Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes

Siège de Strasbourg: Quand les douaniers chargent à la baïonnette !

Mis en ligne le 1 juillet 2020

Le Siège de Strasbourg en 1870 a donné lieu à des combats farouches auxquels les douaniers ont pris une part signalée : l’imposant ouvrage de Gustave Fischbach consacré à ce siège, et publié en 1897 par l’imprimerie Alsacienne comporte une illustration signée E. Schweitzer rappelant leur contribution.

 

On y voit, ce qui est sans doute unique, des douaniers chargeant vigoureusement à la baïonnette, sous les ordres du Colonel Blot des gardes mobiles, un groupe de soldats prussiens.

 

La bande garance de leur pantalon bleu permet sur la gravure originale en couleur de les distinguer nettement au premier plan tandis que les gardes mobiles en pantalon rouge arrivent derrière en renfort.

 

 

 

L’auteur commente ainsi l’évènement :

 

«Le 24 Août. Un petit fait d’armes marque le commencement de cette journée. Les assiégeants avaient commencé, la veille, à élever près des Rotondes, du côté de la porte de Saverne, des travaux d’attaque, pendant que des ouvriers français étaient occupés, à peu de distance de là, à des opérations nécessaires à la défense.

 

Pour protéger ces ouvriers et, en même temps, harceler l’ennemi, on avait envoyé, en avant des fortifications, un piquet de vingt douaniers, appuyé sur un autre piquet d’une vingtaine de gardes mobiles, et durant toute la nuit, ces quarante hommes avaient échangé des coups de fusil avec les tirailleurs allemands.

 

Le matin du 24, le Colonel Blot, qui commande ce front de défense, vient voir les douaniers à l’œuvre, et les voyant faire le coup de feu avec audace et sang-froid : «Allons, douaniers, en avant», se met-il à crier. Et les voilà qui s’élancent avec une telle fougue qu’ils coupent et enveloppent un groupe de Prussiens.

 

Avec quelques travailleurs des fortifications qui leur prêtent main-forte, ils s’emparent de neuf soldats du régiment poméranien n° 34, dont deux légèrement blessés, et les conduisent à l’état-major de la place».

 

Adrien Wicart


Image : Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

 

 

Cahiers d’histoire des douanes et droits indirects

 

N° 2 – Septembre 1985 

 

 

 

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