Jules-François Agostini, Le Douanier (Les Debout), 1902 (18/50)
De l’auteur du recueil poétique intitulé « Les Debouts », on sait malheureusement peu de chose, si ce n’est qu’il le fit paraître en 1902 à Bastia et le dédia à son chef de service « Monsieur Huard » en sa qualité de brigadier des douanes à Calvi. C’est grâce à Jean Clinquart, qui en fit une copie, qu’on peut aujourd’hui consulter ce recueil au Centre de Documentation Historique du Musée National des Douanes, ainsi qu’un article de presse paru lors de sa publication contenant les précisions suivantes :
“M. Jules-François Agostini, brigadier des douanes à Calvi (Corse), vient de faire paraître un charmant recueil de poésies qu’il a intitulé : Les Debouts !
Les Debouts ce sont les douaniers, et M. Agostini a passé en revue leur rude vie de luttes incessantes contre la fraude, au milieu de mille dangers, dans une série de pièces émouvantes :
Saisie inédite, Chanson douanière, Une vengeance, En embuscade, Incident de Mi-Carême, Double nez, Rapport de service, Franche lippée, Les Matelots, Entre Budgets, Les Cousins, Surprise, Le Contrebandier, Le Sifflet douanier, Les Engins, Le Douanier, Lucienne, De père en fils, Aveu douanier, Sur les quais, etc.
Nous ne saurions trop recommander à nos amis de lire cet intéressant recueil qui ne peut manquer de leur plaire.
Les Debouts forment une jolie brochure de 45 pages dont le prix, franco par la poste, est de 0 fr. 60 centimes (treizième en sus).
Adresser les lettres et mandats, avec adresses bien lisibles, à M. J. Agostini, brigadier des Douanes, quai du Port, à Calvi (Corse).”
Le douanier (Les Debout), 1902*
Le long de la frontière et le long de la côte,
Sur le roc, la falaise ou sur la cîme haute,
Dans l’orage grondant, dans les feux du soleil,
Nuit et jour, comme Argus, il se tient en éveil !
Cités, villages, bourgs que la paix soit votre hôte
Pendant le sombre hiver ou le printemps vermeil ;
De courir à vos jeux ne vous faîtes pas faute,
Laissez les rêves d’or hanter votre sommeil !
Un homme vous rendra l’existence commode
Qui tient entre ses mains le fusil et le code
Grâce auxquels l’écumeur n’osera pas sortir !
Ce pauvre citoyen dont la tâche est énorme
Porte et s’en doute un peu dans son humble uniforme
Une âme de soldat, de preux et de martyr !

*Source : Centre de Documentation Historique du Musée National des Douanes .