Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

Jean-Baptiste Collin – Comte de Sussy, Directeur général

Mis en ligne le 1 mai 2020

 

Cet article de Jean Bordas est le premier d’une longue série consacrée à la biographie des directeurs généraux des Douanes. Le premier, consacré à l’Empire, sera publié en deux parties, la première consacrée à Collin de Sucy et la seconde à Ferrier). En 1801, Bonaparte, alors Premier Consul, décide de placer un directeur général à la tête de chacune des régies financières.

 

Pour ce qui concerne la douane, le moment lui a semblé venu de centraliser, en une seule main, la tâche de défendre les frontières et « de sauvegarder les intérêts de l’agriculture, de l’industrie et du commerce français ». Un arrêté du 29 fructidor an 9 (16 septembre 1801), porte création d’un directeur général et de quatre administrateurs des douanes. Sous le Consulat et l’Empire, il n’y eut que deux directeurs généraux : Jean-Baptiste Collin de Sussy et François Ferrier.

NDLR Cahiers, 2002


 

Jean-baptiste Collin – Comte De Sussy

 

 

Né à Sainte-Menehould, le 1er janvier 1750, il débute, après des études juridiques, comme surnuméraire à Châlons-sur-Marne, vers 1774, dans les bureaux du directeur local de la Ferme Générale. En 1785, il est nommé receveur à Dunkerque et en 1792, directeur à Lille puis, rapidement, et à la suite d’une réorganisation de la jeune administration des douanes, il est choisi comme un des trois régisseurs qui la dirigeront collégialement.

 

Le Premier Consul le nomme préfet de la Drôme en 1800, puis de Seine et Marne, le 5 mars 1801. Il le choisit ensuite pour être le premier directeur général des douanes. Tout au long de son directorat, Collin cherche à insuffler à tous les services l’énergie qui le caractérise. Il s’attache non seulement à les dynamiser mais aussi à les moraliser. « C’est qu’en matière de surveillance douanière, pour obtenir des résultats satisfaisants, le courage ne suffit pas toujours ; il faut surtout de la prudence, de l’abnégation et de la probité ».

 

Nommé conseiller d’Etat en 1802, il se spécialise au sein de cette institution dans les questions économiques. La confiance et l’estime de Napoléon se traduisent par son élévation au titre de comte, le 16 avril 1808, ainsi que par la qualité de conseiller d’Etat à vie. Il a la lourde charge de mettre en œuvre le blocus continental. En 1812, Napoléon lui confie le ministère du Commerce, créé à son intention et qui comprend notamment les douanes. «Je serai très empressé à faire récompenser les bons services, mais je ne le serai pas moins à faire punir la négligence et l’infidélité.»

 

Lors de la première Restauration, il se retire de la vie active ; pendant les Cent Jours, Napoléon le nomme Pair de France et président de la Cour des Comptes. Ecarté à la chute de l’Empire, il est nommé Baron-Pair de France en 1819. Il meurt à Paris le 7 juillet 1826.

 

Jean Bordas

 


 

 

Cahiers d’histoire des douanes et droits indirects

 

N° 126 – 2e semestre 2002

 

 

 

 

 

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