Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes
15 juin 1944: les fusillés de La Condamine (Alpes-de-Haute- Provence)
Dans le cadre de notre évocation des combats de la Libération, un adhérent a attire notre attention sur un article publié en septembre 1955 dans le Journal de Formation professionnelle. Intitulé « une subdivision de montagne – Barcelonnette » . Cet article se présente sous la forme d’une tribune libre et expose les conditions d’organisation et d’exécution du service des brigades des douanes de montagne.
L’’auteur, le lieutenant Edlinger, termine sa présentation d’une subdivision de montagne, celle de Barcelonnette , par un vibrant hommage aux « fusillés de La Condamine » et à leur sacrifice.
Nous vous en livrons ci-dessous le contenu.
L’équipe de rédaction
» Je ne saurais terminer mon exposé sans rendre un vibrant hommage à tous les agents de la montagne, à leur endurance, à leur profond dévouement et à leur sens élevé du devoir.
L’esprit qui les anime mérite d’être signalé et porté en exemple.
Ils remplissent admirablement leurs obligations de fonctionnaire des Douanes et d’homme. En effet, il n’est jamais fait appel en vain à eux : chaque fois qu’un accident se produit en montagne – et ils ont été particulièrement nombreux dans la région au cours de ces dernières années – ils n’hésitent pas à répondre immédiatement et sans réserve aux appels. qui leur sont lancés par les Autorités ou les organisations locales.
Peut-on oublier également leur héroïsme dans la résistance : leur abnégation et leur connaissance du terrain en firent des auxiliaires particulièrement précieux. Quatre agents de la Subdivision de Barcelonnette, en poste à La Condamine, payèrent de leur vie, leur dévouement à la cause commune; les Allemands les fusillèrent à Jausiers, le 15 juin 1944 à 14 heures 30.
Pour perpétuer leur souvenir, une stèle est dressée à flanc de coteau sur un terre-plein, au pied de la montagne de Cuguret. Elle rappelle le sacrifice de nos martyrs :
Brigadier : Emile Meyran
Préposés : Arnaud Emile et Ferdinand Garcin et Imbert François.
Grâce à eux, le Grand Livre de la Résistance s’est enrichi d’une page qui est parmi les plus belles et aussi les plus pures.
Je suis heureux de me trouver au milieu de tels hommes. Au terme de cette étude, je me devais de leur rendre cet hommage ».
Lieutenant Edlinger
Journal de Formation Professionnelle
N° 50
Septembre 1955