sein du deuxième groupe maritime des douanes, basé à Marseille, qu’il constitue avec la vedette « Matelot Baixas »(3).
Outre des missions de surveillance et de lutte contre la contrebande, le « DF2 » servira de support à des missions d’instruction au profit de l’Ecole Radio-Marine des Douanes d’Agay (dans le Var).
Le service garde-côtes est alors progressivement mis en place sur le littoral et l’on doit en conséquence former de nombreux marins des douanes recrutés par concours de matelot s’adressant principalement au personnel de la Marine Marchande, de la Pêche et de la Marine Nationale.
En juillet 1966, alors que l’école radio-marine ferme ses portes, le patrouilleur est transféré à l’Ecole Nationale des Brigades des Douanes de La Rochelle, où il continue la formation des futurs marins des douanes jusqu’en 1973, date de sa réforme.
Il sera remplacé par le « Caprice des Temps », un ancien crevettier de 20 m, arraisonné avec 438 kilos d’héroïne pure le 1er mars 1972 en Méditerranée.(4)
par Serge Rinkel