Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

8 septembre 1989 : Saint Georges de l’Oyapock (Guyane Française)…

Mis en ligne le 1 janvier 2022

 

 

Le bâtiment de la douane à Saint Georges de l’Oyapock est le seul poste de douane français implanté à la frontière franco-brésilienne de la Guyane constituée par le fleuve Oyapock. (On voit sur la photo, en plus du panneau de façade « Douanes Françaises «  un second  panneau portant l’inscription « Alfendega », traduction de « Douane » en langue portugaise).

 

A cette période (1989), il n’existe ni route, ni piste reliant Saint-Georges au reste de la Guyane, les échanges avec le reste de la Guyane se font par avion ou par mer. Il n’y a pas non plus de pont pour franchir le fleuve frontière, les échanges sont limités au seul village brésilien de « Oiapoque » sur l’autre rive du fleuve, par des passages en pirogues.

 

La Douane n’est représentée que par une brigade de trois agents, assistés d’un contractuel piroguier pour armer une pirogue de service à moteur. (Figurent sur la photo les agents d’administration principaux (AAP) Georges Lherbier et Léon Neris  et le piroguier Raymondo Da Silva).

 

Ces trois  collègues, lors d’un service fluvial commandé de lutte contre la contrebande et  l’immigration clandestine, ont fait naufrage le 8 septembre 1990 en fin d’après midi, à la suite de l‘arraisonnement d’une chaloupe brésilienne et de l’interpellation d’une vingtaine de clandestins sur la rive française.

 

L’AAP Neris et  le contractuel Da Silva et quelques brésiliens ont réussi à s’agripper à la pirogue retournée pendant toute une nuit avant d’être secourus épuisés et les corps écorchés par le bois de la coque de  la pirogue.

 

Par contre l’AAP Lherbier Georges a sombré  dès les premières minutes du naufrage emporté par des eaux agitées en raison des effets contraires d’une marée  montante de l’océan et du haut débit du fleuve,  à un moment  où de plus la nuit tropicale tombe brutalement dans une obscurité profonde. Son corps ne sera retrouvé que trois jours plus tard, en mer,  par la vedette garde-côtes des Douanes de Kourou.

 

Honneur à la Mémoire  de ce douanier unanimement apprécié, péri en service commandé.

 

Marc Langlet

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