Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes
Halte en Flandres ! Le « musée de la vie frontalière » à Godewaersvelde
Si au Nord, « c’étaient les corons », selon la formule de Pierre Bachelet, en Flandres c’est la ligne : un tracé imaginaire serpentant au gré des traités dans la « plaine du nord-ouest de l’Europe, ouverte sur la mer du Nord, entre les collines de l’Artois et l’embouchure de l’Escaut […] partagée entre la France, la Belgique et les Pays-Bas » (Définition Larousse). Ses habitants sont unis par une culture qui « se vivait au jour le jour dans une proximité ignorant les barrières », développée « sur un territoire mental et collectif sans limites arbitraires », comme l’indique un panneau d’information dédié à la culture flamande au « musée de la vie frontalière » à Godewaersvelde.
Photographie : Kevin Mills (collection privée)
Le dépassement des lignes constitue l’objet même de ce beau musée, ancien presbytère qui associe harmonieusement les briques traditionnelles aux matériaux plus modernes. Accueilli, le long de l’allée pavée qui mène au musée, par deux chapelles d’arbres dédiées, l’une à Saint-Matthieu, patron des douaniers, et l’autre à Saint-Michel, patron des fraudeurs, le visiteur passe du sacré au profane, du licite à l’illicite, à la découverte des objets ayant servi à faciliter ou à déjouer la fraude. Le chien associé au géant Henri le Douanier, dont le musée est la résidence, illustre cette finesse de la ligne, changeant de nom et d’accoutrement en la franchissant : il se prénomme « Dick » lorsqu’il est chien de douanier, avec sa plaque autour du cou et sa jupe bleue, et « Tom », lorsqu’il est chien de fraude, harnaché de sa blatte et portant une jupe beige et un collier à clou.
Photographie : Kevin Mills (collection privée)
Avant la sieste gracquienne en Flandre hollandaise, faites donc halte au « musée de la vie frontalière » à Godewaersvelde, membre du « réseau des musées de Flandre« .
Kevin Mills