Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

Don Camillo et les douaniers : la généalogie de Fernandel

Mis en ligne le 1 septembre 2019

Extrait du film « la loi c’est la loi » (1959). Le rôle de Toto, le contrebandier, est joué par l’acteur italien Antonio De Curtis, dit Totò.

La rédaction du site de l’histoire de la douane reproduit, avec l’aimable autorisation de Monsieur Jean-Louis Beaucarnot, l’article paru dans la rubrique « Généalogie » de l’hebdo publié par le journal de presse quotidienne régionale « Le Républicain Lorrain« , dans son édition du 8 mai 2016.

 

« Je suis né le mois des fleurs, le jour de la Saint-Désir – le 8 mai – et ce jour-là – en 1903 – on m’a dit que le soleil était astrologiquement sur le seizième degré du signe du Taureau… C’est le droguiste qui se trouvait en dessous de chez nous, M. Rabattu, qui accompagna mon père déclarer ce dont la nature avait doté ma famille : un certain Fernand Joseph Désir. Mon père avait dû, pour cet événement, interrompre une représentation du Commissaire est bon enfant, lorsque ma mère avait ressenti les premières douleurs, ce qui m’a fait dire que j’étais né en fait sous le triple signe du Taureau, du Cheval et de Courteline ».

 

Chacun sait que Fernandel est un pseudonyme, qui était en fait le cri que la belle-mère de l’acteur, Mme Manse, poussait lorsqu’elle aperçevait : « Té, voilà le Fernand d’Elle… ». « Elle », c’était Henriette Manse, sa fille, qui était aussi la soeur du compositeur de la fameuse chanson Ignace, que Fernand Constandin avait épousée en 1925.

 

Don Camillo se nommait en réalité Fernand Constandin et était le fils d’un Marseillais menant une double vie. Sous son nom d’état-civil, Denis Constandin, il était comptable, et sous l’anagramme inversée de son prénom, Sined, il montait sur les planches pour assouvir sa passion du théâtre. Une passion qu’il transmettra à ses trois fils, qui monteront tous les trois sur scène, mais chacun sous un nom différent. L’aîné, Marcel, sera Sined, comme son père. Le deuxième, Françis, sera Francined. Après la disparition de son frère, c’est lui qui interprétera le personnage de Don Patillon pour le clip publicitaire des pâtes Panzani. Le troisième, et le plus célèbre des trois, étant donc comme on le sait Fernandel, pseudonyme que conservera ensuite son propre fils, Franck.

 

Très rare en France, le patronyme Constandin n’est porté que par à peine vingt foyers, appartenant tous à la famille de l’acteur. On pouvait parfois le rencontrer sous la forme Coutandin ou Cotandin, formes faisant logiquement voir en lui un diminutif du prénom Constant.

 

Quoi qu’il en soit, les ancêtres étaient quant à eux très loin du théâtre. Le grand-père de l’acteur, courtier maritime, avait épousé une couturière et l’arrière-grand-père, Thomas Constandin, était douanier.

 

D’origine italienne, avec son berceau dans le village piémontais de Meana, près de Suse, la famille n’était arrivée en France que vers 1810-1820, avec cet aïeul douanier, d’abord en poste à Barcelonnette, dans l’actuel département des Alpes-de-Haute-Provence.

 

Un douanier que l’on imagine très bien au cinéma sous les traits de son descendant, qui aurait aujourd’hui 113 ans, mais dont personne n’a oublié les traits et l’immense talent.

 

 Jean-Louis Beaucarnot

 

Source : Le Républicain Lorrain – édition du 8 mai 2016

 

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