Kevin Mills, L’écor du jour, 2024 (47/50)
Pour paraphraser le célèbre autoportrait d’Albert Camus, qui lui a inoculé le bacille de la lecture, Kevin Mills fut « placé à mi-distance » des lettres maternelles et du commerce maritime paternel, de la lyre et du caducée. C’est donc naturellement qu’il a rejoint les rangs des serviteurs d’Hermès en 2010 et qu’il sacrifie aux muses apolliniennes en tenant, depuis 2022, une rubrique dédiée à la « douane littéraire » sur le site internet de l’AHAD. Qualifié par Jacques Premel-Cabic de « rédacteur historiographe de la douane en littérature », il poursuit sa quête de gabelle livresque.
L’écor du jour, 2024
Au premier douanier écrivain, saint patron de la Gabelle
Assis au bureau des douanes à Capharnaüm,
Ai consigné un chapelet de grues cendrées,
Grains de nuit
En contrebande sur la page de l’aube
Juché sur la Via Maris
Ai converti l’hébreu en grec
Les caravanes en ostraca
Les roseaux du lac en calames
Mais comment dire la descente du sycomore ?
Suivre dans l’ombre des échassiers sur la mer
Les pas de Celui qui me dédouanera
Quand les oiseaux en croix seront au firmament
Je lèverai ma plume et au banquet de mots
Convierai publicains et percepteurs du sens
