Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

Jeux olympiques, contrôle des voyageurs et uniformes en 1900

Mis en ligne le 1 juillet 2024

 

 

Jeux olympiques et contrôle des voyageurs


En 1900, Paris organisait les Jeux de la seconde Olympiade, nom officiellement donné aux Jeux Olympiques à cette époque et cette même année voyait également l’organisation de l’exposition universelle suivant celle de 1899, et consacrée plus spécialement aux sciences, techniques et architectures modernes.

 

Ce double évènement allait attirer des millions de visiteurs et l’Administration des Douanes avait à coeur de participer à l’accueil des ressortissants étrangers.

 

En instituant, par note N° 1069 du 30 novembre 1899 (*), l’obligation du port de la tenue d’uniforme pour les vérificateurs des bureaux et inspecteurs sédentaires en charge de la visite des voyageurs internationaux, le Directeur Général entendait répondre à cet objectif en offrant de ses services une image de parfaite correction et de rigueur.

 

A l’approche des JO de 2024, la question de la tenue des douaniers étant réglée puisque le contrôle des voyageurs incombe aux agents de la Surveillance, la priorité sera probablement donnée à la mobilisation des personnels en faveur de la sécurité.

 

L’uniforme des agents des bureaux de douane


A la différence des agents des brigades (classés « service actif »), le port d’un uniforme par les agents des bureaux de douanes (classés « service sédentaire »), n’a pas constitué une obligation permanente depuis la création de la Régie Nationale des douanes en 1791.

 

Institué une première fois sous le Consulat de Napoléon (arrêté du 28 novembre 1802), son usage a été rapidement abandonné pour n’être repris qu’en 1884, sous la 3ème République, de manière toutefois très sommaire puisque seul le port d’une casquette était imposé (**).

 

 

Il s’agissait alors pour l’Administration, dans une période où l’essor des transports maritimes et ferroviaires provoquait une plus grande affluence des voyageurs internationaux dans les points de passage frontalier, de rendre reconnaissables les agents des bureaux (sous-inspecteurs, contrôleurs et commis) chargés des opérations de visite des bagages.

 

La coiffe est en drap vert et le bandeau de couleur bleu. Une cocarde aux couleurs nationales (remplacée rapidement par le cor et la grenade adoptée par ailleurs en 1875 pour le képi des agents de brigades). Mais avec une casquette pour seul attribut, c’est l’effet contraire au but recherché (de reconnaissance et d’autorité) qui est produit, les agents étant quelquefois confondus, dans les gares, avec les porteurs, ce qui provoquait des malentendus et des situations cocasses.

 

Aussi une nouvelle instruction prévoit, en 1890, le port d’un uniforme complet qui se rapproche de celui des agents des brigades. Le pantalon est bleu avec bande de passepoil garance. La tunique-jaquette est de couleur vert foncé, boutonnée par deux rangées de cinq boutons (comportant cor et grenade). Une pèlerine verte complète le vestiaire.

 

 

Pour autant, les agents de visite rechignent encore souvent à revêtir la tenue d’où la prescription impérative du Directeur général à l’occasion de l’exposition universelle et des J.O de 1900. Les réticences du personnel sédentaire reprendront rapidement et malgré la définition d’un nouveau vestiaire en 1942, l’obligation, peu respectée, du port de l’uniforme par les agents des bureaux de dédouanement sera officiellement abandonnée en 1972.

 

Marc Langlet

 


 

Notes :

(*) Source: Archives départementales – Nantes

(**) Modèles de casquette 1890 – source:   Cahiers d’histoire AHAD N°51;

(***) Casquette de contrôleur des bureaux – source :  Musée National des Douanes.

 


 

 

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