Jules-François Agostini, Chanson douanière (Les Debout), 1902 (16/50)
De l’auteur du recueil poétique intitulé « Les Debouts », on sait malheureusement peu de chose, si ce n’est qu’il le fit paraître en 1902 à Bastia et le dédia à son chef de service « Monsieur Huard » en sa qualité de brigadier des douanes à Calvi. C’est grâce à Jean Clinquart, qui en fit une copie, qu’on peut aujourd’hui consulter ce recueil au Centre de Documentation Historique du Musée National des Douanes, ainsi qu’un article de presse paru lors de sa publication contenant les précisions suivantes :
“M. Jules-François Agostini, brigadier des douanes à Calvi (Corse), vient de faire paraître un charmant recueil de poésies qu’il a intitulé : Les Debouts !
Les Debouts ce sont les douaniers, et M. Agostini a passé en revue leur rude vie de luttes incessantes contre la fraude, au milieu de mille dangers, dans une série de pièces émouvantes :
Saisie inédite, Chanson douanière, Une vengeance, En embuscade, Incident de Mi-Carême, Double nez, Rapport de service, Franche lippée, Les Matelots, Entre Budgets, Les Cousins, Surprise, Le Contrebandier, Le Sifflet douanier, Les Engins, Le Douanier, Lucienne, De père en fils, Aveu douanier, Sur les quais, etc.
Nous ne saurions trop recommander à nos amis de lire cet intéressant recueil qui ne peut manquer de leur plaire.
Les Debouts forment une jolie brochure de 45 pages dont le prix, franco par la poste, est de 0 fr. 60 centimes (treizième en sus).
Adresser les lettres et mandats, avec adresses bien lisibles, à M. J. Agostini, brigadier des Douanes, quai du Port, à Calvi (Corse).”
Chanson douanière (Les Debout), 1902*
Chalit au dos, bâton en main,
Ils suivent un rude chemin
Entre de hautes cîmes blanches,
S’ils ne reviennent plus jamais,
Ils seront peut-être inhumés
Dans le linceul des avalanches !
Ils n’ont pas de destin très doux
Les gabelous !
Embusqués au bord de la mer,
Frissonnant dans l’embrun amer
Qui perfidement les caresse,
Mêlés au bruit des flots cruels
Perçoivent-ils les longs appels
D’une pauvre barque en détresse ?
Ils bravent ressac et remous
Les gabelous !
Si quelque peuple (ou deux ou trois)
Voulant aux pieds fouler nos droits
Marchent vers la terre natale,
Faisant preuve d’un cœur hardi
Comme Lejust, comme Mouty,
Sur eux fond la première balle !
Ce sont d’héroïques pioupious
Les gabelous !
*Source : Centre de Documentation Historique du Musée National des Douanes .