Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

1944 – Les douaniers de la France combattante

Mis en ligne le 1 mai 2024

 

6 juin 1944, 15 août 1944… dans le cadre de l’effort de guerre allié pour détruire le IIIe Reich, la libération de la France est en route.

 

Lors des opérations militaires, de nombreux douaniers, comme des milliers de français, vont participer aux combats. A l’occasion de la célébration des 80 ans de la libération de la France, il parait opportun et important de souligner leur action pendant cette phase de la seconde guerre mondiale.

 

Ces agents des douanes, déjà actifs pour bon nombre d’entre eux dans les réseaux de la résistance, vont s’engager dans la libération du territoire national. En harcelant sans relâche les troupes occupantes, de nombreux engagements seront réalisés, accompagnés, le plus souvent, de pertes en vies humaines.

 

Sont cités dans cette évocation les noms de ceux dont l’histoire est recensée (voir en fin d’article les sources utilisées), souvent à l’occasion des engagements les plus marquants ou les plus mouvementés et parfois malheureusement les plus tragiques.

 

La présentation de ces agents est réalisée par régions du territoire national. Au sein de chaque région, ils sont ensuite répertoriés, selon les cas, soit par réseaux, soit par épisode spécifique soit simplement par ordre alphabétique, faute de plus amples précisions disponibles.

 

Principalement faute de sources ou d’informations fiables, les noms d’un certain nombre d’agents des douanes ne sont pas repris dans cet article qui demeure loin d’être exhaustif.

 

Aussi, afin d’enrichir nos travaux, vos commentaires et contributions seront les bienvenus. A une période où les archives commencent à parler et où de nouvelles sources se font jour, n’hésitez pas à faire parvenir à l’A.H.A.D. tout témoignage, tout document ou même tout objet susceptible de concerner cette période.

 

 

Rémy Scherer

 

 


 

(*)

 

La libération dans le Nord

 

 

 

Allaire Samuel : Lieutenant à Bohain (Aisne). Résistant, il met ses douaniers à la disposition de la résistance pour de nombreuses missions. Ses équipes assurent la protection armée des équipes de sabotage (3 juillet et le 8 août) et de réception des parachutages le 7 août. Il est grièvement blessé le 3 septembre à Bohain au cours des opérations dans la ville.

 

Coutellier Etienne : brigadier à Crespin (Nord), caporal aux F.F.I. Il entre dans le réseau Arc-en-Ciel en mai 1943. Ce réseau est créé est fondé en novembre 1942 à l’initiative de plusieurs agents du B.C.R.A. (Bureau Central de Renseignements et d’Action, service de renseignement et d’actions clandestines de la France libre). Le réseau Arc-en-Ciel travaille exclusivement dans la zone Nord et se développe rapidement dans la Région parisienne, dans le Nord et en Normandie. Coutellier assure les liaisons du secteur. Grâce à ses déplacements professionnels, il note le trafic routier de l’occupant et l’activité du camp d’essence A.B.Z. A la libération, il participe aux actions de guérilla activement.

 

Ballarin Bernard : préposé au Havre, affecté provisoirement à Lille, résistant F.F.I. (réseau Sylvestre Master). Il est tué le 4 septembre 1944 par balle lors des combats de libération de la région de Lille.

 

Desbonnets Henri : brigadier à La Marlière (Tourcoing, Nord), résistant F.F.I. (réseau Sylvestre). Tué lors des combats de Wervicq, libérée le 4 septembre par les troupes britanniques.

 

Della Valle Raymond : préposé à Collonges-sous-Salève (Haute-Savoie), officier F.F.I. Il organise la résistance dans la région d’Armentières (Nord), camoufle des illégaux et des traqués de la Gestapo. Il organise aussi des opérations pour récupérer des armes. Il se distingue notamment lors des combats de la région d’Houplines (Nord), le 4 septembre 1944, permettant la reprise de nombreux prisonniers et d’un important matériel.

 

Duhamel Lucien : préposé à Warneton (Nord), agent F.F.I. Patriote, il diffuse dès 1941 la presse clandestine et recrute des sympathisants. De juillet à septembre 1944, il effectue plusieurs opérations contre l’occupant. Le 3 septembre, seul contre cinq allemands, il en abat deux et oblige les trois autres à se rendre.

 

Espiasse-Cabau Pierre : préposé à Hem (Nord). Résistant actif (réseau Sylvestre), il participe notamment au sabotage des locomotives du dépôt d’Orchies le 10 février 1944 et à l’attaque à l’explosif de l’usine Ladreyt (textile) à Cysoing le 29 avril 1944. A la libération, il mène de nombreuses actions dans la région de Lille, son groupe ramenant 21 prisonniers.

 

Gaeremynck Achille : brigadier-chef à Boulogne, sergent-chef aux F.F.I. Chef de section remarqué, il se porte volontaire pour guider les chars des colonnes canadiennes et anglaises attaquant la garnison de Boulogne les 17, 18 et 19 septembre 1944 (opération Wellhit), faisant preuve d’un grand courage. 

 

Kugener René : préposé à Hirson, sergent aux F.F.I. Membre très actif de la Résistance, il prend part à de nombreuses actions (parachutages et transport d’armes). Lors des combats de la libération, il se porte volontaire pour une mission de liaison avec les troupes américaines. Il trouve une mort glorieuse le 1er septembre 1944 à Hirson, lors d’un engagement avec une troupe ennemie à l’entrée de Hirson. Son destin est présenté sur le site avec l’article suivant : René Kugener, un préposé mort pour la France libre (1er septembre 1944) (https://histoire-de-la-douane.org/rene-kugener-un-prepose-mort-pour-la-france-libre/)

 

Le Dily Joachim : préposé à Rouen, chef de groupe aux F.F.I. Il entre dans la résistance et participe à des transports d’armes et de munitions, et effectue divers sabotages. Il est instructeur F.M. (fusil mitrailleur) de son groupe et se fait remarquer à la tête de ses hommes lors des combats de libération de Halluin (Nord) et de Menin (Belgique).

 

Le Guillou René : lieutenant à Hazebrouck (Nord), sergent aux F.F.I. Ancien prisonnier, blessé au combat, il a une conduite exemplaire au cours de la libération de Fleurbaix (Pas de Calais) le 3 septembre 1944.

 

 

Brassard F.F.I., mouvement M.L.N. /J.F. (Coll. privée – Deunet)

 

Leroux Pierre : préposé à Rue-Chorette (Nord), F.F.I. Le 2 septembre 1944, à Saint-Amand-les-Eaux, vers 10 h 30, la mairie est occupée et le central téléphonique allemand détruit. Plusieurs dizaines de soldats ennemis sont alors capturés. En début d’après-midi, des résistants F.F.I. dont fait partie Pierre Leroux, avec des blindés américains affrontent un convoi allemand en centre-ville. Le bilan est lourd, plus de trente morts, dont Pierre Leroux, un jeune douanier de 33 ans. Il est tué vers 15h00, alors qu’il encadre un groupe de prisonniers allemands.

 

Maton Jean : préposé à Liessies (Nord), capitaine aux F.F.I. Résistant depuis 1942, il participe à de nombreux actes de sabotage. Le 19 juin 1944, il est condamné à mort par contumace et à la libération, il prend une part active dans insurrection dans le Douaisis, Douai étant libérée le 1er septembre par l’armée britannique (division blindée de la Garde).

 

Meirlandt Maurice : préposé au Le Cretinier (Wattrelos, Nord), résistant (réseau Sylvestre). Il est tué lors des combats à Roubaix, ville libérée le 2 septembre 1944.

 

Niogret Laurent : préposé à Saint-Waast (Nord) ; adjudant aux F.F.I. Arrêté par les allemands dans le maquis le 17 août, il est tué. Son corps mutilé sera retrouvé avec d’autres corps de personnes de Maubeuge exécutées par les allemands. 

 

Parisot Emile : préposé à Baisieux-Route (Nord), résistant (réseau Sylvestre). Au service de la résistance depuis 1940, il entre dans le réseau Sylvestre en 1943. Il prend part à de nombreux sabotages et coups de main contre l’occupant, notamment les 6 et 8 novembre 1943. Au cours des combats de la libération, il commande une compagnie mettant de nombreux Allemands hors de combat et capturant un important matériel de guerre. 

 

Soodts Prosper : préposé à Bailleul (Nord), chef de section aux F.F.I. Résistant de première heure, il conduit avec audace sa section lors des combats de libération, notamment en dégageant la route de Cendron pour permettre le passage des troupes américaines.

 

Sorignon Henri : brigadier à Hirson (Aisne), adjudant aux F.F.I. Entré dans la résistance en novembre 1942, spécialisé dans la réception des parachutages d’armes et de leur transport. Le 3 juin, après une réception d’un parachutage d’armes, en pleine nuit, son camion tombe sur une patouille allemande. Voulant sauver la cargaison, il engage le combat et met cinq allemands hors de combat. Il prend ensuite le maquis et le 1er septembre, il est tué à la tête de son groupe lors d’un engagement sur la route de Neuve-Maison.

 

Toussaint Antoine : préposé à Arrmentières-Bizet, résistant F.F.I. (réseau Libération Nord). Tué lors des combats  à Armentières, ville libérée par les F.F.I. le 3 septembre, les troupes anglaises (12e corps d’armée) n’arrivant que le 5 septembre.

 

Vérité Gaston : préposé à Orchies (Nord), résistant F.F.I. (réseau Sylvestre). Tué le 2 septembre lors des combats de libération à Templeuve.

 

Le réseau Sylvestre-Farmer / War Office

 

Un certain nombre de douaniers de la direction de Lille ont intégré le réseau de résistance Sylvestre. Ce réseau est fondé en 1942 à l’initiative du capitaine Michael Trotobas. C’est une unité du Special Operation Executive (S.O.E.), service secret britannique ayant pour mission de soutenir les réseaux et mouvements de Résistance français. Le réseau Sylvestre-Farmer s’implante de novembre 1942 à septembre 1944 dans le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme. Il est spécialisé dans les sabotages et dans la prise de renseignement sur les rampes V1. Ce réseau est très actif, occasionnant de sérieux dommages aux troupes d’occupation avec de multiples sabotages.

 

Ces hommes s’impliquent ensuite dans les combats de libération. Nous pouvons relever les noms des agents suivants du réseau Sylvestre : 

 

  • Arrachart Oscar : préposé à Armentières.
  • Bonamis Lucien : brigadier à Tourcoing.
  • Breda François : préposé à Touquet les Moutons.
  • Caillet Henri : préposé à La Martinoire.
  • Canon François : préposé à Neuville.
  • Decollewaert Jules : préposé à La Marlière (Tourcoing).
  • Deghouy Charles : préposé à Touquet les Moutons.
  • Gommez Jean : préposé à Le Crétinier (Wattrelos, Nord).
  • Hochedez Hnoré : préposé à Roubaix.
  • Hutin Georges : préposé à La Marlière.(Tourcoing).
  • Lacquement Edmond : préposé à Touquet les Moutons.
  • Lecleire André : préposé à La Marlière (Tourcoing).
  • Loncke Marcel : sous-brigadier à Baisieux-Route.
  • Looten Georges : préposé à La Martinoire.
  • Lorthioir Alfred : préposé à Touquet les Moutons.
  • Marcerou Gustave : préposé à Roncq.
  • Sarret René : préposé à La Hussarde.
  • Soetemondt Henri : capitaine à Cysoing.
  • Telle Pierre : brigadier chef de poste à Le Crétinier (Wattrelos, Nord).
  • Vergotte Guy : préposé à La Hussarde.

 

D’autres agents ont intégré des réseaux comme Libération-Nord, Comète, BB Zig, Ali France (réseau belge), Action 40 et Voix du Nord pour les plus connus.

 

Les combats à Gognies-Chaussée et à Quévy (Belgique)

 

La ville de Gognies-Chaussée subit de violents combats début septembre 1944 lors de la retraite des troupes allemandes en direction de l’Allemagne. Plus de 350 soldats allemands seront tués lors des évenements. Nous rappelons les douaniers suivants qui se sont distingués :

 

Choel Paul : préposé à Malplaquet (Taisnières-sur-Hon, Nord), F.F.I. Lors des combats à Gognies-Chaussée, il est tué le 3 septembre lors de l’attaque d’un groupe ennemi.

 

Douzaklian Léon : préposé à Gognies-Chaussée (Nord), adjudant F.F.I., résistant actif depuis 1943. Le 2 septembre 1944, à la tête de son détachement, il se rend maître de Gognies-Chaussée avant l’arrivée des troupes américaines de la 3e Division Blindée (général major Rose). Le lendemain, suite à un retour offensif allemand des troupes de la 348 ID, il se replie en bon ordre avec 40 prisonniers. Le 4 septembre, il rassemble des allemands qui se rendent et les remet aux forces américaines. Le lendemain, il participe à l’assaut d’une résistance ennemie à Quévy-le-Grand en Belgique. Durant les nuits du 4 au 7 septembre, il assure de nombreuses patrouilles en capturant une cinquantaine de soldats. Son détachement accuse la perte de quatre morts et de deux blessés.

 

Fatre Léon : préposé à Gognies-Chaussée (Nord), F.F.I. Résistant depuis janvier 1944, il participe aux combats de libération de la région de Gognies-Chaussée les 2, 3 et 4 septembre. Exemple de courage pour ses camarades, il réussit, seul, à capturer une centaine d’allemands, animé d’un grand sang-froid et d’un mépris du danger certain.

 

Lagadec Maurice : préposé à Bettignies (Nord), sous-lieutenant aux F.F.I. Ardent résistant depuis 1942, il participe à de nombreux sabotages des voies de communication. Puis, il participe activement aux combats de la région de Gognies-Chaussée en faisant de nombreux prisonniers. Le 3 septembre, encerclé avec sa section entre deux colonnes motorisées ennemies, il réussit à se dégager en se mettant à la tête de ses hommes. 

 

Malésieux Georges : brigadier-chef à Feignies (Nord), venant de la direction de Strasbourg, chef de détachement F.F.I. Lors des combats à Gognies-Chaussée, il est tué le 3 septembre lors de l’attaque d’un groupe ennemi.

 

La libération de Maubeuge

 

Rappelons les douaniers de Maubeuge avec le capitaine Braud (commandant la 33e compagnie de. F.F.I.), le lieutenant Segala et les douaniers Glineur, Monin, Landbuch et Bocquet, dont le rôle pendant la libération de la région de Maubeuge est présenté sur le site (Maubeuge : le sacrifice d’un groupe de douaniers (31 août – 4 septembre 1944) (https://histoire-de-la-douane.org/maubeuge-1944-le-sacrifice-dun-groupe-de-douaniers/)

 

L’unité O.R.A. (Organisation de Résistance de l’Armée) de Bavay (Nord)

 

Insigne de l’O.R.A. (Droits réservés)

 

L’Organisation de résistance de l’Armée est créée le 31 janvier 1943 à la suite de l’invasion allemande de la zone libre en novembre 1942, en tant qu’organisation apolitique regroupant d’anciens militaires français déterminés à résister de façon active contre l’occupant de la France mais rejetant initialement de Gaulle. L’ORA se développe rapidement en zone Sud, grâce aux cadres et à l’armement camouflé par l’Armée d’armistice non récupéré par Allemands. C’est une des composantes des F.F.I. 

 

Bois Désiré : brigadier-chef à Saint-Waast (Nord), sergent aux F.F.I. Chef de groupe de la compagnie O.R.A. de Bavay, il participe avec beaucoup d’allant à un parachutage dangereux. A l’arrivée des troupes américaines, il prend part à de nombreux combat au cours desquels il inflige des pertes à l’ennemi et en faisant des prisonniers.

 

Coulom Jean : brigadier-chef à Hon-Hergies (Nord). Chef de groupe, il participe à toutes les actions de sa compagnie. Par sa hardiesse, il fait treize prisonniers et capture un important butin. 

 

Legrand Jean : préposé à Hon-Hergies (auparavant à Kehl). Soldat très courageux, il s’est particulièrement dévoué pur aider un camarade pris par la Gestapo et pour transporter des armes avant l’arrivée des troupes américaines. Il participe ensuite aux combats et fait deux prisonniers.

 

Lobelle Emile : préposé à Hon-Hergies. Soldat d’une grande énergie, sans armes, il profite du désarroi créé par l’arrivée des troupes américaines pour faire 11 prisonniers. Puis il participe aux combats, faisant encore deux prisonniers.

 

Louche Louis : préposé à Bavay. Soldat énergique et discipliné, il se porte volontaire pour toutes les missions périlleuses et participe à toutes les actions de libération de Bavay en faisant trois prisonniers.

 

Marchand Amaury : brigadier-chef à La Boiscrête (Nord, Wargnies-le-Petit), sergent aux F.F.I. Chef de groupe O.R.A. de Bavay (Organisation de Résistance de l’Armée), il participe aux actions de résistance. A l’arrivée des troupes américaines, il prend part à de nombreux combats en infligeant des pertes à l’ennemis et en faisant des prisonniers.

 

Maur François : préposé à Bavay. Farouche résistant, lors de l’arrivée des troupes américaines, il part aussitôt en première ligne. Armé d’une mitrailleuse, il se distingue lors des combats de libération de Bavay et fait à lui seul trois prisonniers.

 

Parisot Auguste : brigadier-chef à Bitche (Moselle), lieutenant aux F.F.I. Résistant, il constitue dans la région de Bavay (Nord) une compagnie O.R.A. (Organisation de Résistance de l’Armée) composée de douaniers avec laquelle il effectue de nombreuses opérations. Le 4 septembre, il se porte en avant des troupes américaines pour secourir un groupe F.F.I. attaqué par l’ennemi. Il prend d’assaut un fortin et une usine en faisant 18 prisonniers.

 

Sollier Albert : préposé à Maubeuge (Nord), sergent F.F.I. Sous-officier énergique et discipliné, il se distingue lors des combats du 2 au 5 septembre 1944, notamment lors de la prise de la casemate de l’Epinette, à l’entrée d’Elesmes, occupé par l’ennemi.

 

Sonnet Robert : brigadier à Bettechies (Nord), chef de groupe à la compagnie O.R.A. de Bavay. A l’arrivée des troupes américaines, il prend par à de nombreuses actions au cours desquelles des pertes sont infligées à l’ennemi et des prisonniers faits.

 

Woussen Raoul : capitaine à Boussois (Nord), chef de bataillon F.F.I. Résistant de la première heure, il prend part à l’évasion de nombreux prisonniers et aviateurs alliés. Il constitue un bataillon O.R.A. (Organisation de Résistance de l’Armée) dans la région de Marpent. En liaison avec les F.F.I. voisines, il dirige du 2 au 4 septembre les opérations de libération de la région. Il assure ensuite avec ses troupes la couverture de la région Jeumont-Marpent conte les retours offensifs ennemis. Il dirige plusieurs opérations de nettoyage au cours desquelles de nombreux prisonniers sont faits et un important butin est saisi.

 

 


 

 

La libération dans l’Est

 

 

Demange André ; brigadier à Kehl (Starsbourg), agent F.F.I. Affecté à la garde des prisonniers civils en instance de déportation à la prison de Vesoul, il s’enfuit. Il rejoint le maquis vosgien de la Piquante Pierre et devient agent F.F.I. Du 18 septembre au 31 octobre 1944, il participe à de nombreuses actions au cours desquelles il est blessé.

 

Didier Octave : receveur auxiliaire à Réchésy (Territoire de Belfort). Lors des combats de fin novembre 1944, bien qu’âgé de 56 ans, il insiste auprès d’un officier du 6e R.I.C. (régiment d’infanterie coloniale, 9e division d’infanterie coloniale) pour servir de guide dans Réchésy. Armé d’un fusil qu’il avait caché pendant l’occupation, il guide une section du régiment. Lors du contact avec les troupes allemandes, il fait le coup de feu avec les combattants. Cette action aboutit au retrait des troupes ennemies qui, cernées, passent en Suisse.

 

Gillet Jules : préposé au Rocroi (Ardennes), chef de section aux F.F.I. Il entre dans la résistance dès 1942. Il assure les liaisons entre les groupes du secteur de Rocroi et dirige une cinquantaine d’hommes. Il participe à deux parachutages et à plusieurs sabotages. Le 4 septembre 1944, il est tué contre lors de la bataille de Charleville, au plateau de Bertaucourt, lors d’une mission périlleuse dont il s’est porté volontaire.

 

Lamotte Paul : préposé à Sarreguemines. Résistant actif, il participe ensuite à la libération de Lunéville (Meurthe et Moselle). Le 16 septembre, au cours des combats, il est sérieusement blessé  en se portant volontaire pour chasser l’ennemi des derniers points de résistance.

 

Leblanc Robert : préposé à Camphin-en-Pévèle (Nord), agent F.F.I. Résistant de première heure, il se distingue par son courage et son audace. Le 4 septembre 1944, il est volontaire pour les actions du plateau de Berthaucourt (Charleville-Mézières, Ardennes). Blessé lors des combats, il repart en avant pour tenter de ramener un camarade grièvement blessé.

 

Lassauge Maurice : préposé à Nouzonville (Ardennes), agent F.F.I. Il participe à la libération de Nouzonville comme agent de liaison du maquis, en assurant la liaison entre Nouzonville et Gespunsart à travers les lignes ennemies pendant 3 jours. Nouzonville est libérée le 4 septembre 1944 par les forces américaines, guidées par les résistants.

 

Gespunsart –Douane française (carte postale d’époque, Droits Réservés)

 

 

Leroux Fernand : préposé à Signy-le-Petit (Ardennes), sergent-chef aux F.F.I. Résistant de première heure, il devient chef de section aux F.F.I. Il accompli de nombreux sabotages, immobilisant cinq fois le trafic ferroviaire entre Charleville et Hirson. Arrêté après un sabotage, il est libéré après 13 jours de prison  et participe aux combats de la libération, notamment à l’attaque de quatre convois ennemis sur la RN 39. 

 

Prenat André : inspecteur à Strasbourg, lieutenant aux F.F.I. Chef du 1er bureau des forces de Lomont, il se révèle comme un remarquable organisateur et un chef intrépide. Il prend part aux combats du Lomont (Haute-Saône) le 6 septembre 1944, galvanisant les hommes par son exemple et son mépris du danger. Le maquis de Lomont est un des plus important maquis français regroupant environ 3 200 hommes. Il doit servir de tête de pont pour la libération de la région. Sa mise en place est prévue pour coïncider avec le débarquement allié en Provence.

 

Prudham Antoine : chef de poste du bureau de Villars lès Blamont (Doubs), agent aux F.F.I. Volontaire pour toutes les missions, il fait preuve de dévouement et de sang froid. Il se signale notamment le 7 septembre par son courage au cours du combat de la ferme Picardie à Gray (Haute-Saône). 

 

Weber André : inspecteur à Charleville-Mézières (Ardennes). Officier, il se distingue lors des combats de la campagne de France en 1940. Inspecteur à Charleville, il réussit à s’introduire dans les milieux allemands et récupère des renseignements du plus haut intérêt. Il rejoint le maquis fin août 1944. Chef d’équipe d’un service de renseignements, il fait preuve d’une grande audace début septembre pour rechercher des renseignements sur les effectifs ennemis. Il contribue à l’anéantissement d’un détachement de six saboteurs ennemis particulièrement dangereux, faisant preuve de courage et de sang froid. 

 

La libération dans les Ardennes

 

Notons les autres agents suivants impliqués dans la libération de cette région : l’agent Noël, les préposés Bouguit, Carbon, Cavalloni, Lambert, Le Braque, Pauly et Vigneron, les brigadiers Caratini et Colin, le brigadier chef Simonet, le brigadier-chef Grandfils et le capitaine Leverd. Les articles suivants relatent leur engagement :

Douaniers en guerre: la libération des Ardennes à travers les registres des évènements (septembre 1944) (https://histoire-de-la-douane.org/douaniers-en-guerre-la-liberation-des-ardennes-a-travers-les-registres-des-evenements/)

Le maquis des Manises dans les Ardennes (août – septembre 1944) (https://histoire-de-la-douane.org/des-douaniers-resistants-le-maquis-des-manises-dans-les-ardennes/)

 

 


 

 

La libération dans les Alpes

 

 

Après le débarquement en Provence du 15 août 1944, les douaniers rejoignent massivement la Résistance. Ils participent efficacement à la libération du territoire grâce à leur connaissance du terrain et leur organisation hiérarchisée et organisée. Face à l’Italie, la frontière devient fluctuante au gré des affrontements, surtout dangereuse suite à l’installation défensive de troupes allemandes aguerries. A partir d’octobre 1944, le service douanier est donc repoussé à l’arrière de la ligne de front. La libération définitive du territoire français, avec l’offensive sur L’Authion entre avril et mai 1945, permet au « service » de progresser à mesure de l’avancée du front. Les douaniers se réinstallent sur la ligne de 1939, jusqu’au Traité de Paris et la création d’une nouvelle frontière en 1947. 

 

Bonduel Marcel : brigadier-chef à Abriès (Hautes Alpes), agent F.F.I et O.R.A. (Organisation de Résistance de l’Armée). Responsable local du groupe F.F.I. du Queyras commandé par le capitaine Braillon. Le 27 août 1944, au moment de la Libération, alors que l’armée allemande est repliée sur la frontière italienne, un garde forestier le prévient que des soldats allemands sont à L’Échalp (commune de Ristolas) à la recherche de partisans italiens, perquisitionnant et regroupant les habitants. Bien que malade et fiévreux à cause d’une angine blanche, Bonduel prend le commandement de son groupe F.F.I. composé de gendarmes et de douaniers et se rend à Ristolas. Sur place, pris de malaise, il est fait prisonnier et conduit avec la demi douzaine d’otages pris dans la population en Italie par le col Lacroix. Ne pouvant suivre la marche, tombant à plusieurs reprises, il est abattu d’une balle dans la nuque. Son corps, poussé dans le ravin, est retrouvé plusieurs jours après.

 

 

Stèle de la commune de Ristolas (source geneaget)

 

Bonnet Jules : capitaine à Chambéry (Savoie), capitaine aux F.F.I. Il se met à la disposition des F.F.I. dès son arrivée dans la région et rejoint le groupe Panpan avec 70 de ses agents. Il participe à tous les combats du groupe, notamment le 23 août 1944 à Saint-Pierre d’Albigny où,  à la tête de ses hommes, il conduit sa compagnie au succès. 

Son action durant cette période est évoquée dans un article du Journal de Formation Professionnelle de 1959 (n°87) disponible sur ce site sous le titre :  » Jules Bonnet, inspecteur central des brigades – décoré de la Croix de Guerre 39/45 et de la Médaille de la Résistance » .

 

 

Casanova Dominique : inspecteur receveur à Antibes, capitaine aux F.F.I. Entré tôt dans la résistance, il prend à la libération le commandement des groupes lors des combats de la Brague (Antibes). Avec ses hommes, il s’empare du fort Carré d’Antibes. Grâce à son action, de nombreux ponts et édifices sont sauvés de la destruction, Antibes étant libérée le 24 août 1944.

 

Crespo Jean : préposé à Abriès (Hautes Alpes), chef de groupe aux F.F.I. Chef de groupe des volontaires d’Abriès, il participe à toutes les missions de reconnaissance dans la région d’Abriès puis se porte volontaire pour servir de guide aux troupes alliées. Il participe notamment au combat du Grand Glaiza le 8 septembre 1944.

 

Emprin Pierre : préposé à Séez (Savoie), chef de groupe A.S. (Armée  Secrète). Le 21 août 1944, il se distingue au cours de l’attaque des Chapieux. Son groupe participe à la contre attaque du village. Grâce à son sang froid et son dynamisme, il assure le succès de l’opération en oblige l’ennemi à se replier tout en lui causant des pertes sensibles.

 

Hémery François : préposé à Saint Etienne de Tinée (Alpes-Maritimes), résistant F.F.I. À l’issue de la mobilisation F.F.I. effectuée dans la vallée de la Tinée le 15 août 1944 par le capitaine Jouglard, membre de l’O.R.A., les résistants locaux, obtiennent la capitulation de la garnison allemande réfugiée dans la vallée du Bancairon le 18 août. Ils sont alors confrontés aux infiltrations des chasseurs bavarois depuis les crêtes frontalières. Le 2 septembre, le douanier François Hémery, en compagnie du garde forestier Jean Vial, est envoyé sans armes en mission de reconnaissance vers Saint-Dalmas le Selvage (Alpes-Maritimes). Parvenus au pont Haut, à la limite des deux communes, ils sont interceptés par une patrouille allemande puis exécutés, leurs corps étant ensuite jetés au fond du vallon.

 

 

Plaque commémorative du combat du 22 juillet 1944 (Bulletin d’information des communes de Saint Gingolph Suisse et France, numéro 8, été 2021)

 

 

Jeunot Valéry : préposé à Saint Gingolph (Haute-Savoie), résistant F.T.P.F. (Francs Tireurs et Partisans Français). Il s’engage dans la Résistance comme maquisard dans la compagnie F.T.P. 93-21, commandée par Cyrille Lazare et installée dans le Chablais. Le 22 juillet 1944, lors de l’attaque par les maquisards du poste frontière allemand de Saint-Gingolph, tenu par 28 gardes-frontières, il est agent de liaison. Chargé par le chef de la section de protection d’un message pour Lazare, responsable de l’attaque du poste, il est touché par un tir au niveau de la rue principale du bourg, pas très loin du « Bar du Progrès ». Mortellement blessé, ses dernières paroles sont : « Message pour le lieutenant ». Une plaque rappelle sa mort au combat dans les rues de Saint-Gingolph.

 

Judlin André : préposé à Sète (Hérault), agent F.F.I. Il participe brillamment à toutes les actions de son groupe. Il est blessé le 23 août 1944 lors des combats de Saint-Pierre d’Albigny.

 

Mauger Rolland : brigadier-chef au Havre, replié à Nice. Il est ensuite brigadier-chef à la brigade de Saint-Martin-Vésubie (Alpes Maritimes) et stationné à Roquebillière, résistant adjudant-chef à la 8e compagnie des F.T.P. des Alpes-maritimes. En raison de sa parfaite connaissance du terrain, il est chargé de renseigner le Comité de la Libération de Roquebillière et les Francs-Tireurs des divers groupes en opérations dans la Vallée de la Vésubie, sur l’importance des troupes allemandes encore stationnées dans les différents massifs avoisinant la commune de Roquebillière, de Belvédère, de la Bolène, et de leur fournir éventuellement des données sur leurs déplacements ou leurs points d’appui. Le 30 août 1944, il est envoyé en mission de reconnaissance, portant l’uniforme de douanier, vers le col de Turini et, si possible, en liaison avec le maquis Rossignol déployé entre la haute vallée de la Bévéra et Peïra Cava. Intercepté par une patrouille allemande à proximité du col, il est abattu comme franc-tireur le 31 août. Son corps est retrouvé le 10 octobre 1945. Le 28 septembre 2018, la direction régionale des Douanes de Nice a rendu hommage à Rolland Mauger lors d’une cérémonie qui s’est déroulée dans la cour d’honneur des Douanes, lors du 70e anniversaire de la stèle des douaniers Morts pour la France.

 

 

Stèle du col de Turini en mémoire des fusillés d’août 1944 (Musée de la Résistance)

 

 

Michel Jean : préposé à Lyon, lieutenant aux F.F.I. Trois fois cité en 1939-1940, prisonnier évadé, il milite activement dans la résistance dès son retour d’évasion. Il accomplit de nombreuses missions dans le Vercors et prend part aux combats de libération de Lyon et de Villeurbanne.

 

Prat Alexandre : préposé à Château-Queyras (Hautes Alpes), agent F.F.I.  Lors de la libération, il se porte volontaire pour servir de guide au 65e goum marocain (capitaine Bréart de Boisanger, tué le 26 août 1944 à Marseille, puis lieutenant Chirousse) lors des opérations dans le Briançonnais. Il est grièvement blessé le 6 septembre lors des combats du Montgenèvre.

 

Replumaz Emile : préposé à Vereitre (Chens sur Léman, Haute-Savoie), sergent aux F.F.I. Il est tué le 18 août 1944, à priori lors des combats pour la libération de la région à Marigny Saint Marcel (Haute-Savoie).

 

Rochet Auguste : brigadier à Douvaine (Haute-Savoie), lieutenant F.F.I. Résistant de première heure, il joue un rôle important, remplaçant même son commandant du secteur de Thonon (Haute-Savoie). Depuis le 15 août, les allemands sont cantonnés au Sacré-Cœur et au Petit Séminaire de Thonon, encerclés par les F.T.P. (Francs-tireurs et partisans) qui donnent l’assaut le 16 au soir. Au cours des combats, le brigadier Rochet s’offre comme parlementaire auprès du responsable du point d’appui allemand du Sacré-Coeur. Reçu à coup de fusil, son chauffeur est tué à ses côtés. Il continue néanmoins sa mission avec courage et négocie la reddition des troupes allemandes du Sacré-Cœur ainsi que celles installées au séminaire de Thonon. Ainsi, à 16 heures, le 17 août 1944, le commandant allemand de la place de Thonon, le médecin-major Raefler, signe la capitulation de ses 725 soldats dont beaucoup sont malades, blessés ou en convalescence. 

 

Sambain Louis : préposé à Abriès (Hautes Alpes), chef de groupe F.F.I. Il participe à toutes les missions de reconnaissance dans la région d’Abriès puis se porte volontaire pour servir de guide aux troupes alliées. Il participe notamment au combat du Grand Glaiza le 8 septembre 1944.

 

Sarrasin Henri : brigadier à Paris, adjudant aux F.F.I. Chef de section énergique et entreprenant, il prend avec ses hommes le 23 août 1944 la gare de Saint-Pierre d’Albigny, malgré la résistance allemande aux F.F.I. Il s’y maintient avec son groupe jusqu’au soir et se retire sur ordre. Il reprend définitivement la gare le lendemain, et n’hésite pas à aller chercher un blessé au milieu des lignes, sous un tir d’artillerie ennemi.

 

Les combats de la vallée de l’Ubaye (Alpes-de-Haute-Provence) 

 

Rappelons le destin des quatre douaniers du poste de La Condamine (Alpes-de-Haute-Provence), Arnaud Émile (préposé), Garcin Ferdinand (préposé), Imbert François (préposé) et Meyran Emile (brigadier). 

 

Le 6 juin 1944, les F.F.I. de l’Ubaye exécutent les ordres qui leur sont donnés en se soulevant, cette action durera quatre mois en vue de la libération de la vallée. Cette résistance est préparée depuis 1942. Au 6 juin 1944, 250 combattants sont recensés (dont 200 armés) avec un maximum de 1200 combattants vers le 15 octobre (dont 900 hommes armés).

 

Résistants dès août 1943 dans les rangs F.F.I., les quatre douaniers de La Condamine contribuent au ravitaillement et à la protection des maquis de la vallée de l’Ubaye. Lors du soulèvement de la région contre les forces occupantes, ils participent activement au combat du Pas de Reysolle. Le 13 juin, au Pas de Grégoire (commune de  Jausiers), la Wehrmacht livre combat pour reprendre le contrôle de la vallée de l’Ubaye, en insurrection depuis le 6 juin 1944. Le 15 juin 1944, lors du contrôle de la population masculine de Jausiers par les troupes allemandes, les quatre douaniers, qui avaient participé aux événements, sont trouvés porteurs de cartouches américaines. Après avoir été violemment interrogés, ils sont fusillés le jour même au quartier Mazagran (Pont de Chèvres). 

 

 

Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence), stèle aux douaniers exécutés le 15 juin 1944

 

Les douaniers du poste de Chênex (Haute-Savoie)

 

Il s’agit du destin tragique de Regard Paul, brigadier à Chênex (lieutenant F.F.I.), et de Debore Félix, préposé au Chênex (sergent F.F.I.). Le 29 juin 1944, Debore, Regard et Rollandez, lui aussi douanier à Chenex, partent en mission le long de la frontière en pleine nuit. Ils sont interceptés par une patrouille allemande de la douane d’Annemasse et violemment questionnés sur leur présence de nuit si près des barbelés et sur leur action. Rollandez, qui avait du pain dans son sac, n’est pas inquiété outre mesure en évoquant le ravitaillement. Mais Debore et Regard sont emmenés au Pax et incarcérés. L’hôtel Pax, situé Avenue de la Gare à Annemasse (Haute-Savoie), est un lieu de détention, de tortures et d’exécutions sommaires pendant la Seconde Guerre mondiale. Occupé par la Gestapo du 8 septembre 1943 au 18 août 1944, Klaus Barbie y conduit des interrogatoires lors de ses passages dans la région. Le samedi 8 juillet, avant le lever du jour, les Allemands sortent de leurs prisons quatre hommes dont Regard et Debore, ainsi que deux femmes, Marianne Cohn et Marie Louise Perrin. Tandis que les hommes creusent leurs tombes sous la menace des mitraillettes, les femmes sont dénudées, violentées et probablement violées. Tous furent assassinés à coups de pelle et de bottes au fond du Bois de Rosses au lieu-dit La Râpe. Il est 5 heures 30 du matin. Les corps sont retrouvés le 2 septembre 1944.

 

La région de Fort l’Ecluse (Ain)

 

Le 8 juin, l’ordre d’application du Plan Vert est transmis aux maquis de l’Ain pour effectuer des sabotages et freiner l’ennemi dans ses déplacements. Le 10 juin, les Allemands lancent des colonnes contre le maquis à partir du Jura. L’une d’elle a pour objectif Seyssel et le Fort-l’Écluse. Les premières attaques sont repoussées malgré le renfort d’un groupe de miliciens et le tir des canons installés sur la montagne du Vuache. Le 12 juin, les Allemands, dont des troupes de l’armée Vlassov, réussirent à contourner le fort et atteignent Longeray, hameau de Léaz qui est mis à sac. À court de munitions et de vivres, les maquisards se replient mais les combats se poursuivent ensuite jusqu’à la libération du territoire. Trois douaniers seront tués lors de ces opérations. Il s’agit de :

 

Chapoulade Gaston, brigadier à Le Sappey (Haute-Savoie) et sergent aux F.F.I. Résistant de la première heure. Engagé avec son groupe dans les opérations qui se sont déroulées à Fort l’Ecluse (Ain) au moment de la libération du territoire. Il est tué le 17 août 1944 lors du combat de Valleiry (Haute-Savoie).

 

Haag Robert : préposé à Walschbronn (Moselle), F.F.I. Résistant de la première heure, puis intégré au corps franc du Sappey. Le 17 août 1944, lors d’une reconnaissance dans la région de Fort l’Ecluse, il atteint d’une balle à la tête, grièvement blessé, il est alors achevé à terre. 

 

Kauffmann Jules : préposé à Saint-Louis, résistant F.F.I. Intégré au corps franc de Sappey, dans la région de Fort l’Ecluse,  il est mortellement atteint d’une balle dans la tête le 23 août 1944 puis achevé lors des opérations de la libération de la région.

 

 

Drapeau F.F.I. (Musée de la Résistance)

 


 

 

La libération dans les Pyrénées et dans le Sud-Ouest

 

 

 

La libération de Foix et le capitaine Gisquet

 

 

Le 19 août 1944, la libération de Foix (préfecture de l’Ariège) est en cours. En début d’après-midi, suite aux ordres donnés par le commandant Robert, les résistants du 1er bataillon de la 3e Brigade de Guérilleros se regroupent au Col de Calzan. L’unité est commandée par Madrilès (Pédro Abascal), assisté entre autres du major anglais Probert des services secrets du S.O.E. L’attaque commence à 16h45, route de Toulouse. Les Allemands s’enfuient devant l’assaut. La gare est prise vers 17h15, puis la préfecture ainsi que la vieille aux alentours de 17h30. D’autre part, les résistants attaquent les allemands en poste au Pont Vieux, qui décrochent vers 18h00. A 18 h 30, un train venant d’Ax-les-Thermes entre en gare, amenant 25 soldats allemands. Le combat s’engage immédiatement puis les allemands se rendent. Vers 19h00, le 2e bataillon de guérilleros venu de Montségur, arrive par la route de Montgailhard, libère la prison et progresse vers le centre de la ville. Sous la pression, les Allemands se replient vers le lycée Gabriel Fauré, encerclés et pris sous le feu intense des résistants. Alors, le capitaine des douanes Gisquet, chef de détachement, qui a participé aux combats, parlant l’allemand, accompagné du major Probert, entre en contact avec le commandant allemand Rau et lui fait comprendre que toute résistance est inutile. Devant l’officier de la Douane et le major anglais, les Allemands (150 à 200 hommes dont 25 officiers) se rendent et libèrent les otages retenus au lycée. 

 

Capitaine Gisquet (Musée de la Résistance de Limoges)

 

A partir d’août et de septembre 1944, les douaniers de la direction de Perpignan, comme nombre de leurs collègues dans toute la France, vont entrer massivement dans les F.F.I. et prendre part aux combats libérateurs tant dans les Pyrénées-Orientales qu’en Ariège et dans l’Aude.

 

Bosch Joseph : préposé à Cerbère, F.F.I. Agent toujours volontaire pour les missions dangereuses, il prend part aux combats pour la libération de Perpignan les 19, 20 et 21 août. Il capture à lui seul trois allemands.

 

Maymard Yves : élève contrôleur à Rouen, lieutenant aux F.F.I. Plein d’entrain et de curage, il prend part à plusieurs actions de sabotage durant les combats de libération de Perpignan les 19, 20 et 21 août. Il ramène dans nos lignes un camarade blessé pendant les combats. Blessé, il refuse d’être relevé et reste à son poste 12 heures durant.

 

Garau Henri (brigadier-chef à Perpignan), Subra Abel (brigadier-chef à Luzenac dans l’Ariège), Maillard (brigadier) et Xabada Pierre (préposé à Cerbère, Pyrénées-Orientales). Lors de la libération, ils se mettent spontanément à la disposition des F.F.I, sous les ordres du capitaine Marcel Lévy, dit Claude. Au cours des combats de Rimont (Ariège), siège de plusieurs maquis, ils se font remarquer en effectuant, sous les ordres du chef de section Dussautoir, une reconnaissance de 800 mètres sous le feu des armes ennemies.

 

Le destin de Cusin Gaston

 

Le parcours de cet agent mérite une attention particulière.

 

Il naît le 15 juin 1903 à Annecy dans une ancienne famille de douaniers. Il est reçu contrôleur-adjoint des douanes en janvier 1921. Il est en poste à Modane (Savoie), Mulhouse (Haut-Rhin) puis à Paris, et participe activement au syndicalisme douanier. Il est nommé en août 1930 comme receveur des douanes à Saint-Gingolph (Haute-Savoie), il rédige un rapport dans lequel il émet l’idée, pour la première fois en France, d’un organisme de liaison entre des services de recherche des fraudes douanières, dont l’activité pourrait s’étendre à l’ensemble du territoire à l’image d’un service de renseignements. Le 12 août 1937, le Service de répression de la fraude douanière (SRFD, ancêtre de la DNRED) est créé. Dès 1936, il participe à plusieurs cabinets ministériels, dont celui du ministre des finances, Vincent Auriol, futur président de la République de 1947 à 1954. Les événements d’Espagne font de l’ancien douanier un contrebandier pour raison d’État. Léon Blum le choisit comme délégué pour les relations interministérielles avec la République espagnole. A ce titre, il devient l’organisateur du transport clandestin de matériel militaire vers l’Espagne jusqu’en 1939. Utilisant le savoir-faire de ses amis des douanes, il fait transiter par la France le contenu de près de quatre cents navires chargés de matériel militaire soviétique.

 

 

Gaston Cusin (assis au 1er rang au centre) à la préfecture de Bordeaux en avril 1945. (Droits Réservés)

 

Il est mobilisé le 21 août 1939 et affecté au 150e Régiment d’infanterie (front de Lorraine). Il est ensuite muté à l’État-major de la 4e armée avec grade de capitaine. Le gouvernement Paul Reynaud le nomma chef du service du blocus le 2 avril 1940, puis, après l’Armistice, le ministère Pétain le rétrograde aux fonctions de contrôleur financier à l’office de navigation. Gaston Cusin entra en contact avec la C.G.T. clandestine et avec les mouvements de résistance Libération-Nord et l’O.C.M. (Organisation Civile et Militaire). Il est prisonnier politique au camp de Compiègne (matricule 3 937) en avril-mai 1942, arrêté préventivement comme otage. Libéré, il devient, le 1er juillet 1942, chargé de la coordination des services régionaux de l’Économie nationale dans la zone sud. Le réseau de douaniers syndicalistes mis en place pendant la guerre d’Espagne lui sert à nouveau pour créer un service de renseignement et d’aide à la Résistance. De Gaulle le désigne aux fonctions de commissaire régional de la République le 3 octobre 1943 puis, à celles de délégué du Gouvernement provisoire de la République française à la Libération du Sud-Ouest à Bordeaux le 28 août 1944. Après la Libération, il reprend sa carrière de haut fonctionnaire à différents postes comme Haut- commissaire de la République en AOF (Afrique Occidentale Française) de 1956 à 1958, ou membre du Conseil économique et social. Il décède en 1993.

 

Albert Le Lay : administrateur en chef des douanes à la gare internationale de Canfranc, surnommé le roi de Canfranc ou le Schindler des Pyrénées. Canfranc est une gare ferroviaire frontalière des lignes de Pau à Canfranc (côté français) et de Saragosse à Canfranc (côté espagnol), située sur le territoire de la commune de Canfranc, dans la province de Huesca. Après l’Armistice de 1941, il se porte volontaire pour poursuivre le combat en Grande-Bretagne mais on lui demande de rester à Canfranc, le poste étant jugé stratégique. En effet, le train empruntant cette voie, dit le Transpyrénéen est le train de tous les trafics, mais c’est aussi celui de la liberté. Il va ainsi contribuer à faire passer en Espagne des milliers de personnes (réfugiés, familles juives, résistants, aviateurs alliés, etc) fuyant les Allemands, dont des célébrités comme Marc Chagall (artiste) , Joséphine Baker et Max Ernst (artiste). Sous le nom de code de « Legrand », Le Lay contribue également à faire transiter des courriers et des postes émetteurs pour les réseaux de résistance. Mais les autorités allemandes s’installent en novembre 1942, suite à l’occupation de la zone libre. Grâce à quelques hommes courageux, la ligne Pau-Canfranc continue à être utilisée par la résistance française. Découvert par la Gestapo, il réussit à prendre la fuite la veille de son arrestation et rejoint Alger pour continuer la lutte contre l’ennemi.

 

Albert Le Lay (Droits réservés)

 

Héros modeste, la guerre terminée, il rentre au pays, refuse tout avancement et tout honneur, demandant même à sa famille de ne rien dire de ses activités durant la guerre. Néanmoins, par décret du 2 septembre 1954 publié au JO du 3 septembre 1954, il est nommé au grade d’Officier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur. Albert Le Lay est mort en 1988 à Saint-Jean-de-Luz où il avait pris sa retraite.

 

 

Extrait du décret du 2 septembre 1954 (Droits Réservés)

 


 

 

La libération dans le Centre

 

 

 

Penedo Joseph : préposé à Bordeaux, sous-lieutenant aux F.F.I. Chef d’une équipe volante, il participe à de nombreuses actions de sabotage dont les destructions des pylônes de la ligne à haute tension de Vierzon le 6 août 1944. Il se fait remarquer par son sang-froid et son courage. Du 15 août au 4 septembre, il contribue au succès de plusieurs embuscades contre des convois ennemis dans la région de Vierzon.

 

Poumaliou Raymond : brigadier à Rochefort, agent F.F.I. Le 23 août 1944, après avoir attaqué et immobilisé une voiture occupée par des officiers allemnds, il réussit, à la hauteur de l’usine à chaux de Cruas (Ardèche), à tuer le conducteur d’un camion chargé de soldats. Provoquant un accident dans lequel une trentaine d’allemands sont tués. Fait prisonnier il réussit à s’enfuir.

 

Sauer Raoul : brigadier à Hirson (Aisne), lieutenant-colonel aux F.T.P.F. (Francs Tireurs et Partisans Français). Résistant actif dans le Puy-de-Dôme depuis le 1er mars 1943, il recrute de nombreux combattants qu’il organise en détachement F.T.P.F. Il prend le commandement d’une compagnie qui opère dans le Cantal et le Puy de Dôme en février 1944. Délégué de l’Etat-major des F.F.I. d’Auvergne en avril 1944, il participe aux combats de libération du Cantal et du Puy de Dôme.

 

Sauer Raoul (La Liberté de l’Aisne (n° 54 du 20 octobre 1945), IHS CGT Aisne)

 

Région de Varennes sur Allier (Allier)

 

Les douaniers suivants, précédemment impliqués dans la résistance, ont participé aux combats de harcèlement lors de la libération de la région de Varennes sur Allier, dans le cadre des forces Françaises Combattantes (F.F.C.). Il s’agit de Barthet Arthur (préposé à Besançon), Kuttler Xavier (préposé à Mulhouse), Lavigne Guillaume (préposé à Saint-Malo), Mourey Justin (préposé à Morteau), Parigi Marc (préposé à Charleville), Rémy André (préposé à Nancy) et Texier Joseph (préposé à Caen).

 


 

 

La libération de Marseille

 

 

 

La ville de Marseille est défendue par l’armée allemande qui aligne 13 000 hommes dont 3 900 de la Luftwaffe, 2 500 de la Kriegsmarine, le reste provient d’éléments de la 244 Infanterie Division commandée par le général Hans Schaefer. La ville est investie par les troupes de la première armée française. Au cours des combats pour la libération de Marseille, le nombre de soldats de l’Armée française et F.F.I. tués et blessés s’élèvent à entre 1 400 et 1 800. Du côté allemand, on dénombre environ 2000 tués et 11 000 prisonniers. 

 

Le Général de Montsabert écrira dans son rapport sur la bataille de Marseille : « Onze mille prisonniers, un grand nombre de pièces d’artillerie intactes, des stocks de munitions et de vivres, les installations portuaires sauvées de la destruction totale sont le bilan de cette libération victorieuse pour laquelle se sont mêlés le sang des cavaliers, des goumiers, des tirailleurs, des vieux artisans de la Victoire d’Italie et des F.F.I. locaux ». 

 

Caporali Titus : inspecteur à Marseille, capitaine aux F.F.I. Résistant actif, il participe part aux combats de libération de Marseille  au cours des journées du 21 au 28 août 1944.

 

Fabre René : inspecteur à Marseille, capitaine aux F.F.I. Il participe activement à la résistance et devient adjoint au commandant O.R.A. (Organisation de Résistance de l’Armée) régional. Il prend part aux combats de libération de Marseille  au cours des journées du 21 au 28 août 1944.

 

Leca Pierre : préposé à Marseille, résistant F.F.I. Il entre dans la résistance en septembre 1942 en tant qu’agent P2 (réseau de renseignement Jacques, sous-réseau Jean-Marie) sous le pseudonyme de Calmette. Il appartient au Corps franc de la Libération (F.F.I./C.F.L.). Réfugié à Saint-Cyr (Var) après le bombardement de la caserne des douanes de la Joliette le 27 mai 1944, il se met en contact avec le groupe local de résistance. Suite au débarquement des forces alliées le 15 août 1944, les F.F.I. font mouvement vers l’est pour atteindre les troupes françaises. Le 23 août 1944, lors d’un contact avec des troupes allemandes qui retraitent, il trouve la mort dans l’accrochage qui s’ensuit. Une rue de Marseille (3e arrondissement) porte son nom en souvenir.

 

Léon Alexandre : préposé à Marseille, agent F.F.I. Il est tué le 21 août 1944, à priori lors des combats de libération de Marseille.

 

Mathieu Jules : contrôleur principal à Marseille, capitaine aux F.F.I. Capitaine énergique et courageux, il participe aux combats de Mazargues (9e arrondissement de Marseille).

 

Palmari Marius : brigadier à Marseille, caporal aux F.F.I. Il est tué le 21 août 1944, à priori lors des combats de libération de Marseille.

 

Les FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) qui ont largement contribué à la libération de Marseille défilent sur le quai des Belges. Août 1944 (Source : ECPAD)

 

Stilatti Mathieu : suite à l’invasion de la zone « libre » en novembre 1942, il déserte les douanes et rejoint la Résistance dans les Bouches-du-Rhône. Participant aux combats de libération de Marseille, il est blessé au ventre le 25 août 1944 dans le quartier de la Préfecture, à l’angle de la rue d’Italie et du boulevard Salvator. Transporté à l’hôpital Michel Levy de la rue de Lodi, il meurt peu après à 10 h 30. Il est alors amené à la caserne des douanes de la Joliette. Le lendemain, le Général Carpentier, commandant la 9e Région Militaire, remet à son père devant tous les douaniers, les décorations actant le courage de son fils, mort pour la France à 20 ans. En souvenir, la rue face au porche de la caserne (3e arrondissement), porte son nom.

 

 



 

 

Autres combats de la libération

 

 

Fonsin Raymond : brigadier-chef à Nancy, agent F.F.I. Evadé du camp de Besançon, il incorpore en 1942 le mouvement de résistance « Lorraine », créé en 1942 par l’instituteur Marcel Leroy. Il devient chef de groupe et prend une part active au recrutement, à la recherche de renseignements et aux passages clandestins des prisonniers de guerre alsaciens lorrains évadés. Il dirige les opérations de harcèlement contre l’occupant au cours de l’été 1944. Il est incarcéré le 2 septembre 1944, mais sitôt libéré, il reprend ses activités.

 

Goulée Jean : préposé à Bordeaux, sergent aux F.F.I. (maquis de Lagunan). Il participe le 15 juillet 1944 au coup de main sur le château de Loudenne à Saint Yzans de Médoc (Gironde). Au cours de cette action, 19 prisonniers nord-africains retenus au château de Loudenne sont libérés et 11 Allemands capturés, puis ensuite amenés au maquis de Lagunan, au lieu dit Vignes-Oudides. A la tête de sa section de nord-africains, il prend ensuite part à tous les combats de la libération du Médoc. 

 

Gourmelin Pierre : brigadier à Douélan (Finistère), chef de section aux F.F.I. Il a d’abord participé activement à la résistance dans la région de Baye (Finistère). Il prend le maquis en juin 1944 en qualité d’adjoint de chef de section. Il participe à tous les coups de main et opérations dans la région de Baye les 5 et 6 août 1944. Chef de patrouille de nettoyage, il est tué le 18 août 1944.

 

 

Le Nan Lucien : vérificateur principal à Paris, détaché à la Direction des Prix; adjudant-chef radio aux F.F.I. Outre sa profession de vérificateur principal des douanes, il est l’auteur de romans policiers. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940 et envoyé au Stalag XII-B de Frankenthal. Atteint de diphtérie, il est hospitalisé près de Mayence, rapatrié en janvier 1942 puis libéré. Opérateur radio, adjudant membre du groupe de choc des F.F.I., il est mitraillé le 25 août lors des combats de libération de Paris alors qu’il sort du café « Le Floréal » lieu du poste de commandement (152 avenue Parmentier à Paris, Xe arr.). Il est atteint de quatre balles dont deux dans la tête. Il est transporté à l’hôpital Saint-Louis (Xe arr.) où il décède le lendemain. 

 

Ouvrage de Lucien Le Nan, Editions R. Simon, collection Police Secours

 

Leroux Eugène (brigadier à Rouen) et Le Bars Jean (préposé à Schwazerden), tous deux agents F.F.I. Résistants, ils se sont distingués le 6 août 1944 en guidant une colonne américaine (5e division blindée) de Craon à Château-Gontier (Mayenne), faisant plusieurs prisonniers allemands.

 

 


 

Sources principales 

 

  • – Livre d’or du corps des douanes. Guerre de 1939-1945 (Direction générale des douanes, Imprimerie nationale, 1949).
  •  
  • – Site Le Maitron (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social). 
  •  
  • – L’écho du combattant des douanes (numéro 66, juillet 2018) : La zone interdite Nord –Pas de Calais.
  •  
  • – Les  Annales des Douanes, année 1945.
  •  
  • – La douane française au combat. De mandrin à la Libération par Raphaël Schneider (Editions de la Gare, 2020).

 

Les autres diverses sources consultées concernent principalement celles relatives à la Résistance et aux combats de la libération en 1944, sauf mention particulière. 

 

(*) Photographie : insigne de képi modèle 1938 de chef de poste, sous-brigadier, agent spécialisé et préposé porté en 1939-1945 – Coll. Christophe Mulé.

 


 

 

MENU