Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes
Reims : l’oeuvre des orphelins des douanes (ODOD) commémore son centenaire
Le 11 septembre 2018, les responsables de l’ODOD ont organisé une journée de commémoration à Reims, ville meurtrie par les combats de 1914-1918. L’association d’histoire y a été pleinement associée, au travers d’un exposé historique qui a permis de retracer l’engagement des douaniers pendant ce conflit mondial mais aussi de proposer aux participants quelques ouvrages édités par l’AHAD.
Intervention d’Arnaud PICARD
Le vice-président de l’AHAD, Arnaud PICARD, a souhaité placer l’action commémorative dans le sillage d’un véritable « devoir de mémoire » que font vivre les bénévoles et passionnés des deux associations douanières.
Source : collection Christophe MULE – Groupe de douaniers terrestres et matelots comprenant deux cyclistes en 1915. Ils sont également armés de fusils Gras modèle 1874.
Il a souhaité questionner le passé et de se questionner aujourd’hui sur notre passé : « Qui sommes-nous aujourd’hui, pour évoquer ainsi la mémoire de douaniers à nouveau appelés à la défense de forteresses et à un rôle de sentinelles des frontières ? Qui sommes-nous pour évoquer ceux qui dès le début de la Grande guerre se dressèrent au chevet des familles meurtries, des enfants abandonnés, pour les aider, les secourir et les relever ? Que savons-nous au juste de leur souffrance ? Du froid, de la faim, de la boue, des obus qui s’acharnent sur une terre de sang dans les tranchées de ces fronts de la Somme et de la Marne, où l’être humain expérimente sur lui-même l’effet des premières armes chimiques et de destruction massive ? De ces femmes qui à l’arrière encouragent, suppléent et participent activement à l’effort de guerre ? De ces enfants, emportés dans le tourbillon des temps de guerre sans avoir rien demandé ? […] Quel est le sens de l’action de l’Oeuvre des orphelins des douanes, d’hier à aujourd’hui ? Quel est le message que nous apporte l’Histoire ? »
Intervention de Christophe MULE
Ce message porte sans doute sur des valeurs, soutenues hier comme aujourd’hui par la corporation douanière dans son ensemble. Sans conteste, Jean Clinquart résume bien ce message lorsqu’il évoque l’origine de l’Oeuvre : « Il est patent que les actions de solidarité, inspirées par les malheurs du temps, dont les organisations professionnelles prirent l’initiative dès 1914, furent encouragées par l’Administration […] Ce fut également le cas lorsque la Fédération douanière entreprit de créer une œuvre en faveur des orphelins et rechercha l’aide financière de l’État. En 1915, le sort des enfants des militaires morts au combat préoccupait l’opinion publique. […] Pour sa part, la Fédération douanière avait alors décidé d’allouer un secours de 50 francs à chacun des enfants d’agents, unionistes ou non, morts au Champ d’Honneur. Ce don devait être renouvelé régulièrement, mais quelles que fussent la générosité du personnel et l’importance des aides extérieures, le fonctionnement dans la longue durée d’une institution de cette nature exigeait des ressources financières régulières. Dès 1916, un contact avait été entrepris avec le Directeur général en vue d’obtenir de l’État une assistance de cette nature et l’idée avait été émise dès cette époque, d’un prélèvement sur le produit des amendes et confiscations. »*
Christophe MULE a ensuite retracé quelques pages de bravoure des douaniers constitués en bataillons pendant ce temps de guerre, à la défense de forteresses comme dans leur appui aux forces armées en qualité de véritables « sentinelles ». Exemplarité, solidarité, professionnalisme, engagement, voilà des valeurs aujourd’hui célébrées, qui sont la traduction de l’action que perpétue l’œuvre des orphelins des douanes, toujours bien vivante et toujours appelée à aider, pour favoriser le bonheur des enfants de douaniers.
Centre des Congrès de Reims