Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

Il faut sauver la caserne des douanes de Deauville !

Mis en ligne le 1 février 2019
Par Thérèse Marcombes
Photos de Jean-Antoine Vignon

 

Au début du XIX e siècle, les habitants du petit village de Deauville, sur le mont Canisy, étaient des paysans. Ils avaient un droit de pâture dans les marais qui bordaient la Touques jusqu’à son embouchure. Ces marais étaient propriété privée, ils furent acquis par la mairie de Deauville en 1854. Pendant la décennie de 1860 prennent forme les projets d’un bassin à flot.

 

Participent à l’entreprise : le duc de Morny, le docteur Olige, monsieur Douon (banquier) et monsieur Breney (architecte).

On voulait créer un port de commerce pouvant rivaliser avec Le Havre. Le premier bassin, le bassin Morny, fut inauguré en 1866.

Peu avant, la gare, indispensable à l’acheminement des marchandises, avait été construite (en 1863). S’installèrent aussi des entreprises et des entrepôts de charbon, bois, matériaux de construction…

 

La caserne des douanes

 

Quelques bâtiments contemporains de la caserne : de gauche à droite : l’hôtel de l’Europe, la « Villa des flots »,

 

Avec, donc, le développement du port de commerce, les douaniers, dont la caserne était située à l’emplacement de l’actuel square de l’Église se trouvaient très loin des zones qu’ils avaient à contrôler. On construisit alors une nouvelle caserne entre le bassin et la Touques. L’architecte en était monsieur Poulin (1865).

 

Le bâtiment devait loger des douaniers et leurs familles. Le bâtiment des douanes ne resta pas longtemps isolé. Le nouveau Deauville allait s’édifier autour. Citons notamment, à la même époque, la construction de l’hôtel de la Terrasse, qui deviendra lycée (démoli en 1988), l’hôtel de l’Europe (aujourd’hui hôtel Continental), la villa des Flots (1862) sur l’emplacement sur lequel fut construit l’hôtel Normandy, le pavillon des Templiers (1862), démoli en 1975…

 

La douane est restée en service jusqu’en 1930. L’immeuble, alors propriété de l’État, fut vendu par la suite à la société des Charbonnages de France, dont le président était Robert Fosserier, maire de Deauville. À cette époque, l’immeuble était habité par les quelques douaniers restant et les employés de la société Polinière (Charbonnages de France).

 

Dès les années 60, le port de commerce déclinait, peu à peu, remplacé par le port de plaisance. En 1961, les locataires de l’immeuble purent acheter leur appartement. Une copropriété fut alors créée avec pour premier syndic Madame Guérin.

 

Il convient d’insister sur les faits suivants.

 

Jusqu’à maintenant, l’immeuble a été bien entretenu, la toiture a été entièrement refaite et une aile du bâtiment ravalée. Nombre de peintres ont immortalisé le bâtiment : des artistes de l’école de Honfleur, tel Boudin, Dufy…

 

Quelques bâtiments contemporains de la caserne : de gauche à droite : « Les Peupliers » (démoli en 1975) et l’hôtel de la Terrasse.

 

Depuis plusieurs années, l’Association des Résidents de Trouville-Hennequeville pour l’Environnement (A.R.T.H.E.) et celle des Amis de Trouville se battent pour obtenir l’inscription du bâtiment à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

 

Le dossier a été examiné à plusieurs reprises sans décision définitive.

 

Actuellement classée en Z.A.D., la presqu’île de Touques, sur laquelle il se situe, fait désormais parti d’un plan de classement en Z.A.C. Une partie des logements (environ 50 %) sis dans ce bâtiment a été préemptée par la ville de Deauville et les habitants restant craignent sa destruction.

 

Puisse cet article sensibiliser les pouvoirs publics responsables à conserver ce bâtiment historique en l’état. En attendant, vous qui visitez la côte normande, n’oubliez pas de rendre visite à cette caserne de peur qu’elle ne disparaisse !

 

Toiture, chiens assis et cheminées sont typiques de l’architecture de la côte normande à la fin du XIXe siècle.

 

La charpente est intacte et en parfait état.

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