Paul Claudel, Saint Matthieu (Corona benignitatis anni Dei), 1915 (24/50)

Mis en ligne le 30 octobre 2025

Fils d’un agent du ministère des Finances, Paul Claudel (1868-1955) lui préfèrera la carrière diplomatique, mais se souviendra, au moment de composer son poème, intitulé dans le manuscrit “Saint Matthieu, apôtre et évangéliste”, que la tradition fait du saint patron des douaniers le premier en date des quatre évangélistes.

 

Saint Matthieu (Corona benignitatis anni Dei), 1915*

 

C’est Matthieu le publicain qui eut cette idée le premier,
Sachant la force d’un écrit, de coucher en noir sur le papier
[…]
C’est pourquoi retrouvant l’ancien outil qui servait jadis à ses calculs,
[…]
Il commence lentement à labourer son grand champ de papier neuf,
[…]
Ce que sa mémoire lui offre et ce que dicte le Saint Esprit,
[…]
Le Verbe de Dieu avec nous en ces petites lignes inflexibles.
[…]

 

 

 


 

*Source : Paul Claudel, Corona Benignitatis Anni Dei, Gallimard, NRF, 1920 (2018 pour l’édition numérique), 9e poème de la section Le groupe des apôtres. Vers reproduits avec l’aimable autorisation des éditions Gallimard.

L’œuvre de Paul Claudel tombant dans le domaine public au 1er janvier 2026, la version complète du poème sera substituée à l’extrait qui précède à cette date.