Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes
Avis de fraude : Le pamphlet de Victor Hugo !
Dans son discours à l’Assemblée nationale du 17 juillet 1851 contre le projet de réforme de la Constitution visant à permettre à Louis-Napoléon Bonaparte de briguer un second mandat en tant que président de la République, Victor Hugo inaugurait son combat contre le futur empereur des Français par ces mots fameux :
« Quoi ! Après Auguste, Augustule ! Quoi ! Parce que nous avons eu Napoléon le Grand, il faut que nous ayons Napoléon le Petit ! »
La formule allait devenir le titre du pamphlet achevé le 12 juillet 1852 et publié à Londres le 5 août, jour de l’arrivée de Victor Hugo à Jersey. Observant depuis l’autre côté de la Manche l’effervescence provoquée par « Napoléon le petit », Victor Hugo notait : « Depuis que je suis ici, on me fait l’honneur de tripler les douaniers, les gendarmes et les mouchards à Saint-Malo ! […] Cet imbécile hérisse les baïonnettes contre le débarquement d’un livre ! (1)
Comme l’écrit Sandrine Fillipetti, « En France, le petit opuscule circule sous le manteau et donne du fil à retordre aux douaniers. Il passe les frontières dans des malles à double fond, sous les vêtements, dans des bourriches de denrées alimentaires. C’est l’article de contrebande le plus prisé de la saison. » (2)
Après avoir repoussé les lignes de douane aux confins du continent, les « chasseurs verts de l’Empereur » étaient désormais sommés de refouler les vers du futur auteur des « Châtiments » (1853) au-delà des frontières nationales, comme en témoigne l’extrait du registre des évènements de la Brigade de Saint-Malo de 1852, publié en février 1985 dans La vie de la douane, à l’occasion du centenaire de la mort de Victor Hugo, que nous reproduisons ci-après.
L’équipe de rédaction
Notes :
1) Max Gallo, Victor Hugo, XO Editions, 2001, 2017, p. 494.
2) Sandrine Fillipetti, Victor Hugo, Gallimard, Folio biographies, 2011, p. 179-180.
La Vie de la Douane
N°199
Février 1985