Francis Carpentier, Poème sans titre (incipit : “Je n’avais des douaniers, comme des Alsaciens,”) (Douanes), 2018 (40/50)
Francis Carpentier, né en 1951, a été tour à tour jardinier, saltimbanque, éducateur, employé de bureau, chauffeur-livreur, ouvrier d’usine, instituteur, postier, barman, représentant de commerce et douanier pendant 30 ans de 1981 à 2011. Autant d’expériences roboratives pour l’imagination, dont il nourrit son travail d’écriture. Originaire de la banlieue lilloise, il a séjourné en Alsace, en Normandie, et en Guyane avant de se fixer en Anjou, où il multiplie les projets autour de la poésie, du slam, et du livre.
Poème sans titre (incipit : « Je n’avais des douaniers, comme des Alsaciens ») (Douanes), 2018*
Je n’avais des douaniers, comme des Alsaciens,
Qu’à peine ouïe dire, sans m’y frotter en rien
Glisse aux cadres le quasi ministre en visite.
Etait-ce un pied de nez déguisé en bon mot
Ou, pour parler de rien, un candide propos ?
Vous connaissez Defays qu’un pet de trop excite…
En Alsace, monsieur, les Prussiens les trouvèrent
En voyant l’honneur de la France devant eux,
Dressé sur un rempart, dans un vieux caban bleu !
Gronde-t-il d’une voix où vibre sa colère ;
A Strasbourg, les douaniers résistaient dent à dent,
Et ils disaient crénom ! Et ils disaient macache !
En vèlche comme en schpountz, à travers leurs moustaches…
Tandis qu’il n’y avait plus de gouvernement !
*Source : Sonnet reproduit avec l’aimable autorisation de l’auteur et des éditions La rumeur libre