Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

5 avril 2024 : Promotion G. Bastien – cérémonie de baptême de la 9° session mixte (CO et SU) de contrôleurs stagiaires

Mis en ligne le 10 avril 2024

 

Le 5 avril 2024 s’est tenue à l’ENDLR la cérémonie de baptême de la 9° session mixte (CO et SU) de contrôleurs stagiaires. Cette session avait choisi pour nom celui de « Gaby » Bastien.

 

 

Cette cérémonie était dirigée par Nicolas Mandrier. Outre l’administrateur supérieur des Douanes, chef de la DNRFP, Pascal Decanter, et de la directrice des services douaniers, adjointe au directeur de l’ENDLR, Aurore Debatty y participaient également Maurice Liermann, président de l’ANAC ainsi que l’épouse de Gabriel Bastien, ses enfants et petits-enfants. L’AHAD y avait également été invitée. Rappelons d’ailleurs que notre association participe aux cadeaux qui sont offerts aux 3 premiers stagiaires par ordre de mérite, CO comme SU.
Cette cérémonie s’est achevée par un dépôt de gerbe et la plantation d’un arbre en hommage à « Gaby ».

 

 

 

Mais qui fut Gabriel Bastien, décédé le 29 juillet 2023 dans sa 87 ème année ?

 

C’est d’un parcours exceptionnel dont on doit parler et une page de l’histoire de notre administration qui se tourne, celle de la DNED devenue DNRED.

 

Né le 18 décembre 1936 à Châlons-sur-Marne, dans une famille de 12 enfants, il est, dès l’âge de 14 ans, obligé de travailler comme ouvrier forestier pour aider ses parents.

 

A 20 ans, il est appelé sous les drapeaux (Classe 56-2-C) du 1er janvier 1957 au 27 avril 1959, tout d’abord à Sarrebourg (au CIR 2), puis à Bône en Algérie. A son retour, il se marie le 12 septembre 1959 et aura 4 enfants. Il va déménager 16 fois au cours de sa carrière !

 

Reçu préposé en 1959, Gaby intègre l’école des douanes à Montbéliard. A l’issue de sa formation initiale, il est affecté au mois d’octobre de cette même année en Algérie. Il passe les deux premiers mois de 1960 à l’école des Douanes de Cherchell pour une formation dont il sort major, et est affecté port d’Alger.

 

En 1961, en plein putsch, et suite à des convictions personnelles sur le devenir de l’Algérie, Gaby est condamné à mort par l’OAS. Le 1er juillet 1961, il échappe au plasticage de son appartement. Il doit la vie au fait que, ce jour-là, il accompagnait son épouse, Monique, pour la naissance de leur deuxième enfant. La famille sera rapatriée en métropole par avion militaire.

Il va occuper de nombreux postes et franchir un à un les différents concours de l’administration : agent breveté en 1962, contrôleur en 1964, inspecteur en 1966. Là, il est nommé chef de subdivision à Valenciennes en juin 1968. C’est à cette époque qu’il fait la connaissance des agents de la DNED car ses brigades intervenaient souvent pour les soutenir C’était la grande époque du contrôle des changes. Les équipes des Recherches de la DNED avaient alors comme terrain de chasse les frontières Belge, Suisse et Luxembourgeoise. Gaby et ses troupes étaient toujours disponibles pour organiser la logistique et accueillir ces visiteurs du soir. Si bien que après la réussite à la sélection d’inspecteur principal, il est recruté à la DNED en 1974 par son directeur, André PIGNOT, en qualité d’adjoint au chef de la division des recherches de l’époque, Robert Saint Jean.

 

En avril 1977, il est ensuite nommé chef de la deuxième division dtenquêtes, celle des produits agricoles et de la fraude aux subventions européennes. Pour lutter plus efficacement contre cette fraude en col blanc, il va y apporter les méthodes qu’il a pu observer aux Recherches en associant les enquêteurs de la 2 aux équipes des Recherches. Ce qui était à la fois novateur et redoutablement efficace.

En avril 1980, il retourne à la division des Recherches, mais cette fois-ci comme chef. C’est là qu’il va créer une solide réputation grâce aux résultats exceptionnels qu’il va savoir générer.

 

En juillet 1985, il est nommé adjoint au directeur de Perpignan.

 

Mais, en 1988, la DNED devient DNRED (Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières). Les fonctions renseignement et opérations sont désormais séparées. Jean Henri Hoguet, son directeur et son adjoint Gérard Estavoyer appellent deux directeurs pour prendre en charge les nouvelles directions : Jacques Bardu pour la DRD et « Gaby » Bastien pour la DED qui comprend les divisions parisiennes et tous les échelons de province.

De novembre 1992 à mars 1993, il va être chargé de plusieurs missions par la Direction générale, en Russie, au Liban ou au Kazakhstan. Il sera, enfin, receveur régional à Dijon puis Orléans et prendra sa retraite le 2 mai 1997.

Parallèlement à cette vie active, voir mouvementée, marqué à jamais par l’attentat de 1961, Gaby s’engage rapidement à son retour d’Algérie, dans la défense des droits des anciens combattants en adhérant à l’ANAC-VG des douaniers de France et d’outre-mer.

En 1985, il en devient président en place, poste qu’il occupera jusqu’en 1997, et à nouveau de 2002 à 2019 soit près de 30 ans à se consacrer avec passion et conviction à cette mission, continuant à structurer des groupements exclusivement douaniers. Sa contribution personnelle a, entre autres, permis l’inauguration du monument aux morts de La Rochelle en 1990 ou la cérémonie du ravivage de la flamme à l’Arc de Triomphe le jour de la Saint Matthieu depuis 2011.


Gabriel Bastien était décoré de la médaille de la sécurité et du maintien de l’ordre en Algérie, de la croix du combattant, de la médaille de chevalier de l’Ordre National du Mérite et de celle d’officier du Mérite Agricole.


Au vu d’une telle carrière, on comprend bien pourquoi les contrôleurs stagiaires de cette 9° session mixte ont choisi son nom pour baptiser leur promotion.

 


Quelques photos de la cérémonie


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

MENU