Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes
1977: Les brigades de montagne & les douaniers skieurs
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une particularité de la surveillance terrestre …
Les brigades de montagne
La garde des frontières de montagne, la surveillance de stations de sports d’hiver frontalières toujours plus nombreuses et plus fréquentées nécessitent l’intervention de douaniers skieurs.
En montagne, du moins dans les Alpes et les Pyrénées, les communications entre les pays situés de part et d’autre de la frontière sont très difficiles et les voies d’accès par les cols, peu nombreuses. En dehors de ces cols, les passages ne peuvent se faire qu’au prix de longues heures de marche, ou à ski selon la saison et dans des conditions parfois périlleuses. C’est donc en fonction de, ces considérations que l’organisation et l’exécution de la surveillance en montagne ont été conçues.
Les brigades mobiles chargées de la surveillance dans les secteurs montagneux sont, dans la plupart des cas, peu étoffées (en moyenne 10 agents). Elles exercent leur surveillance soit à l’extrême frontière, soit dans les vallées qui constituent en fait les points de passage obligatoires des fraudeurs en montagne.
La surveillance en haute montagne est effectuée au moyen de services de longue durée pouvant atteindre, dans certains cas, jusqu’à 48 heures. Au cours de ces services, les agents doivent notamment se porter sur les avants de leur secteur pour effectuer des apparitions dans les hameaux et écarts éloignés, dans les refuges à partir desquels il est possible d’effectuer des franchissements irréguliers, aux passes comme aux crêtes, d’où la vue porte sur de vastes étendues et sur les passages susceptibles d’être empruntés par les fraudeurs.
Ils ont aussi à exercer une surveillance des stations de sport d’hiver situées à proximité de la frontière, en vue notamment de procéder au contrôle des vacanciers susceptibles de se livrer à un trafic illicite sous le couvert de randonnées sportives à travers la frontière. Enfin, ils contrôlent le bétail en pacage en montagne.
La présence douanière est aussi assurée par tous temps et en tous lieux aux limites territoriales du pays. Cependant, lorsque les conditions atmosphériques sont très défavorables, l’action se limite à des services de surveillance et d’investigations aux environs de la résidence. Pendant la bonne saison, les agents exécutent leur mission à pied, par escouade de deux ou trois. En hiver, les patrouilles sont effectuées par groupes de trois ou quatre skieurs. L’itinéraire est soigneusement délimité et ne doit emprunter que les secteurs où la sécurité des agents est assurée.
Quant aux G.I.R. (installés en arrière des brigades mobiles), leur intervention s’effectue sensiblement dans les mêmes conditions que sur les autres frontières terrestres.
Les douaniers skieurs
Des stages de ski sont organisés traditionnellement à l’usage des agents affectés dans les brigades de montagne où ils sont appelés à accomplir des services à ski pendant la période hivernale.
L’administration, dans le but de former ou de développer les qualités sportives des agents skieurs débutants ou confirmés, s’est efforcée depuis deux décennies de les rassembler en un lieu approprié. Le choix s’est porté sur Séez, localité située en Savoie dans le ressort de la direction de Chambéry où servaient d’ailleurs la majorité des skieurs. Le centre de Séez « Val Joli » ouvert au courant de l’année 1953 a, pendant de nombreuses années, joué le rôle d’école nationale des douanes du ski.
Au fil des années, des stages réguliers ont été créés en faveur de groupes de douaniers venant de l’ensemble des circonscriptions de montagne.
Au mois de janvier, la direction de Chambéry, gestionnaire du centre du « Val Joli », organise un stage de cinq semaine réservé aux agents débutant dans la pratique du ski. L’école accueille à cette occasion une trentaine d’agents en provenance de toutes les circonscriptions à l’exception des agents de Besançon et de Lyon qui suivent des stages à l’école nationale de ski de fond et de saut de Prémanon Les Rousses (Jura) ouverte en 1970.
En février-mars, une formation de cinq semaines regroupe des agents aux qualités de skieurs déjà confirmées. Ce stage également d’une trentaine de places dit « de perfectionnement », est réservé comme le précédent aux agents des directions de montagne sauf Besançon et Lyon. Les moniteurs en poste à « Val Joly » dispensent une formation de ski de patrouille « tous terrains ».
Par ailleurs, la direction régionale de Besançon s’est efforcée d’organiser des formations de courte durée mais assez fréquentes pour les débutants. Des expériences semblables avaient été tentées également ans d’autres circonscriptions de montagne, mais les difficultés de tout genre ont conduit les responsables à orienter leurs agents vers l’école de Séez et plus récemment celle de Prémanon.
En accord avec la direction nationale des sports placée sous l’égide du secrétariat d’état à la jeunesse et aux sports, les agents des douanes depuis une quinzaine d’années peuvent participer à certains stages de ski de toutes disciplines organisés par l’école nationale de ski et d’alpinisme de Chamonix. Trente à trente cinq agents fréquentent ainsi chaque année l’E.N.S.
Un premier stage de quinze jours accueillant dix douaniers est plus particulièrement consacré au perfectionnement de l’alpinisme et au ski de raid. Il a lieu généralement au mois de juin. un second stage de quinze jours pour vingt agents est destiné au perfectionnement des fondeurs dans les disciplines alpines.Il se déroule en avril.
Enfin, deux stages, l’un de moniteur national ou auxiliaire en ski alpin et en fond, prévu pour deux ou trois agents et l’autre d’aspirant guide ou guide de haute montagne pour un ou deux agents complètent la gamme des formations offertes aux skieurs douaniers.
Enfin, l‘école de Prémanon accueille des agents qui viennent s’initier ou affirmer leurs connaissances en matière de ski de fond. Les stagiaires se trouvent ici placés dans des conditions idéales pour perfectionner la pratique du ski de patrouille.
La Vie de la douane
N° 173
Octobre 1977