Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

Evolution des techniques de sauvetage – Du grappin au filin

Mis en ligne le 1 septembre 2024

 

 

Evolution des techniques de sauvetage – Du grappin au filin

 


Initialement chargés de contrôler la contrebande de marchandises sur le littoral, les agents de la Douane devinrent de véritables garde-côtes en patrouillant à terre sur les « sentiers des douaniers » ou postés dans des cabanons pour s’abriter lors des intempéries mais ils eurent à intervenir aussi pour…des naufrages !

 

Leur travail de surveillance du trafic de marchandises impliquait de participer au sauvetage des embarcations en détresse mais avant l’apparition des engins motorisés, les difficultés pour intervenir en mer étaient nombreuses. D’une part, peu de douaniers savaient nager correctement et d’autre part, ils ne disposaient pas de bateaux destinés au sauvetage en mer.

 

Les premiers douaniers garde-côtes pouvaient cependant compter sur la présence de marins dans leurs rangs et ils mirent en place un accessoire de secours, dont il est difficile de retracer l’histoire exacte mais qui a rapidement fait son apparition dans l’équipement de base : le lance-grappin.

 

 

Utilisé comme un harpon sur les embarcations encore atteignables à partir des côtes, il s’agissait de les diriger vers un lieu sûr (sur le sable, vers un port, etc.) à la force des bras ou de les éloigner d’une zone de danger (un plateau rocheux, une zone à fortes vagues, un courant puissant, etc.). Le principe est comparable à celui d’un ‘bout’ de remorquage, avec une différence notable puisque ce sont les hommes qui tractent le navire et non le navire qui en tracte un autre.

 


Cet outil a été conçu par un agronome français Jacques-Joseph Ducarne De Blangy mais il a été développé par le Lieutenant Brunel qui eut l’idée d’ajouter une corde à un grappin qui serait projeté à l’aide d’un fusil, aussi appelé le « fusil porte-amarres » (invention de Henri-Gustave Delvigne, militaire et inventeur français du XIXème siècle). Avec cet appareil, il était possible de lancer une flèche sur laquelle était fixée une corde (un ‘bout’ en langage marin) : la ligne Brunel est ainsi née.

 

Cet outil de sauvetage, particulièrement apprécié des premiers marins-douaniers a progressivement disparu vers la fin du XXème siècle en raison de sa complexité mais la ligne du grappin, utilisée pour le sauvetage d’embarcations, a été adoptée pour le sauvetage directement aux baigneurs, en étant remplacée par le filin. Le principe du cordage pour le sauvetage a donc été conservé mais transformé.

 

Enroulé autour d’une large bobine, le filin de sauvetage sert encore aux surveillants de baignade en plage. D’une longueur variable, le filin est toujours utilisé dans les postes de secours pour la récupération d’une personne par un nageur-sauveteur. Celui-ci, attaché au filin, nage vers la victime et la récupère. Le principe est alors identique à celui utilisé jadis avec le lance-grappin, puisqu’une fois la victime récupérée, l’équipe de sauveteurs restée sur la plage, tire alors sur le cordage pour ramener la victime et le sauveteur.

 

 

Simon Coyac – Sauveteur en mer (*)

 


 

Note :

 

(*) Simon Coyac est l’auteur d’un mémoire sur l’histoire du sauvetage en mer (soutenance  à l’université de droit et sciences politiques de Nantes  – master de droit maritime et océanique)

 


 

 

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