Charles Alfred Barthélémy, Le Douanier (Douanilaria), 1900 (14/50)

Mis en ligne le 30 octobre 2025

Dans sa préface à la brochure reproduisant le recueil poétique intitulé “Douanilaria” publiée par l’AHAD en 2021, Roland Giroire donnait les précisions suivantes sur la vie et la carrière de son auteur, Charles Alfred Barthélémy :

“L’examen des archives a révélé un «Charles Alfred Barthélémy né le 30 octobre 1867 à Artaise le Vivier (08), mesurant 1,60m, de bonne complexion, de belle représentation. Il fut d’abord affecté aux brigades de Rocroi, Monthermé, et Vireux. Fait prisonnier en septembre 1914 lors de la défense de Givet, il sera déporté en Allemagne jusqu’en 1918. On l’affecte alors, dans les brigades du Cap d’Ail et de Nice. Il prendra sa retraite en 1921. Il était l’époux de Marie Noizet née à Maubert Fontaine dans les Ardennes».

Douanilaria dédié à l’inspecteur auprès duquel servait, vers 1900, le brigadier Barthélémy, est une fresque de la vie des douaniers de l’époque. Teinté d’humour, de poésie, l’ouvrage est selon Y. Hureaux un véritable «trésor recopié à la plume d’oie dans une calligraphie parfaite et orné de lettrines, de fleurons, de culs de lampe d’un raffinement exquis, et l’intéressé y a consacré une bonne partie de sa retraite».

Le récit est vivant, fleuri et passe en revue de nombreux aspects de la vie douanière et du service. Les critiques voilées avec humour, les difficultés du métier soulignées, le sens du devoir toujours mis en avant, ponctuent le texte.”

 

Le Douanier (Douanilaria), 1900

 

Dans la montagne ou sur la grève,
Jour et nuit et toujours sans trêve,
Tu fais ton dangereux métier
De douanier !

Par tous les temps mon camarade,
Sans sourciller, à l’embuscade,
Tu guettes le contrebandier
En, douanier !

De la frontière sentinelle,
Du trésor, défenseur fidèle,
Au péril, jamais le dernier,
Non, douanier !

Aux désespérés du naufrage
Tu tends la main quand tout fait rage
Pour eux tu cours te sacrifier
Ah ! Douanier !

Dévouement, honneur et patrie,
C’est là ta devise chérie
Obscur mais courageux troupier.
Cher douanier !

Salut à toi, soldat de France !
Quand sonnera la délivrance,
Au feu tu seras le premier,
Oui, douanier !

Va, ne crains rien, France bénie
Pour te venger, prête est sa vie,
Il sait mourir en vrai guerrier ;
Ton douanier !