Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

1944-1945 : Ces douaniers engagés dans les Forces Françaises Libres

Mis en ligne le 1 juillet 2024

 

 

Dans le cadre de la libération du territoire national, de nombreux douaniers s’engagent dans les forces militaires françaises libres, principalement représentées par la 1re armée française commandée par le général de Lattre de Tassigny. Il faut aussi noter d’autres unités comme la 2e Division Blindée, les commandos, et les Forces Françaises de l’Ouest pour les plus représentées. Une part notable de ces hommes est issue d’Afrique de Nord, sans oublier les évadés d’Europe qui souhaitent reprendre la lutte. Un certain nombre de ces combattants font partie des effectifs de l’administration des douanes, d’autres rejoindront ses rangs après le conflit.

 


 

Affiche éditée par le gouvernement provisoire de la république française en 1944

et réalisée par Pierre Grach (Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon).

 


 

La 2e Division Blindée (2e D.B.)

 


 

Insigne de la 2e D.B.

 

Nous commencerons avec la célébrissime 2e Division Blindée, mythique formation de la libération de la France, engagée en Normandie. La 2e Division Française Libre (2e DFL) a été créée le 15 mai 1943 avant d’être renommée 2ème Division Blindée (2e DB) le 24 août 1943. La 2e division blindée (2e DB) est une unité de la 1re armée française de l’arme blindée et cavalerie, parfois appelée « Division Leclerc ». À partir du 1er août 1944, elle débarque à Saint-Martin-de-Varreville, et est rattachée à la IIIe armée américaine du général George Patton. Elle se distingue lors de la libération de Paris les 24 et 25 août 1944. Puis la campagne se poursuite dans l’est avec la libération de Baccarat le 1er novembre. Elle  est  ensuite engagée dans les Vosges, libère Strasbourg le 23 novembre 1944, puis combat en Allemagne. 

 

Elle est constituée de 3 régiments de chars (501e régiment de chars de combat, 12e régiment de chasseurs d’Afrique et 12e régiment de cuirassiers), du 1er régiment de marche de spahis Marocains (reconnaissance), du régiment blindé de fusiliers-marins (chasseurs de chars), du régiment de marche du Tchad (infanterie portée), de 3 unités d’artillerie (3e régiment d’artillerie coloniale, 11e groupe du 64e régiment d’artillerie d’Afrique et du 40e régiment d’artillerie nord-africain, du  22e groupe colonial de F.T.A. (artillerie anti-aérienne) et du 13e bataillon du Génie.

 

 

Bieder Pierre : préposé à Thionville (Moselle), sergent-chef d’un groupe de mitrailleurs voltigeurs au 2e bataillon du régiment de marche du Tchad (RMT). Il se distingue d’abord lors des combats des 11 et 12 août 1944 (libération d’Alençon dans l’Orne). Malgré les violents tirs ennemis, il se porte sur les lignes de feu pour aller chercher deux camarades blessés dont le char venait d’être détruit. Le 22 novembre, au carrefour des Quatre vents (Horbourg-Wihr, Colmar, Haut-Rhin), méprisant le danger, il se dresse à plusieurs reprises face à un canon de 20 mm et parvient à l’endommager avec un tir de roquette. Puis, lors de l’attaque des villages de Stotzheim (Bas-Rhin, 30 novembre 1944), et de Semersheim (Bas-Rhin, 1er décembre), il contribue à repousser une contre attaque allemande permet la capture d’un officier et de 10 hommes. Il est blessé lors d’une patrouille en accompagnant des chars d’assaut.

 

Half-Track « Brest » du RMT  de la 2e D.B. par Jean Clermont (1929 – 2019 ; peintre officiel des armées).

 

Chauvin Armand : préposé à Caen, soldat au 2e bataillon du régiment de marche du Tchad. Jeune engagé calme et courageux. Le 6 février 1945, lors de la libération de Obersaashein (Haut-Rhin), il participe efficacement au nettoyage d’une position ennemie solidement fortifiée et à la capture de 22 prisonniers dont 2 officiers.

 

Colo Georges : inspecteur central à Casablanca, adjudant au régiment de marche du Tchad (2e bataillon). Chef de groupe calme et courageux. Le 20 novembre 1944, à Lafrimbolle (Moselle), faisant fonction de chef de section, il mène parfaitement sa section au combat dans un terrain difficile et soumet les Gebirgsjäger  (chasseurs de montagne) à son feu. La défense ennemie est rapidement annihilée.

 

Cuvelier Georges : préposé à Jeumont (Nord), brigadier-chef au I/3e RAC (1er groupe du 3e régiment d’artillerie coloniale), pointeur sur un automoteur M7. Il obtient deux citations, le 10 février et le 25 avril 1945, pour son implication efficace lors des combats. 

 

Pierresteguy Pierre : préposé à Urdos (Pyrénées Atlantiques), brigadier au 22e groupe colonial des F.T.A. (groupe d’artillerie antiaérienne). Brigadier énergique et courageux qui fait preuve au cours de la campagne de Normandie d’une volonté tenace et d’un allant remarquable. Lors de la libération de Paris, il se fait remarquer par son sang-froid et son audace, quittant son véhicule pour faire des reconnaissances dans les rues et les bâtiments d’où partent des coups de feu. Il est blessé lors de ces opérations de nettoyage.

 

Soubie Bertrand : préposé à Saint-Palais (Pyrénées Atlantiques), brigadier au 1er régiment de marche de spahis marocains. Tireur sur une automitrailleuse, il se distingue lors de l’engagement de la Hutte (Fresnay sur Sarthe) le 11 août 1944 par son calme et son sang-froid.

 


Le débarquement en Provence et les douaniers engagés dans les unités de la 1re Armée Française


 

La majorité des troupes françaises reconstituées après le débarquement allié en Afrique du Nord (novembre 1942) est d’abord engagée en Italie au sein du Corps Expéditionnaire en Italie puis forment la 1re armée française aux ordres du général de Lattre de Tassigny. Cette armée participe au débarquement en Provence en août 1944 et repousse les armées allemandes jusqu’aux Vosges puis jusqu’au Rhin.

 

Insigne de la 1ère Armée Française

 


 

La 1re Division Blindée (1re D.B.)

 

La 1re DB est débarquée en Provence en août 1944. Elle est alors commandée par le général Touzet du Vigier, puis par le général Sudre à partir d’avril 1945. Elle est composée du 2e régiment de cuirassiers (chars), 2e et 5e régiments de chasseurs d’Afrique (chars), de trois bataillons de Zouaves (1er, 2e et 3e), du 68e RAA (régiment d’artillerie d’Afrique), du 3e régiment de chasseurs d’Afrique (reconnaissance), 2e régiment de spahis algériens de reconnaissance (RSAR), du 9e régiment de chasseurs d’Afrique (chasseurs de chars), et du 88e bataillon de Génie. Les 1er, 2e et 3e régiments de zouaves, forment chacun un bataillon de marche sur half-track (bataillons de marche 1, 2 et 3), entrant dans la composition de la 1re division blindée.

 

 

Arizcoretta Emile : préposé à Herboure (Pyrénées-Atlantiques), conducteur à l’état-major de la 1re Division Blindée. Il est conducteur d’une jeep de liaison et fait preuve de courage et de sang froid pour accompagner les officiers d’état-major dans leurs missions. Il se distingue notamment le 1er février 1945 à la cité de Richwiller (Haut-Rhin) et le 3 février à la Cité Sainte Barbe sous de violents bombardements d’artillerie.

 

Coesy Robert : inspecteur adjoint à Oran (Algérie), sergent au 2e régiment de Zouaves. Chef de groupe de mortiers de 60, d’un calme imperturbable. Le 22 novembre 1944, à Dornach, dans les faubourgs de Mulhouse, il exécute un tir très précis sur une ferme isolée qui sert de lieu de ravitaillement à la résistance ennemie de Didenheim. Le 23 novembre, à Calfingue, et le 28, à Burhnaupt, il commande un groupe de mitrailleuses qu’il avait formé avec sa pièce et participe activement au nettoyage de ces localités.

 

Duffo Lucien : préposé à Louhossoa (Pyrénées-Atlantiques), adjudant au 2e régiment de spahis algériens de reconnaissance. Sous-officier courageux qui se fait notamment remarquer le 19 novembre 1944 lors de l’occupation de Gérardmer et le 21 lors d’un bombardement à Xonrupt (Vosges).  

 

Niaucel Jean : brigadier-chef à Saint-Palais (Pyrénées-Atlantiques), caporal au 3e bataillon de Zouaves. Jeune gradé énergique et brave, il se distingue les 21 et 22 août 1944 aux combats de Cadolive (Bouches du Rhône), lors de l’avance sur Marseille. Il est blessé par un tir de « minen » lors de l’action.

 

Vicente Jean : préposé à Mendive (Pyrénées-atlantiques), caporal au 88e bataillon de Génie, unité de la 1re DB. Il est conducteur de bulldozer, qui se fait plusieurs fois remarquer. Le 19 novembre 1944, à Méziré (Territoire de Belfort), il comble de nuit un fossé antichar et repousse les infiltrations ennemies. Le 4 décembre, il parvient à réparer son engin et à le ramener dans les lignes sous le feu ennemi. Il déneige le terrain en avant des démineurs pour leur permettre le relevage des mines, dans le secteur de la poche de Colmar les 23, 25 et 29 janvier 1945. Le 4 février, il contribue au franchissement de la Thur et permet le lendemain la progression des troupes en comblant les obstacles sur les routes.

 

 


 

La 1re Division Française Libre (1re D.F.L.)

 

La 1re DFL est officiellement formée le 1er février 1943. Elle est intégrée au Corps expéditionnaire français et participe à la campagne d’Italie à partir d’avril 1944. Elle débarque en Provence le 15 août 1944 et participe à la libération de Toulon puis remonte le Rhône après avoir envoyé quelques escadrons en reconnaissance jusqu’à Montpellier. Lyon est atteint le 3 septembre. La division poursuit son avancée dans les Vosges et participe à la campagne d’Alsace où elle joue, au début de janvier 1945, un rôle primordial dans la défense de Strasbourg, avant de participer à la libération de Colmar. En mars 1945, elle quitte la garde du Rhin pour le front des Alpes, où elle s’empare du Massif de l’Authion (Alpes du Sud), s’empare de Tende et de La Brigue et passe en Italie. Alors qu’elle marche sur Turin, elle est stoppée par la reddition de l’armée allemande d’Italie le 2 mai 1945.

 

La libération de Colmar le 2 février 1945 (site de la préfecture du Haut-Rhin).

 

 

Haberstroh Antoine : inspecteur adjoint à Kehl, sergent à la compagnie I/I du Génie. Le 1er bataillon du Génie est une unité de la 1re DFL (Division Française Libre). Jeune gradé intrépide. Le 15 avril 1945, au cours des opérations de l’Authion, progressant avec des chars légers, il participe à l’attaque des positions de la Béole (fortification de la ligne Maginot récupérée parles troupes allemandes) en déminant et combattant sous les tirs ennemis. Lors du combat, deux casemates sont réduites et plusieurs prisonniers sont capturés. 

 

Goude Alfred : préposé à Caen, matelot fusilier au 1er régiment de fusiliers marins (Forces Navales Françaises Libres). Ce régiment est l’unité de reconnaissance de la 1re DFL. Il se fait remarquer par son allant et il blessé lors d’une opération de nettoyage de maisons tenues par l’ennemi.

 

Talazac Jean : inspecteur à Strasbourg, lieutenant au 1er régiment d’artillerie. Le 22 mars 1945, le 1er RA prend le nom de 1er Régiment d’Artillerie Coloniale. Talazac a pour fonction « observateur avancé d’artillerie ». Il se fait remarquer par son courage, son calme et son esprit de décision. Il se distingue les 5 et 6 février lors du passage de l’Ill et de la prise d’Ensisheim (Mulhouse, Haut-Rhin) ; ainsi que le 8 février lors de l’attaque de Bantzenheim (Haut-Rhin) où il fait intervenir son groupe d’artillerie avec rapidité et précision. 

 


 

La 2e Division d’Infanterie Marocaine (2e D.I.M.)

 

Insigne de la 2e division d’infanterie marocaine (DR).

 

La 2e division d’infanterie marocaine (2e DIM) est une division française d’infanterie de l’armée d’Afrique. Formée au Maroc le 1er mai 1943, sous le commandement du général André Dody, à la suite de la libération de l’Afrique du Nord française, elle s’illustre particulièrement en Italie en 1944 au sein du Corps expéditionnaire français du général Juin, puis à la suite du débarquement de Provence, sous les ordres du général Carpentier, lors de la libération de la France. Elle comprend trois régiments de tirailleurs marocains : le 4RTM (Taza), le 5e RTM (Oudjda) et le 8e RTM (Meknès), le 63e régiment d’artillerie d’Afrique (Fès) et le 3e régiment de spahis marocains (unité de reconnaissance). 

 

 

Brihaye Georges : préposé à Saint-Palais (Pyrénées-Atlantiques), artilleur (à priori au 63e RAA). Il se révèle excellent chef de pièce de 105 mm, exerçant ses fonctions avec calme et conscience durant les campagnes d’Alsace et d’Allemagne. A Courtelevant (Territoire de Belfort), le 25 novembre 1944, il continue son tir malgré le feu d’une violente contre batterie allemande.

 

Dugas Auguste : brigadier à Jeumont (Nord), 2e canonnier au 63e RAA. Il est chauffeur de tracteur de pièce, d’un dévouement absolu et qui a toujours rempli ses fonctions avec le plus grand calme et sang froid. Il se distingue particulièrement  en Allemagne dans la région de Weiller, le 9 avril 1945, amenant sans retard des munitions à la position de batterie, malgré un itinéraire violemment bombardé par l’ennemi.

 

Fayant Georges : brigadier à Sare (Pyrénées-Atlantiques), soldat au 5e RTM. C’est un très bon radiotélégraphiste. Détaché au groupe de commandos pendant les combats du 14 au 25 novembre 1944 (combats à Montbéliard, Héricourt et prise de Belfort), il assure son service sans discontinuité avec un courage et une conscience exemplaire, malgré de violents bombardements d’artillerie ennemis.

 

Pei Tronch Fernand : auxiliaire temporaire à Philippeville (Algérie), caporal au 5e régiment de tirailleurs marocains. Il se distingue d’abord lors de la campagne d’Italie et fait preuve de courage et d’intelligence, assurant dans des conditions périlleuses ses missions. Ensuite, du 14 au 18 novembre 1944, il fait partie d’un détachement de liaison auprès d’une unité d’attaque et maintient la liaison de jour comme de nuit malgré le danger et les difficultés, permettant ainsi de fournir les tirs demandés.

 

Vincent Raymond : brigadier à Cherbourg, sergent au 8e RTM. Il est le sous-officier observateur de l’unité. Il se distingue le 1er juillet 1944 en apportant des renseignements précis sur les emplacements ennemis, permettant leur destruction.

 

Veith Roger : inspecteur à Oran, lieutenant au 2e régiment de tirailleurs algériens. En 1943, lors de la campagne d’Italie, le 2e RTA vient renforcer la 2e DIM. Il est dissous en août 1944 et ses bataillons rentrent dans la composition des unités de la 2e DIM (le 1/2e RTA devient le 1/5e RTM, le 2/2e RTA devient le 3/8e RTM et le 3/2e RTA devient le 1/4e RTM). Officier de valeur, il se distingue d’abord en 1943 lors de la campagne de Tunisie, lors de laquelle il est blessé le 7 mai 1943. Ensuite, il se fait remarquer lors de l’offensive sur Belfort et sur Thann. Les 14 et 15 novembre 1944, lors des combats d’Onans, son chef étant grièvement blessé, il prend le commandement de la compagnie et atteint les objectifs assignés. Il est de nouveau blessé le 26 novembre devant Lauw (région de Mulhouse). 

 


 

La 3e Division d’Infanterie Algérienne (3e D.I.A.)

 

Insigne de la 3e D.I.A

 

La 3e division d’infanterie algérienne (3e DIA) est une division française d’infanterie de l’armée d’Afrique, créée en 1943. Formée à la suite de la libération de l’Afrique du Nord française, elle s’illustre particulièrement en Italie en 1944 au sein du corps expéditionnaire français du général Juin. Puis, elle est engagée dans le débarquement en Provence, participant notamment à la libération de Toulon et de Marseille ; et ensuite dans les Vosges et en Alsace. 

 

Elle est principalement constituée des 3e régiment de tirailleurs algériens (3e RTA), 4e régiment de tirailleurs tunisiens (4e RTT), et du 7e régiment de tirailleurs algériens (7e RTA), remplacé en mars 1945 par le 49e régiment d’infanterie. Le 3e régiment de spahis algériens de reconnaissance (3e RSAR), le 7e régiment de chasseurs d’Afrique (7e RCA) et le 67e régiment d’artillerie d’Afrique (67e RAA).

 

 

 

Bérard Paul : élève contrôleur à Dunkerque, brigadier au 67e RAA (régiment d’artillerie d’Afrique). Dévoué et plein d’allant, il est blessé à son poste de combat le 8 février 1944, près de Vallerotonda (Italie), au cours d’un bombardement de la position de sa batterie.

 

Cabane Albert : élève contrôleur à Strasbourg, caporal au 49e régiment d’infanterie. Il s’engage volontairement  le 1er août au corps franc Pommiès qui devient ensuite le 49e RI en février 1945 (régiment d’infanterie). Le corps franc est intégré à la 3e DIA en novembre 1944 et participe aux opérations des Vosges, d’Alsace avec le franchissement du Rhin, puis à la marche sur Stuttgart. Cabane se fait remarquer au cours des combats devant le fort de Château Lambert (Vosges) le 18 novembre 1944.

 

Dahoudi Salah : préposé à Pougny (Ain), artilleur au 67e RAA. Excellent chauffeur de voiture de liaison d’un sang-froid remarquable, il assure à plusieurs reprises des missions de liaison dans les premières lignes d’infanterie. Il capture deux soldats allemands qui s’apprêtaient à faire sauter un ponceau sur la route de Castell Azzara (Italie, Toscane), le 15 juin 1944. Depuis le débarquement en Provence, il assure de nombreuses missions  de liaison auprès des 7e régiment de tirailleurs algériens et du 1/3e régiment de tirailleurs algériens ; notamment les 24 et 25 août 1944 dans les rues de Toulon.

 

Luciani Ours : préposé à Alger, sergent au 3e régiment de tirailleurs algériens. Il se distingue en Italie le 14 avril 1944 à San Elia (secteur de Monte Cassino) en réussissant à ravitailler une unité d’infanterie engagée au milieu de champs de mines et sous le feu de mortiers ennemis.

 

Milou Fernand : auxiliaire temporaire à Philippeville (Algérie), radio au 67e RAA (régiment d’artillerie d’Afrique). Il effectue de nombreuses liaisons auprès de l’infanterie de la division. Il se montre toujours à la hauteur de la tâche, en particulier le 26 mai 1944, en Italie, entre Villa-Colli et San-Restitute, bien que pris sous le feu adverse de blindés ennemis. Ensuite, il se distingue lors de la progression de la division vers la forêt de Longegoutte, Les Amias er le Droit de Cornimont (Vosges) du 10 au 15 octobre 1944. Il assume sa tâche au plus près de l’infanterie, malgré les coups de l’artillerie adverse.

 

Mutuel René : contrôleur à Alger, maréchal des logis au 67e RAA (régiment d’artillerie d’Afrique). Il participe aux campagnes de libération et se distingue notamment le 27 janvier 1944. Pointeur d’une pièce pour laquelle le chef de pièce et six servants sont mis hors de combat, il poursuit, malgré un violent bombardement ennemi, le tir de sa pièce, avec courage et sang-froid.

 

Nicolle Pierre : contrôleur à Lauterbourg (Bas-Rhin), brigadier au 67e RAA (régiment d’artillerie d’Afrique). C’est un canonnier consciencieux, employé comme secrétaire au poste de conduite de tir de son groupe (P.C.T.) lors des campagnes de France et d’Allemagne. Il se distingue particulièrement par son sang froid à Kandel (Rhénanie-Palatinat, Allemagne), où, pris sous un violent tir d’artillerie, il ne cesse pas d’assurer ses fonctions au P.C.T. avancé ;  ainsi qu’à Lochgau (Bade-Wurtemberg, Allemagne), le 13 avril 1945.

 

Rigal René : préposé à Bône (Algérie), sergent-chef au 7e régiment de tirailleurs algériens. Il se révèle en tant que chef de groupe de voltigeurs calme et courageux sous le feu. Il est mortellement blessé au nord d’Aubagne le 22 août 1944 en entraînant audacieusement son groupe à l’assaut d’une position ennemie fortement défendue.

 

Senes Roger : auxiliaire temporaire à Philippeville (Algérie), affecté au 3e bataillon médical. Il est dépanneur dans la compagnie de commandement du bataillon, se révèle courageux et dévoué. Il participe à toutes les campagnes de la division (Italie, France et Allemagne). Il est volontaire pour les missions les plus dangereuses, montrant plusieurs fois son mépris du danger. Il se fait particulièrement remarquer à Neulussheim et à Sickingen le 10 avril 1945 et à Muhlacker le 2 ami 1945.

 


 

La 4e Division Marocaine de Montagne (4e D.M.M.)

 

Insigne de la 4e Division Marocaine de Montagne

 

La 4e division marocaine de montagne (4e DMM) est une unité d’infanterie de l’armée d’Afrique de 1943 à 1946. Formée à la suite de la libération de l’Afrique du Nord française, elle s’illustre particulièrement en Italie en 1944 au sein du Corps expéditionnaire français du général Juin, puis, à la suite du débarquement de Provence, lors de la libération de la France puis lors de la campagne d’Allemagne.

 

Elle est principalement composée avec le 1er régiment de tirailleurs marocains, le 2e régiment de tirailleurs marocains (dissous en août 1944 et remplacé par le 1er régiment de tirailleurs algériens), le 6e régiment de tirailleurs marocains, le 1er régiment de tirailleurs algériens (remplace le 2e régiment de tirailleurs marocains en août 1944), le 27e régiment d’infanterie (remplace le 1er régiment de tirailleurs algériens en février 1945), le 4e régiment de spahis marocains (unité de reconnaissance), les 64e et 69e régiments d’artillerie d’Afrique et le 33e groupe de FTA.

 

 

Courvoisier Paul : préposé au Locum (Meillerie, Haute-Savoie), caporal-chef au 1er régiment (10e compagnie) de tirailleurs marocains. Chef de groupe, il fait preuve de ses qualités militaires le 22 avril 1945 lors de l’attaque du village de Stokach (Bade-Wurtemberg, Allemagne) en entraînant ses hommes malgré les violents feux d’armes automatiques ennemies. Il fait de nombreux prisonniers lors de cette action.

 

Delpal Marcel : préposé à Saint-Wendel (Sarre), brigadier-chef au 64e régiment d’artillerie d’Afrique. Il se signale au cours des campagnes de Tunisie, d’Italie, puis de France et d’Allemagne. Il se distingue notamment le 15 avril 1945 à Muffingen (Allemagne) où il fait plusieurs prisonniers lors d’une reconnaissance.

 

Glize Raymond : élève contrôleur à Valenciennes, caporal au 2e régiment de tirailleurs marocains. Il se révèle être un excellent secrétaire, détaché au poste de commandement avancé de la division. Il participe à toutes les campagnes (Italie, France et Allemagne) en assurant en toutes circonstances et notamment sous les bombardements de Mulhouse ses tâches. Il fait preuve de zèle et d’empressement à servir.

 

Tassi Emile : élève contrôleur à Boulogne, maréchal des logis au 64e régiment d’artillerie d’Afrique.

 

Verde Jean : auxiliaire à Bône (Algérie), caporal-chef au 6e régiment de tirailleurs marocains. Soldat calme et courageux qui fait ses preuves lors des campagnes d’Italie et de France. Il accomplit bravement toutes les missions qui lui sont confiées. Il se distingue du 28 janvier au 6 février 1945 dans le secteur de Cernay (Haut-Rhin), pendant les combats de Mulhouse.

 


 

La 9e Division d’Infanterie Coloniale (9e DIC)

 

Insigne de la 9e division d’infanterie coloniale (DR).

 

La 9e division d’infanterie coloniale (9e DIC) est créée le 15 juillet 1943, en Afrique du Nord, avec des unités coloniales issues de l’Afrique Occidentale française ou qui tiennent garnison en Afrique du Nord. Aussi, de nombreux évadés de France ayant gagné l’Afrique du Nord par l’Espagne rejoignent ces unités. Elle est regroupée dans la région de Mostaganem en octobre 1943, entièrement rassemblée en Corse le 10 mai 1944. Puis, elle est engagée dans la conquête de l’île d’Elbe (17-20 juin 1944) puis débarquée en Provence le 20 août 1944.

 

Elle est principalement constituée à l’origine avec les 4e, 6e et 13e régiments de tirailleurs sénégalais, le régiment d’infanterie coloniale du Maroc (unité de reconnaissance), le régiment d’Artillerie coloniale du Maroc. Les troupes sénégalaises sont ensuite remplacées durant l’hiver par des troupes européennes dans le cadre du « blanchiment ». Les régiments sénégalais sont remplacés par les 6e, 21e et 23e régiments d’infanterie coloniale. Le 6e régiment de tirailleurs sénégalais devient le 6e RIC ;  le 4e RTS devient le 21e RIC et le 13e RTS devient le 23e RIC.

 

 


Berquières Robert : préposé à Ur (Pyrénées-Orientales), soldat au 6e RIC. Soldat très courageux. Le 23 novembre 1944, au cours d’un engagement sous bois, il remplace le tireur de son groupe mis hors de combat, sous les tirs adverses, permettant la protection et la progression de ses camarades.

 

Bouveret Charles : inspecteur adjoint à Paris, soldat au 4e RTS / 21e RIC. Il se distingue par sa brillante conduite lors des opérations du Doubs et d’Alsace.

 

Dufresne Félix : préposé au Havre, caporal-chef au 21e RIC (régiment d’infanterie coloniale).  C’est un fantassin de la guerre de 1914-1918 qui reprend la lutte dans le maquis puis dans l’armée régulière. Le 15 novembre 1944, il prend le commandement de son groupe dont le chef est tué, et permet d’enlever la position allemande du plateau de Grattery. Il fait preuve de courage et de cran le 2 février 1945 lors des combats de libération de la cité Sainte-Barbe (Wittenheim, près de Mulhouse, Haut-Rhin).

 

Lansou-Vignau Pierre : préposé à Banca (Pyrénées-Atlantiques), affecté au régiment d’infanterie coloniale du Maroc. Il est chef de voiture d’éclaireur. Energique et courageux. Le 11 septembre 1944, dans Villars sous Ecot (Doubs), village pris la veille, une attaque ennemie  force son peloton à se replier. Blessé, il marche 24 heures au travers des lignes ennemies pour rejoindre son unité. 

 

Muffragi François : contrôleur à Marseille, adjudant-chef au 13e RTS / 23e RIC. C’est un sous-officier d’une grande valeur et d’un courage exemplaire. Il participe le 22 août 1944 aux attaques des châteaux de « Carvelan » et de la « Vieille » (Allauch, Bouches du Rhône) avec sa section et inflige à l’ennemi, supérieur en nombre et en armement des pertes sérieuses.

 

Salaun Maurice : inspecteur adjoint à Mulhouse, lieutenant au 13e RTS / 23e RIC. Il se fait remarquer par son audace le 17 juin 1944 lors du débarquement sur l’île d’Elbe (Toscane, Italie). Chef des pionniers du régiment, il fait preuve de courage au cours des opérations des 3 et 25 avril 1945, dans la plaine de Bade (Allemagne), en effectuant des liaisons auprès des éléments les plus avancés, rapportant ainsi de précieux renseignements sur l’ennemi, notamment le 7 avril à Grunwetterbach et le 17 avril à Ringelach. 

 


 

3e commando d’Afrique

 

Le groupe de commandos d’Afrique est issu des Corps Francs d’Afrique, de volontaires des troupes d’Afrique du Nord, d’évadés de France et de tirailleurs indigènes d’Algérie et du Maroc. C’est une unité parachutiste de l’armée de terre française, créée en décembre 1942 et dissoute le 1er octobre 1945. En août 1944, il comprend un commando de commandement, 3 commandos de choc (1er, 2e et 3e) et un commando d’accompagnement. 

 

Insigne des commandos d’Afrique (DR).

 

 

Campistron Jean : préposé à Mérignac, adjudant-chef au 3e commando. C’est un évadé de France qui rejoint volontairement les commandos. Il se distingue d’abord lors de la campagne d’Italie à Anzio le 7 février 1944 et participe à la prise de l’île d’Elbe le 17 juin 1944. Le 15 août 1944, lors de l’attaque du village de La Môle (Var), il participe à la capture d’un canon de 88 mm. Il capture personnellement une autre pièce antichars, en entraînant sa section dans un combat au corps à corps. Le 17 août, après avoir bousculé par des combats de nuit plusieurs résistances ennemies au Rayol, il contribue le lendemain à la chute des points d’appui du Lavandou (Var). Il est blessé le 22 septembre 1944 au Martinet, alors qu’il entraîne sa section à l’attaque d’une position ennemie. Blessé, il continue à donner les ordres, refusant l’évacuation. Il se distingue ensuite les 17 et 18 octobre 1944 au Tonteux (Vosges), en particulier lors d’une violente contre attaque allemande, où, sous un intense feu d’artillerie, il aide son capitaine à maintenir les positions.  

 

Brennetot Michel : préposé à Alger, caporal-chef au 3e commando. Il se révèle comme un soldat calme qui réussit à galvaniser le courage des hommes durement accrochés à Cernay (Haut-Rhin) qui est libérée le 5 février 1945. Par son ardeur, il réussit à dégager des éléments de commandement qui étaient encerclés suite à l’attaque ennemie.  

 


Autres unités de la France Libre


 

Sont présentés ci-dessous des agents enrôlés dans d’autres unités des armées de libération. Il s’agit principalement d’unités non endivisionnées rattachées aux corps d’armée ou à la 1ʳᵉ armée française. Cela concerne aussi des agents appartenant aux F.N.F.L. (Forces Navales Françaises Libres), des agents d’unités non détaillées ci-dessus ou d’agents dont l’unité n’a pas pu être déterminée plus précisément.

 

Les coiffures des forces françaises libres, 1944 à début 1945 (Le Passepoil, 26e année).

 

 

Chatillon Daniel : préposé à Pougny (Ain), soldat au 31e groupe F.T.A. (forces terrestres antiaériennes), unité mise à la disposition de la 5e division blindée. Il est pointeur de canon de 40 mm. Toujours volontaire pour les missions périlleuses, il est blessé à son poste de combat lors de la prise de Scheibenhard-Lauterbourg (Bas-Rhin), les 20 et 21 mars 1945. Le 31e groupe autonome des forces terrestres antiaériennes, ou G.A.F.T.A., est formé le 16 septembre 1943 à Marrakech avec des éléments du 410e groupement de DCA et équipé de canons de 40 mm Bofors répartis en 5 batteries. Il est destiné à soutenir et à protéger l’action et les éléments de la 5e division blindée française.

 

Insigne de la 23e M.T.B. des F.N.F.L. (DR).

 

Daunis Paul : préposé à Saillagouse (Pyrénées-Orientales), matelot  à la 23e flottille M.T.B. (vedettes lance torpilles, motor torpedo boat) des F.N.F.L. (Forces Navales Françaises Libres). Cette flottille opère en Manche, sous commandement anglais. Les vedettes rapides françaises sont basées à Cowes. Leur mission est d’escorter des convois côtiers et de patrouiller dans les chenaux à travers les champs de mines pour traquer les unités de la marine allemande. Elles prennent contact à trois reprises, entre février et juin 1944, avec des patrouilleurs allemands et, torpillent deux petites unités ennemies. Daunis est opérateur radio à bord de la vedette n° 98 (Type Vosper 73ft de construction britannique). Il prend part à une soixantaine d’opérations, faisant preuve de professionnalisme et réussissant  à repérer les bâtiments adverses lors des sorties en mer.

 

Fritz Jean : préposé à Gommegnies (Nord), sergent au 2e régiment de chasseurs parachutistes (ou 4e régiment S.A.S., Special Air Service). Sous-officier parachuté en France le 10 juin 1944 en arrière des lignes ennemies avec 200 hommes du régiment de chasseurs parachutistes. Il œuvre à l’organisation des bataillons F.F.I. de Bretagne et montre des qualités d’instructeur. Il participe au combat du maquis de Saint Marcel le 18 juin. Après la dispersion du maquis, les parachutistes continuent leurs missions de harcèlement des troupes occupantes.

 

Gallais Marcel : préposé à Caen, canonnier dans l’artillerie coloniale. Il est chauffeur de camion et s’implique beaucoup dans la campagne d’Alsace du 20 au 30 janvier 1945. Dans le secteur de Mulhouse, malgré les tirs d’artillerie et de mortiers ennemis, ainsi que par des conditions climatiques difficiles, il assure de jour comme de nuit des transports, faisant preuve d’endurance et de courage.

 

Galzin René : contrôleur à Paris, brigadier-chef au 3e bataillon de choc. Le 3e bataillon de choc est une unité de la réserve générale de la 1re armée. Galzin est responsable d’une pièce de mortier et il se distingue notamment le 25 novembre 1944 à La Madeleine (Saint Dié des Vosges, Vosges) en exécutant de nuit des liaisons dans un secteur patrouillé par l’ennemi.

 

Grand Louis : élève contrôleur à Valenciennes, maréchal des logis au 2e régiment de Dragons. Le 2e Dragons est reformé à Sfax (Tunisie) le 18 décembre 1943. C’est une unité de chasseurs de chars, à la disposition 2e corps d’armée de la 1re armée. Conducteur de TD (tank destroyer) « Saint Louis en l’Isle », il fait preuve de sang-froid remarquable le 22 avril 1945 au combat de Sankt Georgen (Allemagne) en se déplaçant à pied sous un très violent feu d’automoteur ennemi, et réussissant à conduire son char sur une nouvelle position malgré une quinzaine d’obus antichars tirés sur lui sans l’atteindre. Blessé au cours de cette action, a refusé de laisser évacuer.

 

Moreau Léon : préposé à Nonnweiler (Sarre, Allemagne), soldat au 1er régiment de Cuirassiers. Le 1er régiment de Cuirassiers est recréé le 16 septembre 1943 et c’est un des régiments de chars de la 5e division blindée française. Dans sa fonction de ravitailler en essence les escadrons du régiment, il fait preuve de conscience et du plus grand dévouement. Il se distingue le 6 avril 1945 à Koenisbach (Bade-Wurtemberg, Allemagne) en sauvant à grand peine son véhicule chargé d’essence lors d’une sérieuse contre attaque allemande ; et aussi le 8 avril à Pforzheim. 

 

Muller André : inspecteur adjoint à Oran, lieutenant au 66e RAA (régiment d’artillerie d’Afrique). Le 66e RAA est une unité d’artillerie de la réserve générale de la 1re armée. Jeune officier plein d’allant. Au cours de l’offensive du 14 novembre au 15 décembre, il est détaché comme observateur de batterie aux postes avancés. Il maintient en permanence ses missions d’observation malgré les tirs ennemis. Le 10 décembre, à l’observatoire de Burnhaupt Le Haut (Mulhouse, Haut-Rhin), il continue sa mission sous un feu d’artillerie ennemi.

 

Insigne de béret – commando-Kieffer (Unité sous commandement britannique)

 

Navrault René. Il convient de rappeler le destin de René Navrault du commando Kieffer. Il est né le 3 juin 1921 à Moulins (Allier). Il s’engage dans l’artillerie en 1939 puis dans la marine de l’armée d’armistice. En août 1942, il rejoint les Forces Françaises Libres en Grande-Bretagne, où il intègre le célèbre commando Kieffer et suit notamment une formation de démineur. Le « commandos Kieffer » est en fait le 1er bataillon de Fusiliers Marins Commandos (1er BFMC) créé au printemps 1942 en Grande-Bretagne rattaché aux F.N.F.L. (Forces Navales Françaises Libres) et commandé par le capitaine de corvette Philippe Kieffer. À Noël 1943, il débarque à Gravelines afin d’étudier l’armement des blockhaus et de repérer les champs de mines. Au retour, l’embarcation tombe en panne. Ne pouvant rejoindre l’Angleterre, il poursuit la lutte en France avec le groupe Raphanel des Mouvements unis de la Résistance (M.U.R.), dans le nord du Puy-de-Dôme. Sous le pseudonyme de « Cadet », il va mener de nombreuses opérations de harcèlement des troupes allemandes et contribuer à la libération de Montluçon, de Moulins, etc. En septembre 1944, il réintègre le commando Kieffer et le 1er novembre, il débarque avec le 4° commando à Flessing, aux Pays-Bas. L’aventure se poursuit jusqu’en Allemagne et s’achève le 8 mai 1945 près d’Essen. Il a alors le grade de quartier-maître. Il recevra la Légion d’Honneur, la médaille militaire avec une citation à l’ordre de l’Armée, la médaille de la Résistance et un certificat délivré par l’autorité militaire britannique pour loyaux services accomplis dans les commandos alliés. De 1967 à 1978, il fait partie de la direction générale des douanes et sera l’adjoint du chef des recherches de la DNRED, à Paris. Le 23 juin 1972, Monsieur Valéry Giscard d’Estaing, ministre de l’Économie et des Finances, lui remet la médaille de Chevalier de l’ordre national du Mérite pour son action menée dans la lutte contre le trafic de drogue et son rôle majeur dans la saisie du langoustier « Caprice des Temps ». René Navrault s’éteint le 22 décembre 2005 à Évry.

 

Portrait de René Navrault (Musée des Fusiliers Marins, Lorient).

 

Pieri Denis : brigadier à Garavan (Menton, Alpes-Marimes) ; sergent au 3e régiment d’infanterie alpine. Il se distingue lors de l’attaque ennemie sur Passo si Liente Anna, entraînant ses hommes vers les postes ennemis, dégageant les éléments de couverture et ramenant un des blessés. Le régiment est recréé le 1er mars 1945 à partir de trois bataillons FFI, sous le commandement du Colonel Lelaquet (ancien chef de l’AS puis des FFI du Var) secondé par le lieutenant-Colonel Gautier-Malherbe. En avril, il participe à la bataille de l’Authion avec la 1re division française libre. Le 3e RIA est utilisé sur le flanc nord de la 1re DFL entre le 10 et le 25 avril 1945. Son action permet de progresser sur le plateau de La Ceva en direction de Fontan, ouvrant la route aux légionnaires de la 1re DFL. Son 3e bataillon s’empare de plusieurs positions allemandes au-dessus d’Isola permettant à la 1re DFL d’emprunter le col de la Lombarde pour passer dans la vallée de la Stura et de marcher sur Borgo San Dalmazzo.

 

Rouzoul Georges : inspecteur à Alger, maréchal des logis au 65e RAA (régiment d’artillerie d’Afrique). Le 65e RAA est une unité d’artillerie de la réserve générale de la 1re armée. Il est sous-officier observateur, faisant preuve d’allant et d’initiative, toujours volontaire pour les missions les plus dangereuses. Le 16 novembre 1944, en liaison auprès des éléments d’infanterie à l’attaque des bois communaux, pris sous un violent tir de mortiers, il fait preuve du plus grand sang froid. Il se distingue aussi les 19 et 20 mars 1945 à Blotzheim La Chaussée (Haut-Rhin), continuant ses missions malgré les dangers.  

 

Sauli Jean : préposé à Bône (Algérie), sergent au 101e régiment du Génie. Il est noté sous-officier plein d’allant. Il participe en décembre 1944 à de nombreuses reconnaissances sur les bords du Rhin, dans des secteurs minés et soumis au bombardement de l’artillerie adverse, notamment le 28 décembre à Kembs (Haut-Rhin). Il réussi à obtenir des renseignements sur les positions ennemies. Il se distingue le 31 mars 1945 lors du franchissement du Rhin. Il est alors blessé lors d’une reconnaissance pour l’emplacement d’une nouvelle plage de débarquement. 

 

Franchissement du Rhin le 31 mars 1945 (site Rhin et Danube, Droits Réservés).

 

Le 101e régiment du Génie est créé le 16 février 1944 à partir des 2e et 3e bataillons du génie en Algérie. Il participe à la campagne d’Italie dans le Corps expéditionnaire français du général Juin. C’est une unité de réserve générale non endivisionnée de la Ire Armée du général de Lattre de Tassigny. Le régiment participe au débarquement de Provence, et aux campagnes de France et d’Allemagne. Il se distingue particulièrement le 31 mars 1945 lors du franchissement de vive force du Rhin à Germersheim (Palatinat), où les pilotes de bateaux d’assaut franchissent le fleuve sous le feu, transportant les premiers éléments de la 2e DIM. 

 

Sicard Fernand : inspecteur à Collonges sous Salève (Haute-Savoie), sous-lieutenant à la Trésorerie des armées. Jeune officier payeur d’une grande valeur morale, il assume toujours ses fonctions avec zèle et dévouement, au cours des campagnes d’Italie et de France. Il se distingue en novembre et décembre 1944, dans la région de Mulhouse, en permettant par son calme et son courage au service de fonctionner normalement.

 

Vidal Michel : préposé à Prats de Mollo (Pyrénées-Orientales), artilleur. Jeune sous-officier, il participe aux opérations d’Italie et au début de celles de France comme brigadier chef de pièce. Il se distingue notamment le 5 février 1945, alors que sa pièce est entourée d’ennemis, gardant son calme et réagissant avec sang froid. 

 


 

La protection du littoral des Alpes Maritimes

 

 

Après la libération de la Provence, le souci du commandement allié dans les Alpes-Maritimes est une attaque nocturne contre la flotte au mouillage prés de Cannes. C’est en effet l’objectif principal du commandement allemand qui pourtant ne dispose que de moyens réduits pour gêner le trafic maritime allié. Les Allemands, à partir de la côte italienne, principalement de San Remo,  lancent jusqu’à la fin des hostilités de nombreuses attaques navales qui sont plutôt du harcèlement en raison de la faiblesse des moyens engagés.

 

D’autre part, l’activité navale allemande se traduit par des actions de type commando et d’envoi d’espions pour surveiller le trafic maritime allié. Ainsi, une surveillance de la zone côtière contre les débarquements clandestins est mise en place dans tout le département, de Théoule à Menton. Les activités des nageurs de combat allemand s’intensifient néanmoins dans le secteur du Cap-Ferrat à Monaco. Après le départ des troupes de la First Airborne Task Force fin novembre 1944, la surveillance se relâche, faute de personnel. Pour y remédier, des gendarmes, des douaniers et des marins, peu ou mal armés sont requis. A Menton, secteur particulièrement sensible, 50 gendarmes se relayaient pour assurer la surveillance du littoral, secondés par 25 douaniers et aussi par des pécheurs, comme à Théoule-sur-Mer.


 

LES F.F.O. (Forces Françaises de l’Ouest)

 

Les Forces françaises de l’Ouest (FFO) sont été créées le 14 octobre 1944 par le Gouvernement provisoire dont la mission est de rassembler les forces militaires françaises devant les poches de résistance allemandes sur le littoral atlantique.


Le 1er mars 1945, les FFO sont renommées Détachement d’Armée de l’Atlantique (DDA).

 

Elles sont commandées par le général de Larminat et organisées en cinq secteurs :

– Trois secteurs au sud : poche de La Rochelle (capitulation à l’armistice), poche de Royan et de la pointe de Grave (libérée en avril 1945) ;

– Secteur du centre : poche de Saint-Nazaire (capitulation à l’armistice) ;

– Secteur du Morbihan : poche de Lorient (capitulation à l’armistice). 

 

Les troupes affectées à ces fronts sont majoritairement issues de la résistance. En ce qui nous concerne, nous trouvons des douaniers au sein des 27e et 32e régiments d’infanterie. Les 27e et 32e régiments d’infanterie font partie de la brigade Martel issue des forces de la résistance. La brigade, après les combats de la libération dans le Berry et le harcèlement de la colonne Elster, est envoyée sur la poche de Saint Nazaire. Le 32e RI est issu du maquis d’Epernon et le 27e est formé avec des éléments du 27e RI de l’armée d’armistice dissous le 17 novembre 1942. 

 

 

Caignan Alfred : préposé à Blaye (Gironde), caporal au 32e RI. Lors de l’attaque de son point d’appui le 27 décembre 1944, à la ferme de la Haie des Bouillons, devant Cordemais, bien que blessé au bras et à l’abdomen, il continue à assurer son service au fusil mitrailleur jusqu’à épuisement de ses forces physiques.

 

Dordonnat Gaston : préposé à Bordeaux, sergent-chef au bataillon de marche du 27e régiment d’infanterie. Il se distingue à plusieurs reprises en effectuant des reconnaissances hardies sur les positions avancées du front.

 

Maillet René : préposé à Cherbourg, caporal-chef au 32e régiment d’infanterie. Chef de groupe d’un courage remarquable. Le 30 décembre 1944, devant Cordemais (front de Saint-Nazaire), sous un tir violent d’armes automatiques ennemies, il repousse une patrouille adverse en lui infligeant des pertes.

 

Sourisse Gustave : préposé à Querqueville (Manche), sergent-chef au 32e régiment d’infanterie. Les 6 et 15 décembre 1944, lors d’attaques de son point d’appui de la ferme Bel-Air (Cordemois), il se fait remarquer par son sang froid et son courage, circulant de poste en poste sous un feu nourri adverse.

 

F.F.O., ex maquisards intégrés au 32e régiment d’infanterie (Musée de la Résistance, La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 80 – mars 2015).

 

Rémy Scherer

 


Sources principales :

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  • – Livre d’or du corps des douanes. Guerre de 1939-1945 (Direction générale des douanes, Imprimerie nationale, 1949).
  • – Les forces françaises de l’Ouest, entre oubli, mémoire et historiographie par Stéphane Weiss (La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 80 – mars 2015).
  • – Le front oublié des Alpes-Maritimes (15 août 1944 – 2 mai 1945) par Pierre-Emmanuel Klingbeil (Serre éditeur, 2005).
  • La douane française au combat. De Mandrin à la Libération par Raphaël Schneider (Editions de la Gare, 2020).

 

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