Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes
Paris, le 14 juillet 1919 : les douaniers dans le défilé de la victoire
Souvenons-nous, il y a 100 ans se déroulait à Paris le défilé historique du 14 juillet 1919 commémorant la victoire des armées alliées sur l’Empire allemand.
Marquant par son ampleur « les Fêtes de la Victoire », ce défilé marchait sur l’avenue des Champs Elysées. Il passait notamment sous l’Arc de Triomphe et devant un gigantesque Cénotaphe aux Morts pour la Patrie installé provisoirement sur son passage, à l’angle de la place de l’Etoile et du début de l’avenue des Champs Elysées.
A l’occasion de cette cérémonie exceptionnelle et hors normes, toute l’armée française ainsi que les armées alliées ayant contribué à la victoire étaient représentées par des détachements en armes.
Ayant largement participé et s’étant illustrée en tant qu’infanterie territoriale aux combats de la Grande Guerre 1914-1918, l’administration des douanes a payé un lourd tribut en tués, disparus et blessés. Toutes armes confondues, 1426 douaniers sont morts pour la France et 1905 ont été blessés. Il était donc primordial que les bataillons de douaniers et les douaniers qui avaient servi dans d’autres armes soient mis à l’honneur au même titre que les autres combattants.
Un détachement de 32 douaniers dirigé par le chef de bataillon Edouard Véret, commandant du 1er bataillon actif des douanes de 1914 à 1918, suivi du drapeau militaire des bataillons et de sa garde, puis d’un officier à la tête de deux rangs de douze douaniers participait fièrement au défilé. Il était suivi dans le cortège militaire par un détachement de gardes forestiers avec leur drapeau militaire, lesquels avaient, pour certains, appartenu et combattu au sein d’unités de douaniers en 1914.
Les douaniers étaient revêtus de l’uniforme bleu horizon de l’infanterie, coiffé du casque Adrian modèle 1915 et armé de fusils Lebel modèle 1886 et Berthier 07/15. Leurs pattes de collet au cor de chasse inclus dans la grenade, le passepoil garance sur le pantalon et leur drapeau militaire les distinguaientt des autres corps.
La revue professionnelle douanière de juillet 1919 faisait observer, à juste titre, qu’il s’agissait là d’un « Honneur bien mérité par ce corps d’élite qui, dans toutes les missions dont il fut chargé, se montra à la hauteur de ses devoirs et de ses traditions ».
Christophe MULÉ (1)
(1) Christpohe Mulé est l’auteur de l’ouvrage « L’engagement militaire des douaniers en 1914-1918 » (Edition du plateau, 2018)