Dans le cadre de notre récent concours photo, nous publions la contribution de M. Jean-Paul Picard qui a obtenu le second prix du jury.

Comme il le dit lui même, il nous  » fait sortir des sentiers battus et vous emmène en Moselle entre Nancy et Metz, dans le pays du Saulnois et de l’exploitation du sel. Cette exploitation n’a pas manqué d’aiguiser les convoitises, et d’être gérées par les Fermes royales ! Voici les salines royales de Dieuze… Porte royale et entrepôt à sel (avec salle aux chevaux qui s’activaient comme dans un moulin pour puiser l’eau salée… ».

L’équipe de rédaction

Les salines royales fortifiées de Dieuze (Moselle)

Au Sud-Est de la Moselle, Dieuze bénéficie de conditions géologiques particulières. Son histoire est intimement liée à l’exploitation du sel, depuis le 1er âge du fer. Le département de la Moselle consacre un musée à cette histoire, dans la commune voisine de Marsal.

Au XIIIe siècle, les ecclésiastiques et la noblesse prennent conscience de l’enjeu financier que représentent les salines. Jusqu’au XIIe siècle, le puits salé de Dieuze relève du clergé. À partir de 1260, elle échoit au duc Ferry III de Lorraine. Maître des prix et de la distribution de ce précieux condiment, le duc détient un monopole rémunérateur qui assure environ 40% des recettes ducales.

Alors que la Lorraine est rattachée au royaume de France en 1737, la convention de Meudon laisse à l’administration royale la totalité des salines. A partir de 1756, la Ferme lorraine s’oriente vers la production du « gros sel ». Dieuze est exploité selon les principes fiscaux de la Ferme des gabelles. Sur le site, un bâtiment est dédié aux officiers des salines royales.

En 1789, l’exploitation est confiée à des régisseurs choisis parmi les anciens employés de la Ferme. Après des hésitations, le directoire donne les salines à bail pour 9 ans à un groupe de financiers. En l’an VIII, le bail est transformé en régie, puis en 1806, on revient au système de la Ferme.

L’imposant portail de style Louis XV sur la place de la saline marque l’entrée principale.

Cette enceinte perpétue le contrôle qui s’exerçait entre la ville et les salines. En franchissant son seuil, on découvre subitement l’immensité du site des salines, insoupçonnable depuis les différents espaces publics extérieurs. Peu de salines en France ont encore une empreinte aussi nette de leurs fortifications.